Les Républicains du Rhône et de la métropole de Lyon ont voté pour élire leur président le lundi 12 avril. Alexandre Vincendet, maire de Rillieux-la-Pape et président sortant, a été réélu à la majorité au premier tour, avec 56,67 % des suffrages contre le maire de Pierre-Bénite, Jérôme Moroge. L’occasion pour lui de définir les points importants qu’il va aborder dans ce nouveau mandat.
Vous avez renouvelé votre mandat lundi soir, quelle sera la « marque Vincendet » de ce nouveau mandat ?
Le défi pour notre famille politique est assez simple. Au-delà des élections régionales et départementales qui vont se dérouler au mois de juin, le vrai sujet qu’on va avoir, et qui me tient à cœur, est de continuer d’héberger de nouveaux talents. Continuer à pousser des jeunes, hommes ou femmes et continuer le travail de féminisation des cadres. Le rôle de la fédération est bien sûr d’accompagner Laurent Wauquiez (élections régionales) et Christophe Guilloteau (élections départementales) dans leur campagne respective du mois de juin, mais également de former, préparer et désigner des candidats aux élections législatives. Avant 2017, nous avions 8 députés LR sur les 14 circonscriptions du département du Rhône et de la métropole. Aujourd’hui nous n’en avons plus que deux. Il y aura donc un vrai travail de reconquête à faire et par la suite, de préparation de la campagne présidentielle. Le but sera de mettre tout le monde autour de la table et de faire en sorte qu’une fois que nous aurons un candidat désigné et soutenu par notre famille politique, nous soyons tous derrière lui. Personnellement je suis contre les chapelles. La survie du courant de pensée de la droite républicaine, qui est accessoirement le courant de pensée fondateur de la Vème République, est en jeu dans les 14 mois qui viennent.
Comment allez-vous préparer les élections régionales ?
Il y a actuellement des discussions pour la composition des listes avec celui qui est à la manœuvre pour les régionales, le président de la Région Laurent Wauquiez. Il nous dévoilera également comment il souhaite faire campagne. Puis on discutera avec lui de l’organisation militante. En somme, nous avons un gros travail à faire en lien avec le président de Région.
Vous nous avez indiqué dans une interview la semaine dernière que vous vouliez revenir aux bases pour Les Républicains, quelle ligne allez-vous défendre au sein du parti ?
La ligne est simple : la droite doit exister par elle-même et non se dissoudre dans une autre formation. Ce qu’il s’est passé en 2020, lors des élections métropolitaines et municipales (l’alliance au second tour entre les listes LR et Collomb), c’était une fusion acquisition de la part de Gérard Collomb. C’est quasiment unique dans l’histoire électorale, en tout cas récente, qu’une famille politique et qu’un candidat qui arrive bon dernier lors d’une alliance se taille la part du lion au détriment de ceux qui sont arrivés en tête. Ça a créé une fracture. Je rappellerais aussi qu’à l’époque, je m’étais opposé à cette alliance avec Gérard Collomb et qu’on n’avait demandé l’avis à personne, et notamment pas aux militants. Cette campagne interne a donc fait office de débat. Le débat a été tranché par les militants ; on a eu plus de 72 % des militants qui ont voté, ce qui est un gros score de participation. On est une des fédérations en France où les militants se sont le plus mobilisés, ce qui montre qu’il y a une véritable volonté de débat de la part des militants. Ils voulaient qu’on leur demande leur avis. J’ai été élu avec 56 % des voix ; le débat a donc été tranché assez nettement. Maintenant, on se tourne vers l’avenir et vers les prochaines échéances. Le but est de travailler avec tout le monde et de rassembler, pas d’œuvrer pour un petit groupe recentré sur lui-même.
Comment allez-vous faire pour essayer de rassembler justement ?
Je réunis le bureau politique pas plus tard que ce soir (interview réalisée le 19 avril, ndlr). Je vais évidemment nommer un certain nombre de personnes pour qu’on puisse travailler sur la mobilisation des adhérents, sur la diffusion de nos idées, sur la formation des candidats. Je donnerai des responsabilités, notamment à des militants, ce qui est une nouveauté par rapport aux mandats précédents et aussi à des élus jeunes.
Est-ce important pour vous de donner la parole aux jeunes ?
C’est important que tout le monde ait la parole, que le pouvoir ne soit pas confisqué par un certain nombre. Je ne crois pas à la lutte des générations. En politique, le vrai problème vient du fait que les anciens ont souvent tendance à vouloir empêcher les jeunes de monter. Pour ma part, je pense qu’il faut faire tout l’inverse, notamment parce que je fais moi-même partie de la nouvelle génération. Si je suis arrivé là en politique, c’est grâce à des personnes qui étaient mes aînés, des élus comme Philippe Cochet par exemple, qui m’ont toujours beaucoup aidé. Je pense que mon devoir est de faire exactement pareil avec ceux de ma génération, les trentenaires. Quand vous êtes en politique et que vous êtes trentenaire, vous êtes un bébé par rapport à certains. Cela n’empêche pas d’avoir du talent, d’avoir des idées, des ambitions pour un territoire, des convictions et de pouvoir les défendre. Mon but est justement de pouvoir faire en sorte que cette famille politique continue à faire éclore des nouveaux élus, des nouveaux candidats et des nouveaux talents. Il faut leur donner l’opportunité de se présenter, y compris sur des territoires difficiles.
Après avoir gagné les élections internes aux Républicains, quelle est la prochaine étape pour vous ?
Je vais continuer mon travail dans ma famille politique mais surtout agir en tant que maire de Rillieux-la-Pape, parce que j’ai beaucoup à faire. On a des résultats mais on a aussi des défis importants. On est en train de rentrer dans la phase opérationnelle de tout ce qu’on a fait lors du premier mandat, à savoir la rénovation, la mixité sociale, les nouveaux équipements comme les nouvelles écoles ou la médiathèque, la sécurité, le désenclavement des quartiers, le développement économique. Notamment avec le dossier d’Ostérode, le nouveau quartier de développement économique va créer près de 1 000 emplois pour la commune. On a énormément de dossiers urbains, économiques, sociaux à porter. Donc me projeter dans les mois qui viennent, ce serait manquer de respect à mes administrés. La seule chose que je peux dire, c’est que je vais continuer à me mobiliser et me battre pour mon territoire.
Inès Pallot