Les adolescents du projet Brasil 2014 attendaient cette journée avec impatience. Elle s’est finie en apothéose avec une large victoire de La France (5-2) sur les Suisses et une qualification pour les huitièmes de finale. Le thème de cette sortie demeurait toutefois l’échange car ils étaient accompagnés par les jeunes brésiliens issus des quartiers populaires. Récit d’un match vécu en commun.
Les adolescents de Sport’A Vie l’attendaient comme un jour saint. Le match France – Suisse était le point d’orgue de leur formidable périple fait de découverte et de rencontres qu’ils retranscrivent dans un blog consultable sur le site de l’association. Dans le cadre de cette deuxième journée de la poule H confrontant les Bleus, les Helvètes, l’Équateur et le Honduras, le président Rachid Djouadi avait élaboré avec son équipe et ses partenaires un programme très spécifique allant résolument dans le sens de la générosité et de la philanthropie.
Mercredi, les trente-sept adolescents rhodaniens, isérois et franciliens étaient conviés au Complexo Esportivo Manoelito Lima pour rencontrer les enfants du centre scolaire Francisco Leite dont certains étaient issus des favelas et d’autres quartiers populaires de Salvador de Bahia. Âgés de onze à quatorze ans, les jeunes brazileiros ont reçu des cadeaux de la part de leurs invités français : chaussures de sport, tee-shirts, casquettes, ballons…
Puis des tournois de football, handball et basket donnant lieu à de belles confrontations s’étaient organisés. Cela a permis de casser le mythe du joueur brésilien surdoué et imbattable. Certains Français ont pu étaler leur talent.
Les jeunes Français et Soteropolitanos se sont retrouvés ce vendredi matin à dix heures pour une visite dans le quartier du Pelourinho où ils se sont rendus sur les différentes places et points de vue. Ils ont également pris le célèbre Elevador Lacerda, ascenseur qui relie la ville haute et la ville basse avant d’arpenter le grand marché intérieur. L’association avait acquis cent cinquante places pour le match dont quatre-vingt-dix étaient offertes aux élèves brésiliens et à leurs professeurs.
Le stade de Bahia devenu l’arène de Sport’A Vie
Les supporters de Sport’A Vie et Club Diversité Rhône Alpes ont pu découvrir l’après-midi le stade Arena Fonte Nova (52 000 places), dont les constructions ont débuté en 2010 et qui a coûté 592 millions de Reals brésiliens (195 millions d’euros environ). L’enceinte accueille les équipes de l‘Esporte Club de Bahia, de l’Esporte Club de Vitoria ou de l’équipe nationale. Elle se trouve séparée des favelas par une route nationale. C’est encore l’une des images des inégalités sociales marquant le pays.
Une syndicaliste manifestant le matin dans le Pelourinho contre l’organisation de la coupe du monde confiait :
« Nous ne sommes pas contre le football, ni l’évènement en lui-même, mais la manière dont il a été organisé au Brésil en négligeant les problèmes de santé et d’éducation. Des milliards ont donc été gaspillés. C’était l’équivalent de ce qui a été dépensé pour les coupes du monde Allemande (2006) et Sud Africaine (2010). »
Abou Dieng (38ans) l’un des encadrants de Sport’A Vie restait très positif quant aux retours :
« Organiser cette rencontre dans le cadre de France-Suisse avec des jeunes brésiliens, c’est ce qu’il y a de plus symbolique. L’aboutissement du projet Sport’A Vie aura été de rassembler les jeunes qui ne se connaissaient pas à la base. Il y a eu plusieurs partenaires et associations qui y ont contribué comme le Rhône Alpes Diversité ou le club de foot grenoblois GF 38, mais la plus grande réussite demeure bien la cohabitation. Au Pelourinho, nous avons été très bien accueillis. Nos jeunes sont devenus de vraies mascottes. Ce qui est touchant, c’est de voir les petits Brésiliens chanter Allez les Bleus avec leurs nouveaux camarades. »
Après la victoire probante des Bleus et des buts de Giroud (17e), Matuidi (18e), Valbuena (41e), Benzema (66e), Sissoko (73e), la fête fut totale. Même si Dzemaili (80ème) et Xhaka (86ème) sauvaient l’honneur des Suisses en fin de rencontre.
Merci à tous ce qui ont permis que nos enfants vivent tous ces moments
djamila