Desperate Rom’s Life. Un premier contact fort en impression

Cet article n’est que la présentation d’une chronique régulière sur la vie d’un camp de roms de l’agglomération. Elle a modestement pour but de donner au lecteur les moyens de confirmer ou d’infirmer les nombreux préjugés et idées reçues que la société a dans sa globalité sur cette communauté.  Elle ne sera aucunement une enquête fournie, juste un récit sur les événements d’un camp qui nous ont paru pertinent. Nous ne tenons à stigmatiser ni le camp ni le voisinage. Le quartier ainsi que le nom du camp ne seront donc jamais cités. Le premier article nous permet, outre de poser le décor, de délivrer nos premières impressions.

campsNotre arrivée dans le camp fut à vrai dire très hésitante. En effet, n’ayant jamais côtoyé cette communauté de près, nous nous posions plusieurs questions. Tant d’ordre pratique que découlant de l’appréhension dû à l’entrée dans un univers totalement inconnu. Comment s’y rendre ? Quel sera l’accueil ? Serons-nous dévisagés ou totalement ignorés ? Allons-nous provoquer des réactions hostiles ? Faut-il directement aller voir celui qui semble être en charge de la gestion du camp. Toutes ces questions découlaient d’une ignorance totale, d’où une grande hésitation quant au comportement à adopter. A un moment donné, il a bien fallu nous confronter à la réalité. Et ainsi être fixé.

Le camp est un terrain ceint par un haut et épais mur, donc totalement hermétique au regard extérieur et donc d’une quelconque aide. La seule entrée possible est l’espace laissé par une porte dorénavant inexistante. Passer cette porte c’est pénétrer dans un univers autre. Les sens sont sollicités, et pas forcément de manière agréable. En entrant nous avons longé une végétation sauvage qui, nous ne nous en doutions pas au début, faisait office de lieu d’aisance.

Un premier jour sous présence policière

Ce 1er juin 2012 une dizaine de policiers étaient présents suite à une bagarre entre deux personnes du camp. Leur utilité a été plus que discutable du fait du manque de volonté de communication des habitants. Et ce pour deux raisons évidentes, une maitrise plus que parcellaire de la langue française et le règne de la loi du silence. Cette Omerta pouvait aisément être expliqué par la défiance des Roms à l’égard des forces de l’ordre. Les policiers étant les principaux acteurs des expulsions, bien que rarement présents.
La personne qui a contacté la police ne pouvant être un membre de la communauté rom, nous nous sommes posé la question de savoir qui était elle. Il se trouve que l’auteur de l’appel à police était un homme qui ne faisait aucunement partie du camp. Mais dont la vie quotidienne était intimement liée à la communauté, chose étrange à concevoir. Nous nous sommes alors rendu compte qu’un groupe d’une dizaine de personnes, et qui n’avait rien à voir avec la communauté rom, participait à la vie du camp.

Ces personnes ne sont ni issues d’une communauté Française précise, ni d’un sexe particulier. Leur particularité est que le mode de vie adopté par les Roms leur convient totalement. Elles sont soit en marge de la société (absence d’emploi), soit ont besoin de se sentir appartenir à une communauté, soit recherchent une utilité en pensant apporter une aide à des personnes encore plus en souffrance qu’eux. En effet, cette aide leur est plus bénéfique qu’a eux dans le sens où ils retrouvent une utilité en fournissant la communauté dans ces plus gros vices que sont l’alcoolisme et le tabagisme. Le portrait de l’une de ces personnes fera l’objet d’un article dans es semaines à venir.

enfantsSi l’on devait réunir en cinq points les éléments qui nous ont le plus choqué en entrant dans le camp, ils seraient :
Le nombre d’enfants
En moyenne 8 par famille, chaque enfant ayant entre 1 semaine et 12 ans (sachant que pour un rom la maturité s’acquière des 15 ans)
L’insalubrité
L’absence d’hygiène chronique (Latrines en plein air à quelques mètres seulement des habitations, ceci étant un exemple parmi tant d’autres)
L’alcoolisme et le tabagisme
Importante consommation d’alcool, essentiellement des bières et récupération des restes de cigarettes pas finies ramassées sur le trottoir.
L’errance des enfants
Les enfants vont et viennent toute la journée du camp vers les différents commerces pour mendier.
L’odeur
Du fait de l’absence de sanitaire et de point d’eau, les sanitaires sont un coin d’herbe haute situé à l’entrée du camp.
To be continued…

La rédaction

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