Le petit mot Rom du jour : “ Bisericã ” qui veut dire église.
Le dimanche est le jour où nous courrons. Ce dimanche encore, nous n’y avons pas dérogés. Sur le trajet, nous passons à proximité d’un camp, et nous croisons par la même occasion un homme portant un brassard orange autour du bras avec la mention « police ». Nous faisons la corrélation entre la présence du policier et le camp de Roms. Curieux et préoccupés, nous nous y rendons. L’accès étant difficile et obscur, nous nous éclairons avec nos smartphones. Une fois arrivés au camp, nous nous rendons compte que la plupart des membres sont sous une grande tente, d’où provient une voix amplifiée par un micro.
Nous nous approchons. Des habitants qui ne sont pas sous la grande tente viennent à notre rencontre. Ils nous expliquent que cette grande tente sert pour la messe. Il s’avère que la majorité des membres du camps sont dans » l’Eglise » pour assister au sermont qui semble habité, vu la vigueur du prêtre.
Nous discutons avec jeunes et adultes. Sans oublier la raison de notre présence, les policiers se rappellent à nous lorsque nous voyons quelques faisceaux de lampes de poches. Ils s’approchent. Dans la pénombre, il est difficile de voir leurs visages. La même problématique se pose pour eux, ce qui explique leurs faisceaux lumineux éclairant nos visages.
“Vous recommencez, on vient et on casse tout. C’est compris ?”
Un attroupement se forme par la suite autour de trois policiers. Nous arrivons au milieu de la phrase d’un des policiers qui était en substance : » Vous recommencez, on vient là et on casse tout, c’est compris ? « . On questionne le policier, qui n’avait pas encore notifié notre présence, sur ce qu’il entend par » tout casser « . Il louvoie en avançant que les conditions ne sont pas humaines et que des enfants vivent ici. Nous lui demandons de nous expliquer de façon précise la situation, voici ce qu’il en est ressorti : Trois voitures ont été cassées sur un parking près du camp, et un homme s’est plaint de s’être fait agressé après avoir défendu son bien. Le policier rajoute que “ les aides sociales sont assez conséquentes pour que les membres du camps n’aient pas à pratiquer ce genre d’actes ”. Nous lui demandons quelles aides exactement. Il répond qu’en premier lieu, il y a l’aide médicale.
L’attitude des jeunes montrait qu’ils avaient l’habitude de l’intervention des policiers dans leur lieu d’habitation. Une petite crispation était observable chez eux sans pour autant que cela les panique. Après le départ des policiers, nous avons repris notre footing pour finallement croiser les voitures des prêtres qui repartaient après la messe, ce qui nous a permis de savoir que les prêtres qui officiaient pour le camp n’étaient pas membres de celui-ci.
Les précédents articles de Desperate Roms Life
1.0 Un premier contact fort en impressions
1.1 Un quotidien précaire
1.2 Les occupations des grands
1.3 Une série d’expulsions
1.4 Des nouveaux camps, l’illusion d’une nouvelle vie ?
1.5 Un portrait tant attendu
1.6 Un poêle à chauffer pas comme les autres