La Mairie du 9ème organisait un atelier d’écriture à l’espace Jean Couty, avec plusieurs partenaires tels que les ART’PENTEURS et le collectif Handicap 9 ainsi que plusieurs structures (ARIMC Dommartin, Écully et Meyzieu). Gwendoline Lefebvre était également présente en sa qualité d’adjointe au Handicap à la mairie du 9ème. L’occasion de faire un bilan sur l’accessibilité pour tous dans le 9ème.
Depuis 2003, la mairie du 9ème mène plusieurs actions pour accompagner les personnes en situation de handicap. Elle travaille également en amont avec plusieurs associations pour sensibiliser les personnes au handicap. Hubert Julien-Laferrière, maire du 9ème, les avait accompagnés à Strasbourg, au parlement européen, pour faire entendre leurs voix et leurs doléances, car l’année 2003 était l’année européenne du handicap. Malgré cela, l’arrondissement ne respecte toujours pas la loi du 11 février 2005 votée par les parlementaires, garantissant l’accessibilité pour tous.
Le 9ème met en place des travaux de sensibilisation dans les écoles
La mairie met en place à travers différentes interventions dans les écoles primaires, notamment à St-Rambert, des jeux de rôles comme manger les yeux bandés ou apprendre à signer en braille. Elle organise également des ateliers d’écriture avec la compagnie des Art’Penteurs. Le but étant de laisser libre court à l’imagination. Nous avons interrogé Gwendoline Lefebvre à ce sujet (adjointe au handicap et à la parité Femmes-Hommes du 9ème) : « Notre rôle en tant qu’élu est d’accompagner logistiquement ces structures pour que le travail se fasse. Nous devons également continuer notre travail de sensibilisation, car on peut remarquer que le regard des jeunes n’est plus le même envers ces personnes, c’est plutôt une bonne chose. Nous pouvons constater que le collectif Handicap 9 fait un énorme travail sur ces questions, mais il faut toujours aller de l’avant. En France, nous avons quand même un train de retard par rapport à d’autres pays européens, notamment l’Allemagne. »
Tout n’est pas accessible
Comme partout en France, la loi du 11 février 2005 n’est pas respectée. Les premiers à blâmer sont les bailleurs sociaux tels que Grand Lyon Habitat, Alliade. Nous interrogeons Patrick, militant de la première heure et habitant à la Duchère, qui nous déclare : « Certaines habitations sont des vieilles structures qui ne sont pas adaptées à notre handicap. J’ai une baignoire, chez moi, comment je fais pour me laver ? Je dois sauter directement dans la baignoire. Je les interpelle constamment pour qu’ils fassent des travaux chez moi pour que j’ai une douche à l’italienne. Malheureusement les architectes qui dessinent les plans de ces immeubles ne se mettent à notre place, c’est consternant ». Il n’y a pas que les immeubles qui ne sont pas adaptés, mais également les trottoirs. Une autre personne nous interpelle : « Les valides ne respectent pas forcément le vivre ensemble, mais cela va changer avec la loi du 2 juillet 2015. Ils auront de fortes amendes et un retrait de trois points sur leur permis, ça va peut-être les calmer. Au moins ils nous respecteront. » Gwendoline Lefebvre vient sur les problèmes d’accessibilité : « Nous devons redoubler d’effort quant à l’accessibilité, mais c’est un travail de grande envergure. Mais nous avons quand-même progressé sur ces questions. Nous mettons notre carnet d’adresses à leur disposition pour que ce travail avance, j’espère que la métropole va nous aider en nous allouant un peu plus de financement, mais vu la conjoncture cela va être un peu plus compliqué ». La MJC Duchère ne présente pas aussi toutes les garanties pour l’accessibilité. Pour aller à sa salle de débat ou de théâtre, cela reste un peu compliqué.
Le 9ème est donc marqué par des différences entre le bas et le haut (le quartier de Vaise et celui de la Duchère) en matière d’accessibilité. Peut-être que la candidature aux législatives 2017, du maire du 9ème (Hubert Julien-Laferrière) pourrait-elle avoir un impact sur l’accessibilité dans le fief de Gérard Collomb. Si ce n’est pas le cas, il faudra vraisemblablement attendre 2024, date butoir de la nouvelle loi sur l’accessibilité, qui devrait permettre à tout le monde de pouvoir vivre ensemble. En espérant que tout cela aille plus vite. Neuf ans c’est long.