À un an des élections municipales, zoom sur les coulisses du scrutin

Et oui, prévue pour mars 2026, l’appel des urnes commence à pointer le bout de son nez dans la capitale des Gones. L’occasion parfaite de rafraîchir nos connaissances sur le sujet. 

Dans le cadre de notre dossier sur le scrutin à venir, nous vous proposons un éclairage sur le fonctionnement des élections municipales et les pouvoirs du maire. En quoi consistent les Municipales, quels sont leurs enjeux et quel impact ont-elles sur la vie des Lyonnais ?

Les élections municipales à Lyon : un scrutin à double étage

Depuis la loi PLM (Paris-Lyon-Marseille) de 1982, les élections municipales à Lyon ne se déroulent pas comme ailleurs en France. Tandis que dans la majorité des communes, les électeurs choisissent directement leur maire, à Lyon, tout se passe en deux étapes distinctes, entraînant un jeu de stratégie politique difficilement prévisible.

En premier lieu, l’élection dans les arrondissements 

Découpée en 9 arrondissements, Lyon dispose en quelque sorte de 9 petites villes en son sein, possédant leur propre conseil et propre maire. La première étape des élections municipales est donc la désignation d’une liste de conseillers d’arrondissement

Les électeurs de secteur votent donc via un scrutin de liste à deux tours, avec une touche de proportionnelle. Ainsi, si une liste obtient plus de 50 % des voix dès le premier tour, elle rafle la moitié des sièges à pourvoir au conseil. L’autre moitié est ensuite répartie proportionnellement à une condition : avoir obtenu plus de 5 % des suffrages. En revanche, si aucun candidat ne décroche la majorité absolue, un second tour est organisé. Là, seules les listes ayant récolté au moins 10 % des voix peuvent se maintenir. Les autres, entre 5 % et 10 %, peuvent fusionner avec une liste qualifiée.Une fois ce second tour passé, la liste en tête reçoit une prime de 50 % des sièges, et le reste est réparti proportionnellement entre toutes les autres listes ayant franchi la barre des 5 %.

Ces conseillers d’arrondissement élus désigneront ensuite le maire de l’arrondissement.

L’élection du maire de Lyon par les conseillers municipaux 

Et maintenant, place au second acte, encore plus stratégique. Parmi les conseillers élus dans les arrondissements, 73 conseillers municipaux seront envoyés au conseil municipal de Lyon. Ce sont ces 73 élus qui vont ensuite désigner le maire de Lyon. Ils votent à la majorité absolue. Le candidat doit donc obtenir plus de 50 % des voix dès les deux premiers tours pour être élu maire. Si cela n’arrive pas, un troisième tour est organisé, et là, la majorité relative suffit pour désigner le maire.

Ainsi, les Lyonnais ne votent pas directement pour le maire de Lyon. Ce sont les résultats dans les arrondissements qui vont véritablement modeler l’équilibre des forces au conseil municipal et déterminer qui aura les clés de la ville.

Un système unique en France

Ce double niveau de scrutin a été pensé pour donner du poids aux arrondissements tout en assurant une gouvernance cohérente à l’échelle de la ville. Mais ce système n’est pas sans surprise : un candidat peut se retrouver maire avec moins de voix au total, s’il parvient à conquérir les arrondissements stratégiques, ceux qui envoient le plus de conseillers au conseil municipal.

Au final, les élections municipales à Lyon, c’est un véritable jeu d’échecs politique, où chaque arrondissement compte, et où les alliances ou les manœuvres de dernière minute peuvent bouleverser totalement l’issue du scrutin.

Mais une fois élu, quel est réellement le rôle du maire ?

S’il faut commencer par un mot, c’est bien par celui qui rappelle l’importance du conseil municipal. Car si le maire occupe une position hiérarchiquement privilégiée, il n’agit pas seul : il travaille en étroite collaboration avec le conseil municipal, qui exerce également un contrôle sur son action. Ce dernier, composé d’élus choisis par les citoyens lors des élections municipales, repose sur un principe de parité entre hommes et femmes. Ensemble, ils jouent un rôle essentiel dans l’administration de la commune, avec une organisation hiérarchisée et des compétences bien distinctes. Mais le maire à lui seul, porte une double casquette : il est à la fois agent de l’État et agent de la collectivité.

  • En tant que représentant de l’État, il est chargé de missions régaliennes telles que l’état civil (mariages, naissances), l’organisation des élections, l’organisation des élections et certaines fonctions judiciaires, comme la légalisation de signatures ou la publication d’actes administratifs.
  • En tant que chef de l’exécutif local, il met en œuvre les décisions du conseil municipal, gère le budget et supervise les services municipaux, tout en restant sous le contrôle de ce même conseil.
  • Enfin, en tant qu’autorité de police, il dispose de pouvoirs propres pour assurer l’ordre public. Il prend des arrêtés municipaux pour réglementer la circulation, la tranquillité publique et certaines activités. Il veille à la sécurité et à la salubrité, notamment en matière de risques sanitaires et environnementaux. En cas d’urgence, il peut ordonner des mesures immédiates comme l’évacuation d’un site dangereux.

Ces pouvoirs propres font du maire un garant de la sécurité locale, mais ses décisions restent sous le contrôle du préfet, qui peut les annuler si elles dépassent le cadre légal.

Ainsi, le maire est l’acteur principal de la gestion locale, maintenant un équilibre entre pouvoir exécutif et délibératif, garantissant le bon fonctionnement de la démocratie municipale. Un ensemble de compétences fortes, mêlées à une proximité appréciée qui font du maire l’élu préféré des français selon le dernier sondage de l’IFOP analysé par Politicae. 

Article signé Clara Semard

La rédaction

Crée en 2008, la rédaction du Lyon Bondy Blog s'applique à proposer une information locale différente et complémentaire des médias traditionnels.

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