C’est ce jeudi 13 avril à la Maison Villemanzy dans le centre ville de Lyon que Jean-Christophe Lagarde, accompagné d’élus UDI, a tenu sa conférence de presse. Loin d’être enterré, le candidat des Républicains est soutenu par son cousin politique.
Faire front, prendre des coups, se relever. Un quotidien difficile et sombre pour un François Fillon à la tête d’un parti brisé. Secoué, malmené mais toujours debout. Si à son dernier meeting ce dernier a semblé à bout de force, il est indéniable qu’il a de la ressource, de la force et un mental de président. Ses décisions, sa défense et la relative incompréhension entre sa réalité et celle des Français prouvent pourtant le contraire. Il ne fait guère de doute que malgré tout cela, le candidat des Républicains rassemble un nombre important de citoyens et peut compter sur le soutien de l’Union des Démocrates Indépendants.
« Nous sommes à 10 jours d’une élection plus incertaine que jamais »
Si la victoire de Benoît Hamon serait un échec, le passage de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen serait une « catastrophe absolue » . Le succès du candidat de la France Insoumise reviendrait, selon Jean Christophe Lagarde, à créer une « nouvelle Corée » . Il est évident pour l’UDI que la fermeture sur le monde dont les extrêmes font preuve serait synonyme « d’effondrement économique ».
Quand Emmanuel Macron, l’adversaire le plus ambigu de la campagne revient sur la table, c’est la Contribution Sociale Généralisée qui en prend un coup. « Mauvaise idée », « perte de pouvoir d’achat », « perte de compétitivité », les exemples s’enchainent mais les points de discorde entre les idées de l’UDI et le candidat d’En Marche ne sont pas légion. Ce dernier aurait un programme incohérent voire « hypocrite ». Pour exemple « il ne s’occupe pas du problème du CDI », quand aujourd’hui les CDD augmentent largement, fragilisant la sécurité de l’emploi.
Si l’UDI se refuse à croire en une défaite de Fillon bien qu’elle soit très probable, soutenir Macron n’est pas à l’ordre du jour… « Nous sommes à 10 jours d’une élection plus incertaine que jamais », alors tout reste à jouer.
« La France est le seul pays à ne pas avoir créé de la richesse depuis cette crise »
Selon Lagarde, « 30% des personnes ne savent pas encore pour qui voter », et si les candidats se battent avec « démagogie électorale », François Fillon n’aurait pas peur de prendre des décisions immédiates. Le recul de l’âge de la retraite à 65 ans, dû à une « espérance de vie de plus en plus longue », montrerait des choix forts de ne plus attendre le mandat d’après pour agir.
Il faudrait « écrire un nouveau projet », un projet où le peuple aurait un vrai choix de vote au second tour. Si Marine le Pen venait à passer la première, cela ne serait qu’un vote utile…que les Français ne connaissent déjà que trop bien (Chirac-Le Pen ou encore Hollande-Sarkozy). La France est à la traine depuis 2008 et la grosse crise qui a plongé l’Europe dans des conflits économiques. « La France est le seul pays à ne pas avoir crée de la richesse depuis cette crise ».
5 priorités pour un projet qui marche ?
Créer de la richesse : s’attaquer au fouilli règlementaire, fiscal et administratif. Faire des infrastructures plus simples. « La France est inventive », mais ils n’ont que trop peu de chance de s’exprimer.
La Dette : « Arrêter de refiler les factures à nos enfants, on ne peut pas continuer à écraser leur avenir ». Ne plus alourdir la dette « comme la plupart des candidats proposent de le faire », mais créer sa propre richesse et ne plus dépendre des autres.
L’Education : La France fait de l’Éducation le premier budget du territoire, juste devant l’armée. Le résultat est pour Lagarde « pitoyable », avec un abaissement général du niveau Français. « Ta vie ne doit pas être écrite selon ta provenance sociale », l’Education étant la « seule arme républicaine », il faut cesser le déterminisme social.
L’Europe : « Le prochain couple Franco-allemand sera quoi qu’il arrive nouveau ». Jean Christophe Lagarde ne cache pas la nécessité de créer une relation forte pour lutter contre Donald Trump. Ce dernier voulant notamment une dévaluation du dollar, ce qui aura un impact direct sur une Union Européenne qui dispose d’un euro qui n’est pas une monnaie d’échange…Il faut un continent fort, souverain et surtout qui doit revenir à l’essentiel, c’est-à-dire la crise européenne et crise migratoire.
Le développement durable : Ne plus faire subir aux citoyens un climat de pollution arrivé à son paroxysme à Paris ou encore Lyon. La France et l’Europe disposent d’une « chance formidable » de pouvoir faire du développement durable un contrat sur l’avenir, faut-il juste « savoir la saisir ».
Les votes dans les quartiers populaires
« Malheureusement je pense que les votes dans les quartiers populaires seront très faibles… ». Il est important pour eux « qu’ils comprennent qu’en cas de crise les premiers à payer les pots cassés c’est eux et ce n’est pas madame Bettencourt ». Les extrêmes ont des discours démagogiques, racoleurs et ce n’est pas dans les excès qu’on trouve des solutions.
Nul doute que l’UDI soutiendra Fillon jusqu’au bout, mais lorsque la fin du rouleau arrivera, va-t-il soutenir Macron ? La question se pose. Jean Christophe Lagarde n’a pas caché que lorsque Macron est sorti de l’ombre, il était le seul à être venu à sa rencontre.