Hier matin à l’hôtel de la métropole de Lyon, une conférence a eu lieu pour discuter du projet de cohabitation solidaire entre résidents métropolitains. Les représentants de la ville et des différentes associations engagées ont pu en donner les contours. Le Lyon Bondy Blog s’est rendu sur place.
“Ce n’est pas la solution, mais c’est une option non-négligeable”, lance le président de la métropole Bruno Bernard, à propos du nouveau projet. Une “cohabitation solidaire entre résidents métropolitains”, c’est ce qui est mis en place à partir de ce mois de juillet. Le principe est simple : “mettre en location une chambre libre chez soi, pour une personne en recherche de logement”. C’est l’option jugée la plus adaptée, compte tenu des études effectuées, indiquant un sous-peuplement des logements, notamment chez les personnes de plus de 60 ans. Ce sont environ “trois séniors sur quatre qui vivent dans un logement sous-peuplé”, avance Bruno Bernard. Et dans le même temps, la situation difficile des jeunes face à l’accès au logement préoccupe et mène à une telle initiative. Celle-ci est issue de la collaboration entre la métropole de Lyon, et les deux associations Tim&Colette ainsi que Le Pari Solidaire Lyon. Bruno Bernard et Renaud Payre, vice-président du Grand Lyon, ont aussi ajouté que “la métropole joue un rôle d’aiguilleur, on doit s’engager pour évoluer à une autre échelle”.
“Un contexte difficile”
Du côté de la présidence de la métropole, “la question du logement est cruciale”. Mais si ce projet qui mise sur la connexion intergénérationnelle ne semble pas destinée à devenir la solution miracle, c’est parce que “nous sommes dans un contexte difficile, les permis de construire sont difficiles à délivrer. Malgré tout le travail effectué, on n’y arrive pas”, déclare Bruno Bertrand. Cette situation, critique, du logement les a donc menés à soutenir les deux associations évoquées.
“C’est un véritable projet de vie”
Du côté de Tim&Colette, l’association estime reposer sur “modèle vertueux et peu coûteux qui répond aux piliers du développement durable”. Il est basé sur deux formules : “solidaire” avec l’hébergé qui aide l’hébergeur, et “conviviale” lorsque l’hébergé a simplement des journées un peu plus chargées. L’association Pari Solidaire Lyon, elle, joue un rôle “d’intermédiaire” : “On est à l’écoute. On veut prendre soin de chaque individu. On se doit d’accueillir les jeunes et les séniors, comprendre leur vie, leurs enjeux et leur proposer un cadre”. Sur place, Agnès et Bastien font part de leur expérience dans ces associations. La retraitée de l’éducation nationale affirme qu’elle était “dans une forme de solitude […] Cette cohabitation m’a beaucoup apporté, et à eux aussi (les accueillis, ndlr). J’étais, et je suis restée une grand-mère pour eux”. Bastien, lui, raconte que cela lui a “apporté du lien, de la joie”. “Tout se passe très bien, on se fait des films, on se raconte nos histoires, on prend l’apéro ensemble”.