Les Jeux olympiques modernes ont été depuis leur création, en 1896, le théâtre de nombreux événements, de records, de belles histoires, …, dépassant bien souvent les frontières du sport. Retour sur ces événements qui ont marqué l’histoire des JO, avec les JO de 1992 et 2000.
Il était une fois… en 1992 à Barcelone
Lors des jeux de 1992, cela fait un an que l’apartheid a pris fin en Afrique du Sud (27 juin 1991). Pourtant le monde tourne encore le dos à cette nation, tandis que sa population elle-même a besoin de temps pour se réconcilier. On parle souvent de l’olympisme comme un symbole de paix, sans jamais en voir les applications. Ce 7 août 1992 deux coureuses ont su montrer l’aspect social des JO, elles ont su faire avancer les choses et réconcilier l’Afrique du Sud avec le reste du monde. C’est l’histoire d’une course, d’un 10 000 mètres qui se joue entre Derartu Tulu, athlète éthiopienne, et Elena Meyer, athlète sud-africaine, qui vont disputer la course côte à côte, jusqu’à une accélération finale de la coureuse éthiopienne qui dépose la sud-africaine. Mais la course ne s’arrête pas là et les deux athlètes décident de célébrer ensemble, d’unir leurs drapeaux et de faire un tour d’honneur, montrant au monde entier des images de paix et de fraternité. Une course qui a en quelque sorte marqué le retour de l’Afrique du Sud dans la communauté olympique.
Si les Jeux olympiques offrent de belles victoires, les défaites existent aussi, mais certaines sont plus belles que d’autres. A l’instar de Derek Redmond, athlète britannique spécialiste du 400m, qui lors de la demi-finale, après avoir parcouru 180 mètres, va être touché par un claquage à l’ischio-jambier de la jambe droite, mettant un terme à ses chances de gagner. Mais loin d’abandonner Derek Redmond se relève et poursuit la course, à cloche pied, avant d’être rejoint par son père qui l’aidera à finir la course sous les acclamations et encouragements du public.
Il était une fois… en 2000 à Sydney
La réconciliation par le sport c’est possible et les Jeux olympiques l’ont démontré à de nombreuses reprises. En 2000 à Sydney, Cathy Freeman, athlète aborigène d’origine australienne spécialiste du 400 mètres, représente son pays au sein même de son territoire. A cela s’ajoute la lourde tâche de représenter d’une part le peuple aborigène d’une autre celui des australiens occidentaux. Mais rien d’insurmontable pour la jeune athlète qui devient championne olympique du 400 mètres en seulement 49 secondes et treize centièmes. Un exploit qu’elle va célébrer en surprenant le monde entier. En effet la jeune femme brandit deux drapeaux, lors de son tour d’honneur, dans une main la bannière australienne, dans l’autres l’étendard des aborigènes. Un geste qui va à l’encontre des règles du Comité olympique international (CIO) mais qui ne sera pas sanctionné. Au contraire la jeune femme sera propulsée sur le devant de la scène comme l’un des symboles de la réconciliation entre australien aborigène et non aborigène.
Cette édition des JO a également été marquée par la performance d’Éric Moussambani, nageur olympique originaire de la Guinée équatoriale et surnommé « l’anguille ». Sa place aux JO est due à une dérogation, administrée aux pays en voie de développement qui n’avait pas d’infrastructures, permettant à des athlètes de s’entraîner. Ne savant nager que depuis 8 mois au moment de la course, l’Equato-Guinéen se retrouve seul à participer après l’élimination pour faux départ du Nigérien Karim Bare et du Tadjik Farkhod Oripov. Problème, c’est la première fois pour « l’anguille » qu’il nage dans une piscine olympique (50m), résultat il réalise son 100 mètres en 1 min 52 secondes et 72 centièmes soit deux fois plus que ses adversaires. Pourtant autour du bassin ce sont les acclamations et les encouragements qui résonnent. Applaudi pour son courage, le nageur deviendra un emblème de l’esprit olympique.