Le film « L’innocence » de Hirokazu Kore-eda a été présenté à Cannes. Il est sorti récemment en France et divise les opinions : certains l’apprécient, d’autres le trouvent déroutant. Nous sommes allés le voir.
Le film commence par les agissements étranges d’un garçon. Sa mère, seule depuis la mort du père, en est troublée. Elle pointe du doigt un professeur comme source potentielle du problème. Peu à peu, les spectateurs sont plongés dans une situation complexe, pleine de malentendus et de mystères.
Des sujets sociaux d’actualités qui touchent tout le monde
Le film aborde la pression sociale au Japon, les systèmes éducatifs, le harcèlement scolaire et la discrimination, offrant au spectateur une multitude de perspectives qui le déroutent progressivement. Toutes ces thématiques permettent aux spectateurs de se reconnaitre. le parallèle entre nos sociétés et la société nipponne est facilement faisable dans la tête de chacun.
« L’innocence » se découpe en trois parties autour de la mère, du professeur et de l’enfant, chacune offrant une nouvelle perspective à l’histoire et remettant en question une vision unique. Kore-eda joue habilement avec le spectateur, brouillant le récit à maintes reprises.
La mise en scène met en avant le personnage principal, reléguant les émotions des personnages secondaires au second plan. Servant à merveilles les intérêts du scénario.
Les conséquences d’une société factice mènent à une fin à la fois belle et bouleversante. La construction narrative rend les 2 h 06 agréables et des éléments clés aident à suivre l’évolution temporelle. Les trois parties insufflent une énergie nouvelle, maintenant l’intérêt du spectateur.
Un film émotionnelle / difficile a suivre
Nous sommes allés interroger. les spectateurs après la séance. Un couple de retraités a déclaré : « Un film que je vais conseiller à mon entourage, je ne crois pas avoir vu un film aussi émouvant de toute l’année 2023 « , « J’ai failli lâcher ma petite larme, surtout vers la fin ».
La plupart des personnes présentes semblaient avoir apprécié l’expérience : « Je ne regarde jamais le cinéma japonais, mais celui-là m’a donné envie de m’y intéresser », a partagé une spectatrice.
Malgré ces retours positifs, certains ont avoué avoir perdu le fil de l’histoire et être déçus de la fin : » Trop de choses sont racontées et franchement ça m’a fait décrocher « , a mentionné un autre couple de retraités, ajoutant : « Le début m’a plongé assez rapidement dans l’histoire, mais plus j’avançais, moins, je comprenais l’intérêt »
« L’innocence » aborde une variété de sujets, mais l’évolution complexe de l’histoire peut parfois perdre le spectateur sur les intentions de Hirokazu Kore-eda.
Certains aspects sont davantage mis en avant, risquant de diluer l’intérêt. Le développement des personnages reste superficiel malgré tout, bien que le film ait séduit l’équipe de Lyon Bondy Blog.
A voir.
Luan Martinez