Fabrice Riva : « Il faut rétablir la sécurité et l’apaisement de la ville » – Partie 1

Avant le premier tour des élections municipales de Givors qui a lieu ce dimanche 5 décembre, le Lyon Bondy Blog est allé rencontrer les candidats des 6 différentes listes. Pour la première interview, nous avons interrogé Fabrice Riva, tête de liste de « Givors Fière », parti de divers droite.

Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Je m’appelle Fabrice Riva. Je suis né à Givors et j’ai fait toute ma scolarité là-bas. J’ai habité dans le quartier des Vernes, dans le quartier Yves-Farge, dans le quartier centre-ville et j’ai fondé ma famille sur le plateau de Montrond. J’ai fait un BTS “Action commerciale” à Givors, puisqu’on a un lycée qui prépare les étudiants jusqu’au BAC +2. Ensuite, j’ai travaillé sur Givors, dans le secteur automobile. J’ai créé mon entreprise de paysage et de micro-terrassement. J’ai été président de l’association des commerçants de Givors. Je suis actuellement président d’une association de protection de l’environnement et découverte de la nature qui s’appelle AADN et qui est basée à Givors. Je suis également président de la Fédération des gardes particuliers du Rhône. On s’occupe de la police forestière, de la chasse, de la pêche et du domaine routier. Enfin, je fais de la politique à Givors, puisque je suis conseiller municipal d’opposition depuis un an et demi. J’ai également repris la tête de liste du groupe “Givors fière”, qui était tenu par Antoine Mellies et qui était au Rassemblement national auparavant. Moi, j’ai monté une liste Divers droite avec un rassemblement de personnalités Givordines issues de tous les quartiers de Givors pour être représentatif des habitants : des colistiers sur le quartier des Vernes, sur le plateau de Montrond, sur la Freydière, sur Bans.

Pourquoi vous présentez-vous aux élections municipales ? Quels sont vos objectifs ?

J’ai envie que Givors change et que ça redevienne une ville apaisée. J’ai grandi à Givors donc je connais très bien la Ville. On se rend compte qu’on est un peu gangrenés, comme toute la France, par des incivilités, des agressions, des cambriolages et globalement les gens ont besoin de sécurité. On a également besoin que la ville redevienne agréable à vivre. On manque d’attractivité ; aujourd’hui, les gens n’osent pas venir à Givors. Ce qui est vraiment malheureux, parce qu’on dispose d’une magnifique ville du point de vue géographique : on est au carrefour de la région stéphanoise, de l’agglomération viennoise et de la métropole de Lyon. On vit aussi un peu à la campagne, car on est périurbain. Jusqu’à maintenant, on a été gangrenés par le clientélisme de l’ancienne maire Christiane Charnay et Martial Passi, qui ont concourus au fait que la ville ait une mauvaise image notamment parce qu’il a été condamné et que Mme. Charnay l’avait soutenu malgré cela. Là, les élections municipales de Givors ont été annulées parce que les soutiens de Mohamed Boudjellaba ont fraudé pendant la campagne électorale. Le conseil d’État ayant statué, les Givordins sont amenés à retourner aux urnes le 5 décembre.

Justement, étiez-vous prêt à faire une deuxième élection ?

On pensait que la Préfecture allait nous laisser au moins jusqu’en début d’année pour s’organiser. Je n’avais pas envie de reprendre la liste de RN, mais bien de créer vraiment une ouverture avec toutes les droites réunies. Là, j’ai dû accélérer, afin que les colistiers adhèrent à mon programme. J’ai renouvelé presque 60 % de la liste d’Antoine Mellies pour qu’on puisse avoir une bonne représentativité sur les quartiers et puis sortir de ces carcans politiques qui sont clivants : « Moi je suis d’extrême droite, moi je suis d’extrême gauche » Givors a besoin de bon sens et il faut arrêter de faire de la politique politicienne qui n’amène rien aux Givordins.

Je suis prêt, je suis motivé. On a mis en place un programme qui est pertinent, on n’a pas fait 108 ou 103 points comme Mohamed Boudjellaba, parce qu’en quatre ans, on ne les tiendra pas. On a fait 10 points sur le programme et je pense qu’ils vont être essentiels pour améliorer Givors.

Que tirez-vous du court mandat de M. Boudjellaba ?

Dans les choses positives, il a rétabli le dialogue au conseil municipal. On a pu s’exprimer, ce qui n’était pas le cas avec l’ancienne majorité où les élus avaient très peu de place dans le journal local et une possibilité limitée de s’exprimer pendant le conseil, ce qui est anti-démocratique. Quant au programme, à part la relance de la santé à Givors où des efforts ont été faits, car on manque cruellement de médecins, on a vu que le reste était vraiment de l’idéologie : des poules pondeuses, des composteurs, planter des arbres pour planter des arbres. Il n’y avait aucun plan pour diriger la ville !

Selon vous, quels sont les enjeux principaux de Givors ?

Tout d’abord, il faut rétablir la sécurité et l’apaisement de la ville. On en a marre d’avoir des rodéos sauvages qui effraient la population et qui sont un réel risque. On en a marre d’avoir des tirs de mortier le soir dans les quartiers. On voit à la Duchère : ça a commencé par des tirs de mortier et aujourd’hui ça tire à balle sur les forces de l’ordre ou entre bandes rivales. Il faut apaiser la ville et calmer le jeu. Les enjeux, ça va bien sûr être la circulation. On le voit sur l’agglomération lyonnaise ; quand bien même le trafic était déjà compliqué, les élus de la Métropole ont décidé de passer le périphérique à 50 km/h au lieu de 70. Ce qui va être une sombre catastrophe pour l’écologie, parce que les voitures à 50 vont créer des bouchons qu’il n’y avait pas avant et ce n’est pas profitable. Il y avait aussi des projets sur Givors où l’on parle de réduire les voies de circulation de la rue Victor Hugo à 2 voies au lieu de 4 voies. Idéologiquement, ça permettrait de créer des voies piétonnières et cyclables mais dans la réalité ça va être des embouteillages. Ce n’est pas la bonne solution. Dans mon programme, je veux rétablir un bon plan de circulation et de stationnement pour Givors, car les commerçants en ont besoin et les Givordins aussi. Quand on habite sur les Coteaux, malheureusement il n’y a pas de service de bus et les Givordins n’ont pas d’autres choix que de prendre leur voiture pour aller travailler. Pour le transport, ce n’est pas la compétence de la mairie, il faudra s’appuyer sur la région.

Vous me parlez de la relation avec la région pour le transport, qu’en est-il de celle avec la Métropole ? Comment comptez-vous travailler avec la Métropole ?

Depuis qu’elle a été reprise par les Verts, c’est une sombre catastrophe. Je crois que 17 maires seulement sur toute la Métropole sont représentés. La communication est donc très dure. Je vois beaucoup d’élus combattre la Métropole en disant : « Si ça se passe comme ça, on va la quitter ». Des pétitions sont faites. Il va falloir vraiment discuter avec la Métropole sur du bon sens ; encore une fois si la métropole baisse la vitesse sur le périphérique en expliquant aux habitants que c’est pour prendre soin de la santé, on ne pourra pas discuter comme ça. Moi, celui qui prend soin de ma santé, c’est mon médecin, pas un élu politique. Mais je suis assez confiant ; je suis un homme d’ouverture et de discussion.

On est la porte Sud de la Métropole. Il faut vraiment que Givors ait sa place. Alors, même si on est aux extrêmes du département, il va falloir discuter avec eux et se mettre autour d’une table pour débattre sur les enjeux de l’avenir. La circulation en est un.

On parle peu de Givors par rapport à Villeurbanne dans la Métropole, qu’est-ce vous souhaitez faire pour remédier à ça ? Comment redonner de l’attractivité ?

Par rapport aux compétences de la Métropole, il faut une synergie avec la ville. Un exemple tout bête : les ramassages des poubelles se font pendant les jours fériés sur la commune de Grigny et à Givors, on est oubliés. Pour quelle raison ? Il va falloir discuter avec la Métropole de ça par exemple. Il manque de l’attractivité à Givors pour la simple et bonne raison est qu’on souffre de cette mauvaise image, notamment de délinquance. On voit au niveau de la population qu’il n’y a pas une explosion de la démographie à Givors. On vient de passer les 20 000 habitants. Ce qu’il faut savoir, c’est que depuis 20-25 ans, on était à 19 600 habitants. On a gagné 500 habitants. L’autre problématique, c’est la taxe foncière. À Givors, nous sommes ceux qui payons le plus la taxe foncière du département du Rhône. Le souci, c’est que les gens qui veulent s’installer à Givors ne peuvent pas car lorsqu’ils montent leur plan de financement, le banquier leur demande tout de suite le montant de la taxe et ça grève leur budget. Un de mes objectifs est de baisser la taxe foncière de manière significative pour redonner de l’attractivité.

Comment redorer l’image de Givors ?

Nous avons la chance d’avoir des friches industrielles. Elles auraient dû être industrialisées avant pour faire venir les entreprises. Ça n’a jamais été fait. Moi, je veux qu’on crée des entreprises locales à Givors avec des partenaires, via nos Chambres consulaires, les chambres de métier et la CCI pour attirer des sociétés. On a la place. Tout le monde l’a fait ; on voit Grigny qui double sa ZAC, Mornand aussi qui a triplé sa surface et nous pour l’instant on n’a pas d’entreprises à Givors alors qu’on a une super desserte avec l’autoroute A86. Il faudrait proposer des avantages fiscaux pour que les entreprises aient envie de venir, en privilégiant les Givordins pour redonner du pouvoir d’achat aux habitants.

Retrouvez la suite de l’interview ici.

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