L’opération organisée mercredi dernier dans l’enceinte du stade Gerland par le cabinet Nes & Cité a connu un grand succès. Les demandeurs d’emploi rhodaniens ont eu l’occasion de postuler, se rassurer et de faire tomber de nombreuses barrières. Résumé d’une journée studieuse.
La défense, le milieu et enfin l’attaque. Faire le parallèle entre le foot et l’emploi n’est pas une idée si extravagante. Du haut des escaliers menant aux tribunes du stade Gerland et en coach avisé, le directeur de Nes & Cité Abdel Belmokedem restait au rebond de chaque réaction venant des entrepreneurs, recruteurs ou demandeurs.
Loin des magnats du ballon rond comme Nasser Al Khalaifi, il arborait sa veste de « bonhomme jaune » tout en gardant un côté paternaliste et affectif.
C’était un match à enjeu pour tous les partis. Le but principal étant la promotion de l’égalité des chances.
Une équipe de choc constituée de vingt bénévoles comme Yassine, Wahib, Merouane ou Chafik qui accompagnaient les douze employés et médiateurs de Nes & Cité pour élever le niveau et amener une victoire probante en emmenant près de 1200 personnes présentes aux entretiens habituellement si difficiles à obtenir. La file d’attente devant le stade pouvait être comparée à celle d’un OL-Saint Etienne !
Le champion de France poids lourd de boxe Naoufel Ouattah (28 ans) faisait partie du contingent. Employé au service de la jeunesse de la mairie de Vaulx en Velin, il constatait : « Une attente énorme de la part des demandeurs. L’avantage, c’est la spontanéité. Ce n’est pas comme les entretiens classiques où les rendez vous sont pris à l’avance. Et puis, il y a le conseil car ils ne savent plus vraiment où chercher. »
Après avoir rempli un mini CV, c’était dans les loges donnant sur les tribunes et la pelouse que les candidats effectuaient leurs entretiens. Une ambiance plus détendue influencée par un crédo répété par les médiateurs au bas des escaliers : « N’oubliez pas, 50% du succès de l’entretien passe par le sourire ! »
Programmé dans la journée, François Hollande n’est pas venu déposer de CV ou écouter des doléances mais était ce le plus important ?
Abdel Belmokedem constatait « une forte augmentation de la présence de séniors et de personnes handicapées. Mais les candidatures sont mieux préparées et on est monté en gamme. Les entreprises sont séduites.»
Pour la septième fois, la fondation de l’OL représentée par Laurent Arnaud était le partenaire principal de l’évènement, une sorte de « caisse de raisonnance impactante pour l’évènement. » Le cadre du Club des Cents que les PDG, artistes et autres personnalités du ballon rond investissent les jours de match pouvait paraître exotique ou idyllique : « L’endroit connoté VIP où les gens n’ont pas forcément accès rajoute à la considération sociale. » Notait Laurent Arnaud.
Les recruteurs et cabinets vers plus d’ouverture
Parmi la quinzaine d’entreprises ou institutions présentes certaines étaient très « demandées » comme Sanofi Pasteur ou La ville de Lyon qui ont provoqué de longues files d’attentes dans les couloirs. Mais les couleurs de Vaulx-en-Velin – le nid de Nes & Cité – était bien représenté avec la société MCM Entreprises Propreté Services à la recherche de temps partiels et de temps pleins pour des postes d’agents de services, de carreleurs et de peintres. Le directeur Fabien Torres (37 ans) expliquait que Jobs & Cité Stadium constituait un pré-entretien où 20% des personnes reçues ressortaient en général avec un contrat. L’armée présente avec le CIRFA depuis trois ans mettait en avant l’égalité de la deuxième chance en partenariat avec l’EPID (Etablissement privé catholique d’enseignement). Un recrutement se concentrant sur la jeunesse et sur lequel sont accompagnés « les candidats sur des parcours de recrutement qui va de l’information, l’orientation et l’évaluation. » D’après le capitaine Papin. Sur trente ouvertures de dossiers, sept jeunes ont signé des CDD sur les autres éditions.
« C’est à nous de les attirer avec des valeurs fortes basées sur le métier de soldat avec notamment les opérations intérieures sur les plans Vigipirates ou à l’étranger comme au Mali. »
Il y avait aussi les cabinets qui accompagnaient les demandeurs d’emploi dans leur chemin de croix. L’association A Competence Egale crée en 2006 compte quinze cabinets de recrutements en Région Rhône-Alpes pour lutter contre la discrimination.
Près de 1 000 professionnels du recrutement intervenants auprès de grands groupes ou de PME en France, essentiellement dans le domaine du recrutement de cadres, et totalisant plus de 15 000 candidats recrutés par an.
Et Talenteo arrivait avec un concept inédit : « La spécialisation des réseaux sociaux pour aider les candidats à trouver les entreprises et les recruteurs à trouver les candidats. » comme le décrivait son directeur Stéphane Rivière. D’autre part, les community manager procèdent à des audits numériques qui permettent « de voir ce qu’on laisse comme trace sur internet via les réseaux sociaux comme Viadeo ou Facebook. Et donc de lisser son image et de protéger sa e-réputation pour garder ses chances pour l’emploi. »
Les demandeurs d’emploi rassurés
Les demandeurs d’emplois ont parfois bravé les obstacles de la distance. Comme Thibaut Brunelliere (23 ans) venu d’Amberieu en Bugey en train. Titulaire d’un Bac Pro Electrotechnique, il est attiré par un poste à la Mairie de Lyon. Novice dans ce genre de manifestation, il jugeait l’évènement « bien organisé et dans une ambiance motivante même si le nombre de personnes reflète bien le problème du chômage.»
Il y avait aussi des « demandeurs d’emplois connaisseurs » comme Amel (22 ans) venue du troisième arrondissement et diplômée de BTS de Management des Unités commercial et en recherche d’emploi depuis fin Juin. Pour elle le cadre est nouveau. Elle découvrait le stade Gerland.
«J’ai fait des forums de l’emploi en tant qu’intervenante car je travaillais dans pour l’AFIDJ qui est une association oeuvrant pour l’insertion des jeunes. Et comme par hasard, je me retrouve sur le marché. Le but est de rencontrer les recruteurs en direct. Ici, je n’ai pas eu d’appréhension car les médiateurs et les cadres se sont montrés très avenants. »
Retrouvez l’article de Mohamed sur Nes & cité