Pour l’interroger, Sebastien Gonzalves du Lyon Bondy blog, Sylvain Métafiot de Forum de Lyon et de Mankpad’ere, Jean-Philippe Bonan de Sens Public et de Forum de Lyon et Patrice Berger de radio Puriel .
M. Tête vous êtes candidat pour être désigné tête de liste d’EELV aux municipales 2014, ce n’est pas la première campagne à laquelle vous participez, qu’est-ce qui vous pousse à replonger encore une fois dans cette campagne ?
La première raison c’est qu’il y a une forte nécessité de redonner de l’espoir à Lyon, d’y améliorer la démocratie et de rouvrir le débat sur un certain nombre de projet d’agglomération qui sont négatifs pour l’avenir de notre ville. Il faut donc pour se faire nécessairement au premier tour des municipales une liste autonome des écologistes soutenus par un rassemblement plus large. Et je pense que deux candidats avaient une légitimité pour mener cette liste autonome : Philippe Merieux et moi-même, compte tenu de notre implication sur l’agglomération et de notre possibilité de convaincre par notre notoriété. J’ai attendu que Philippe Merieux s’exprime car s’il avait décidé de se présenter je l’aurai soutenu il était légitime après ses législatives. Mais il n’a pas souhaité repartir et m’apporte son soutien. C’est donc normal que je soit présent à ce rendez-vous.
Pourriez-vous nous expliquer comment se fera la désignation du candidat Vert pour les municipales 2014 ? S’agit-il d’une primaire, comme à l’UMP ?
C’est proche d’une primaire puisque tout électeur de Lyon peut s’inscrire sur le site Internet « un nouveau souffle pour Lyon » et voter. J’invite un maximum de Lyonnais à venir sur ce site.
Pour ses primaires, l’UMP n’a réussit à mobiliser que 5235 personnes au second tour alors qu’elle était ouverte à tous les Lyonnais. Vous pensez réussir à mobiliser davantage ?
Je ne crois pas que nous mobiliserons plus que l’UMP, nous ne savons pas encore combien nous seront mais je pense que, pour avoir la vraie légitimité de lancer un débat, il faut qu’il y ait beaucoup de monde qui viennent participer à ce vote et ce au delà de l’écologie politique. Je pense surtout à ces citoyens qui nous ont permis de faire des scores importants à Lyon, notamment aux européennes et aux régionales (20 % dans certains arrondissements). Ce sont ces électeurs là qui doivent participer à la désignation de leur candidat.
Pourquoi la volonté de se dégager de la majorité locale ? Que reprochez-vous au PS en général et à Collomb en particulier ? Il est à signalé que lors des deux derniers scrutins municipaux les écologistes s’étaient rallié à Gérard Collomb dès le premier tour.
C’était deux cas particuliers, nous étions en 2001 dans les suites de la crise de Charles Millon, dont j’avais obtenu son invalidation au conseil d’état. Une crise particulière sur les valeurs notamment avec les relations avec le FN et les valeurs exécrables de l’extrême droite. Il s’agissait de ne pas laisser la place à Charles Millon. C’était d’abord se réunir pour éviter sa présence à la tête de la ville de Lyon. En 2008 on s’était légitimement posé la question. Mais il est vrai qu’il y avait eu des choses qui avaient positivement avancées : les berges du Rhône et le système Velo’v, deux projets qui sont des propositions des Verts.
Mais le mandat qui se termine est complètement différent, on voit comment Gérard Collomb a évolué, il ne laisse plus la place au débat citoyen, toutes les procédures de concertations ne sont devenu que mascarade puisque les dossier ne changent pas d’un millimètre avant et après la concertation. Toute l’énergie de ce mandat a été mis sur un seul dossier celui du grand stade, le plus grand consommateur de crédit public de ce mandat c’est l’OL. Ce n’est pas normal que l’on s’occupe que de foot ; ça dépasse à lui tout seul tous les autres investissements nouveau du dernier mandat. Juste un exemple : on ne s’est pas occupé de la ligne C3 de bus avec 55 000 usagers jours pour privilégier la ligne de tramway T3 qui n’a que 30000 usagers jours. On a préfère pour le foot délaisser un certain nombre de Lyonnais qui ont vu leur projet reporté. Or il faut des transports collectifs là où il y a de vrai gens qui ont besoin de se déplacer.
Les Verts ont-ils vocation à être toujours les alliés objectifs du PS ? Que pensez-vous de la collaboration des Verts avec le gouvernement Ayrault ?
Je dirai qu’il y a trois PS : Le PS citoyens avec lequel on a beaucoup de choses en commun, ce sont les militants de la jeune génération et lorsqu’on discute avec eux on voit que nous pouvons construire quelque chose ensemble. J’espère juste qu’ils ne seront pas écrasé par les éléphants du PS, les historiques, qui empêchent cette jeunesse socialiste d’émerger avec ses valeur.
A côté de ça il y a le PS gouvernemental, celui-ci est mitigé. Il est dans un partenariat avec des choses qui avancent, sur certains dossiers il fait des efforts, et il y a d’autres promesses non tenus mais il est dans le rapport de force électoral. Il y a encore des choses à faire avec lui même si les choses sont difficiles. Le partenariat c’est une difficulté de tous les jours mais aussi la chance d’essayer de construire ensemble pour essayer d’aller plus vite. C’est possible dans la mesure ou François Hollande n’est pas en odeur de sainteté avec les sondages, il a besoin de partenaires qui lui apporte des idées et une confiance.
Enfin, il y a Gérard Collomb, ce qui est encore autre chose. Lui c’est un nouveau régime socialiste, qui ressemble au système Frêche à Montpellier, basé sur le clientélisme et les réseaux d’affaire et qui empêche le citoyen d’exister. Ce n’est pas un hasard si je le compare à Georges Frêche car c’est le même type de personnage et Gérard Collomb est venu soutenir Frêche contre le PS.
Aujourd’hui il n’a de socialiste que son histoire, il s’associe a des sarkosyste comme Richard Brumm, il est plutôt dans le débauchage pour affaiblir même le PS dans son volet le plus intéressant de cette jeunesse socialiste avec laquelle on veut discuter.
Jean-Luc Mélenchon a, depuis un certain temps, renforcé ses positions écologiques dans ses discours. Une alliance avec le Front de Gauche est-elle envisageable ? Avec le Centre ou avec d’autres partis ?
Le Front de gauche c’est extrêmement complexe, il y a une partie du Front de Gauche historique qui va soutenir Gérard Collomb dès le premier tour : ce sont les adjoints communistes qui ne veulent pas perdre leur poste et alimentent ce système clientélisme où les élus, pour maintenir leurs fonctions et leurs indemnités, on perdu leur capacité d’innovation et de conviction.
Par contre, il y a tout un versant du Front de Gauche avec qui on peut tout a fait travailler. Mon souhait est de rassembler sur notre liste non seulement des écologistes mais des gens qui on eu une histoire avec le PS, le Front de Gauche. Je souhaite aussi faire venir des gens issus de la société civile. On est tous issu de la société civile, j’ai été médecin, je suis maintenant avocat, mais je parle de personnes dont ce serait la première expérience dans le monde politique. Nous avons les capacités de le faire car il faut de l’innovation sur Lyon.
Pour ce qui est du Centre institutionnel ce n’est pas à l’ordre du jour car on ne sait pas trop où il se trouve, mais il y a des gens qui peuvent avoir une histoire centriste et avec qui on partage beaucoup d’idées comme Eric Lafond. Il a son histoire, a-t-il envie de travailler avec nous ? Pourquoi pas.
N’avez-vous pas peur, si vous êtes désigné candidat d’EELV, de cette propension, chez les Verts, à tirer dans les pattes de leur leader (Cf. Eva Joly lors de la présidentielle) ?
C’est un peu raccourci de dire que les écologistes ont sabordé la campagne d’Éva Joly. Il y avait deux candidats : Éva Joly et Nicolas Hulot, les écologistes ont préféré une histoire d’honnête femme (et Éva Joly est une honnête femme) à un candidat trop médiatique, Nicolas Hulot. C’est un défaut des écologistes, ils ont peur des gens médiatique. Puis, on a vu la limite d’Éva Joly a mobiliser dans une campagne difficile et ce n’est qu’après que les critiques sont venus, elles ont pour origine la déception mais ce ne sont pas les critiques qui l’ont affaiblit.
Personnellement je n’ai jamais critiqué Eva joly, pourtant j’ai soutenu M.Hulot, comme j’avais soutenu Noël Mamère précédemment, car je pense qu’il faut avoir quelqu’un de plus fort en communication pour nous représenter dans les élections. De plus, les présidentielles sont les élections les plus difficiles pour nous et il faudra un jour se demander pourquoi.
Que pensez-vous du projet de Lyon Métropole soutenu par Gérard Collomb et Michel Mercier ?
Il y a deux aspects dans ce projet : l’aspect institutionnel sur lesquels il y a des bonnes choses, d’abord parce que nous, les Verts, sommes des précurseurs en la matière. Cela fait plus de vingt ans que l’on dit que les départements doivent disparaître. Le département c’est une structure qui existe depuis la révolution française, c’est normal que cela bouge. On est pour la suppression des départements et de certaines strates administratives parce qu’il y en a trop. Mais certains aspects de la métropole sont négatifs, qu’il faut corriger et j’espère que cela sera fait. Premièrement, ce projet ne garantit pas la solidarité : c’est la métropole qui se ferme sur elle-même pour garder sa richesse, alors qu’il faut rester dans l’esprit de solidarité que promeut déjà la Région Rhône-Alpes avec Jean-Jacques Queyranne (et sur ce point il s’oppose avec Gérard Collomb). Deuxièmement, on ne peut pas être en permanence dans des systèmes indirects d’élections, qui deviennent des systèmes de cooptations : On vote au premier tour mais ensuite ce sont des petits arrangements entre amis qui font les élus au deuxième tour. On a des élus qui sont aux ordres, et qui n’ont pas cette autonomie d’élus directement via un suffrage mais qui tiennent leur poste grâce à ces cooptations. C’est pour cela qu’il faut un suffrage direct pour l’intercommunalité ; on demande cela depuis des années. Le PS l’a promis en 1992, puis en 2000, il nous le promet encore aujourd’hui, mais nous ne sommes pas sûrs de l’avoir.
Si vous êtes élu maire, vous cumuleriez votre poste de maire avec celui de président de la métropole ? Et quelle est votre position sur le cumul des mandats en général ?
Je pense que si l’on doit organiser la solidarité sur une échelle aussi grande que la métropole, il faut que ce soit deux personnes différentes. Ce n’est pas une idée nouvelle que j’exprime simplement parce que je voudrais en découdre avec Gérard Collomb : je l’ai dit à Michel Noir à l’époque où il est devenu président du Grand Lyon. Je lui ai fait remarquer la manière dont il gérait l’agglomération au profit de la ville de Lyon, nous aurions eu plutôt intérêt à prendre le plus petit des maires de l’agglomération, car même s’il doublait l’investissement pour sa commune, cela ne se verrait pas !
Passons à une question qui préoccupe fortement les Lyonnais : la politique de la petite enfance. Que proposez-vous pour améliorer l’accueil en crèche ?
Je pense qu’il faut aujourd’hui travailler sur différents scénarios. Il faut certainement continuer une politique de construction de nouvelles crèches. Le mieux est l’ennemi du bien, comme on dit, et il faut savoir qu’à Lyon, le nombre de mètres carré par crèches (tout locaux confondus : les halls d’accueils, les salles pour le personnel, etc.), est en moyenne de 12,5 m2 par enfant. À Paris, on est à 10m2 par enfant. C’est-à-dire qu’on a 20% de places en moins à Lyon qu’a Paris, avec le même investissement. Il faut aussi mettre en place de façon plus organisée des moyens de gardes « alternatifs » ; par exemple les assistantes maternelles, qui sont chez elles et peuvent garder deux ou trois enfants. Il faut penser à tout cela pour garantir un bon accueil des enfants.
Que pensez-vous de la remise en question de la semaine de quatre jours ?
Je ne suis pas un grand connaisseur des règles d’éducation. Je vois que les psychologues s’étripent à ce sujet. La psychologie n’est pas une science exacte, mais j’ai plutôt un a priori favorable à étaler les temps d’école et de ne pas rester à une semaine de quatre jours.
Selon vous, quels sont les points d’insuffisance de la politique actuelle locale dans le domaine du social ?
Je crois que l’aspect social se décline dans l’ensemble des politiques. Je donnais l’exemple des transports : plus de 60% des usagers des transports collectifs le sont pour des raisons sociales. Il y a des gens qui ont les moyens de ne pas utiliser les transports collectifs (30% des usagers environ) et qu’ils le font pour des raisons pratiques de rapidité par exemple. Donc, quand on pénalise les transports collectifs, et notamment sur la ligne C3 vu les quartiers que cette ligne dessert, on est bien dans la question sociale.
En termes de logements sociaux, on a aussi, comme d’autres villes, des logements vacants que l’on pourrait utiliser. Il faut à la fois diminuer la vacance des logements, et en construire de nouveaux. Tout cela c’est une question d’investissement. La ville de Lyon est une ville riche, avec un budget énorme. On pourrait faire beaucoup plus de choses : pour cela il faudrait dépenser moins d’un côté pour investir plus sur ces questions. L’ancien mandat au niveau de la ville a mis l’accent en termes d’investissement sur l’Amphithéâtre (la salle 3000 notamment). On est dans la construction de « produits phares » et non pas dans la construction de produits de proximités. Le conseil général fait la même chose avec le musée de la confluence. Je ne suis pas certain du bien-fondé de ce projet en terme social, alors que c’est la première vocation du département. Finalement, la politique de droite de Mercier et la politique de Collomb se rejoignent sur certains points.
Que pensez-vous de la gestion des centres d’accueil des SDF sur Lyon ?
La question ne se pose pas en termes d’efficience, mais de manque. On ne peut pas aujourd’hui laisser autant de SDF dans les rues, surtout en période d’hiver et dans des conditions aussi dramatiques. Et on ne peut pas tenir le discours de Gérard Collomb qui consiste à dire « Je ne veux pas être exemplaire parce que c’est un puits sans fond, si je résous ce problème, d’autres personnes vont venir ». Il y a un peu de vrai là-dedans, mais ce risque, c’est à l’État de gérer. Nous on a d’abord à être exemplaire à notre niveau municipal, et ensuite à veiller à ce que l’État prenne la suite.
Que faire pour ces familles de Roms en ville, qui sont déplacées de camp en camp et pour qui on ne trouve pas de solution à long, ni même à moyen terme ?
Premièrement, nous avons l’obligation légale de créer des aires d’accueils pour les gens du voyage. C’est une loi qui date de 2000 et nous avions jusqu’à 2004 pour nous mettre en accord avec la loi. Au jour d’aujourd’hui, nous ne sommes toujours pas aux normes dans l’agglomération lyonnaise, agglomération qui est sous la responsabilité de Gérard Collomb.
Deuxièmement, les normes elles-mêmes sont insuffisantes parce que la culture des gens du voyage n’est pas monolithique. On a par exemple la culture des caravaniers, qui regroupe des gens qui ont la nationalité française depuis dix, quinze, vingt générations. On ne peut pas forcément mélanger ces différentes cultures. La situation nécessite donc d’être au-delà des normes. Mais, mettons-nous d’abord aux normes, car la situation actuelle, notamment aux limites de Villeurbanne ou de Lyon, n’est pas normale.
Enfin, la politique de l’agglomération lyonnaise qui exclut les gens du voyage qui sont en voie de sédentarisation est inacceptable. La loi de 2000 a autorisée les gens du voyage à acheter des terrains et à s’installer sur leurs propres terrains. Quand ils font les démarches, achètent et s’installent, on cherche à les expulser en utilisant le droit de l’urbanisme, car on ne peut pas le faire au vu de la loi de 2000. Ça, c’est la politique de Gérard Collomb.
Quelle serait votre priorité pour renforcer le tissu économique local ?
La politique économique est normalement sous l’autorité de la Région Rhône-Alpes, qui est chef de file. La politique qui doit être développée est l’aide à des secteurs d’entreprises – créateurs d’emploi – qui créés de véritables produits qui nous permettent d’exporter. La vraie richesse, c’est quand on est capable d’exporter et non d’être simplement en économie. Il y a une vraie logique par rapport à ça. Pour que ce soit efficace, il faut que ce soit vécu au niveau de la Région. Ce qui tue actuellement un certain nombre d’initiatives d’entreprises, c’est la concurrence entre les villes sur des projets économiques. À la région Rhône-Alpes, on essaye de faire du cas par cas. Quand il y a des bons projets, ils sont soutenus. Je pense que c’est vers cette direction qu’il faut continuer.
Vous seriez plus pour une complémentarité des villes à l’intérieur de la Région Rhône-Alpes ?
Tout a fait. On ne peut pas se faire concurrence. On a besoin d’un tissu de commerçants, de restauration, etc. Ce n’est pas parce qu’on va développer les pures sociétés de loisirs internes que l’on va créer des emplois durables. Il faut aider des tissus industriels, des moyennes entreprises, peut-être des entreprises un peu plus importantes aussi. C’est là qu’on créé actuellement les emplois.
On a vu des pics de pollution très importants dans l’agglomération. Comment associer vision économique et politique écologique ?
Cela dépend de ce que vous fabriquez. Un certain nombre d’entreprises ont de véritables niches industrielles. Notamment dans les produits de dépollution. Toute entreprise n’est pas par nature polluante et un certain nombre d’entreprises font des efforts, d’autres sont neutres. Beaucoup d’entreprises de l’agglomération ne polluent pas. C’est aussi le fruit des politiques environnementales autour de l’entreprise qui sont portées par la Région Rhône-Alpes. Non pas par la ville de Lyon qui ne fait pas grand chose. Mais il est vrai que ce n’est pas de sa compétence et peu celle du Grand Lyon.
Mais il faut dire que la pollution est quand même, a plus de 50%, liée à l’automobile. En agglomération, l’automobile est le premier vecteur de pollution. Après, vous avez quelques gros pollueurs qui sont le couloir de la chimie.
Les petits commerçants disent que si on limite la circulation des automobiles intra muros, cela va baisser leur chiffre d’affaires…
C’est loin d’être évident. C’est vrai que toute modification des parcours de circulation modifie un peu la clientèle, on ne peut pas le nier. Il faut le l’accompagner à chaque fois que l’on fait un nouveau projet de transport collectif qui modifie une voirie. On ne peut pas dire que ça tue le commerce. Quand on voit sur les grands cycles (on ne peut pas regarder simplement sur deux ans), on a vu la montée en flèche de la Part-Dieu dans les années 70. On était alors en plein travaux de la ligne A. Et on a vu la rue Victor Hugo s’affaiblir par rapport à la Part-Dieu. Dans un cycle qui a duré 8 à 9 ans, ça a été l’inverse. Tout le secteur de République, grâce au métro, a repris une dynamique. Les transports collectifs sont notamment porteurs d’un certain développement. Certains commerces se créent autour. La vie de la Presqu’île est aujourd’hui plus agréable avec le métro. Les commerces de bas d’immeuble, situés en dessous des immeubles de logement, nous n’en avons pas tant que ça à Lyon si on compare à Paris. Pourquoi ? Il est trop facile aujourd’hui de prendre sa voiture pour aller vers les grandes surfaces. C’est ce qui tue les petits commerces. C’est la facilité d’aller dans la périphérie en voiture. Notamment pour le commerce alimentaire.
Comment favoriser le transport urbain dans ce cas ?
Je pense que la politique doit aller vers une priorisation nette des transports collectifs. Il faut cesser ce discours un peu sympathique, lénifiant : « oui mais il faut de la place pour tout le monde : pour les modes doux, les voitures, les transports collectifs… » Non, nous sommes en concurrence sur l’espace ! Quand vous laissez de la place à la voiture, vous ne mettez pas un bus dessus puisqu’il doit avoir sa ligne propre. Il faut aller bien au delà aujourd’hui. Culturellement, les gens y sont prêts. Je donne toujours l’exemple de la place Bellecour. En l’espace de 20 ans, on est passé de trois voies voitures autours de cette place à deux voies, et aujourd’hui à une voie. La place Bellecour souffre-t-elle ? Non, au contraire. Aujourd’hui elle est beaucoup plus agréable qu’elle ne l’était. C’est ce choix qui a été demandé par les Verts à Michel Noir. C’est nous les premiers qui avons obtenu le passage de trois à deux voies. Après, c’est sous Gérard Collomb qu’on est passé de deux à un.
Que pensez-vous des transports fluviaux et téléphériques ?
J’ai plus envie de croire aujourd’hui à des téléphériques bien placés dans l’agglomération que dans les transports fluvial. Cette dernière idée avait été lancé, soit avec naïveté soit avec une absence de volonté politique, sous Michel Noir à la fin des années 80 début des années 90. Depuis, ça ne fonctionne pas. Avec mon ami Jean-Marc Lecullier, on a refait du lobbying sur cette opération au début de 2001 avec Gérard Collomb. Cela n’a pas été amorcé. Je pense qu’il faut remettre en chantier le fluvial pour voir s’il y a un vrai créneau qui va tenir la route. J’y crois mais ce n’est pas forcément facile. En revanche, des expériences de téléphériques nous paraissent aujourd’hui plus pertinentes. C’est vers ça qu’il faut travailler dès le nouveau mandat.
Êtes-vous partisan de la décroissance économique ?
Cela ne veut pas dire grand chose. Il faut une certaine décroissance de certaines consommations. Mais qui dit « décroissance de certaines consommations », ne veut pas dire forcement « décroissance de son pouvoir de vivre ». Le terme de pouvoir de vivre était une expression de la campagne de Brice Lalonde lors de la campagne de 1981. L’opposition du pouvoir d’achat au pouvoir de vivre est très ancienne dans le débat de l’écologie. Effectivement, il faudra réduire la consommation de pétrole, d’énergie notamment en isolant les bâtiments. C’est plus une question de qualité des murs que d’épaisseur pour faire simple. Nous ne sommes pas forcément en décroissance sur tout mais sur un certain nombre de choses. Le bonheur ne se mesure pas à la consommation directe de biens. Il y a une façon de vivre, de consommer, de partager des évènements sportifs, de culture qui ne sont pas forcément de la consommation. Augmenter de deux millions de spectateurs à la télévision pour voir un match de foot, ça ne coûte rien, alors qu’ajouter 3000 places dans un nouveau stade qui ne serviront à rien par rapport à la rénovation de Gerland, cela coûte 800 millions d’euros. Par rapport à la rénovation de Gerland le nouveau stade, c’est 3000 places de plus. Je suis pour les téléspectateurs du foot. Ils sont formidables. Ils nous font faire des économies de déplacements extraordinaires.
La vocation de la gauche, et des Verts en particulier, n’est-elle pas également d’amorcer une critique du progrès un peu à la manière de Jacques Elul, Ivan Illich ou André Görtz ?
Le progrès est comme la langue d’Esope, la meilleure et la pire des choses. On ne peut pas dire que le progrès est un mal en soi. La difficulté de la nature humaine est d’avoir des connaissances et de ne pas s’en servir. C’est un peu cette utopie progressiste d’aujourd’hui. Du moment que je sais, c’est forcément bien et je m’en sers. Toute connaissance n’a pas forcément une utilité. Quand on est dans le domaine de la génétique, connaitre, comprendre, jusque là tout va bien. Quand on va dire que forcément ça va être mieux de faire des organismes génétiquement modifiés alors qu’on est aux balbutiements de la connaissance de la génétique, on se trompe. C’est pour ça que nous sommes opposés aux OGM. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas chercher à comprendre… Après il y aura la question philosophique : doit-on intervenir sur le corps humain ?
Concernant le budget de Lyon, quelle politique fiscale allez-vous mener ?
En l’état actuel du dossier il n’y a pas nécessité d’augmenter les impôts. On n’a pas les moyens compte tenu des règles fiscales de jouer sur plus d’équité. C’est à dire que c’est au législateur de construire l’équité fiscale. Le problème de la fiscalité est déjà très important en France et surtout inéquitable. Il faut donc d’abord modifier les règles avant de pouvoir avoir une marge de manœuvre fiscale, même si ça sera nécessaire au niveau de l’État puisque nous sommes en déficit et que nous avons une incapacité à réduire à ce point là les dépenses. Au niveau des villes, quel qu’elles soient, elles ne sont pas endettées de façon dramatique, idem pour la Région. Donc le problème n’est pas d’augmenter les impôts, on n’a pas moyen de faire plus équitable. On sait par exemple que la taxe d’habitation est plafonnée pour les gens qui ne payent pas d’impôt. Donc quand on augmente les impôts on ne touche pas à ceux qui ont une taxe d’habitation plafonnée c’est-à-dire les plus pauvres. Mais aujourd’hui on ne peut pas faire mieux en terme d’équité fiscale sur le plan de la ville. Donc il faut savoir gérer en bon père de famille et ne pas faire des dépenses qui nous coûtent très cher.
Qu’est ce que vous pensez du fait de dévoiler son patrimoine quand on est élu ? N’est-ce pas une soumission de la politique au médiatique ?
Je suis pour l’égalité de tous les citoyens devant la loi et je suis pour qu’on sache tout. Il faut savoir qu’aux États-Unis les gens sont même fiers de leur revenu, alors qu’en France on les cache. Est-ce que c’est bien d’en être fier ? C’est un autre débat. On peut très bien avoir une transparence. L’immobilier est un peu transparent : on peut facilement connaître le patrimoine immobilier des gens. Vous voulez savoir si je suis propriétaire de ma maison ? La réponse est oui. Pour le savoir il suffit d’aller au service des hypothèques demander la copie de mon acte de vente, c’est un document public, ça coûte un peu d’argent effectivement mais vous saurez quand j’ai acheté ma maison (1996) et combien je l’ai payé. Donc tout le monde peut savoir un certain nombre de chose. Alors pourquoi ne pas savoir le reste ? Pourquoi ne pas savoir le patrimoine en action des gens ? Pourquoi il y aurait des choses secrètes et d’autres non ?
Vous pensez vraiment que cela va résoudre les problèmes ?
Je pense que cette loi d’opportunité sur la transparence des élus ne sert à pas grand chose. Personnellement, je faisais mes déclarations de patrimoine quand j’étais adjoint, je n’y suis plus soumis parce que je ne suis plus adjoint depuis 2009 puisque le maire m’a retiré ma délégation. Elle était ensuite mise dans un coffre au Conseil d’État et personne ne les regardaient. Elles sont faîtes pour être regardées s’il y avait une découverte. Normalement la déclaration de M. Cahuzac devrait ressortir aujourd’hui et s’il n’a pas déclaré son compte en Suisse, il y a là le signe évident de sa malhonnêteté. Je pense que c’est un élément important vu ses déclarations et la complexité de l’affaire, les gens peuvent oublier la valeur de leur voiture. Cécile Duflot n’a pas oublié de mettre sa petite Twingo dans sa déclaration mais elle aurait pu l’oublier parce que c’est difficile de savoir combien ça vaut.
Sur la sécurité, un rapport montre l’augmentation des actes antisémites de 50 % et des actes contre les musulmans de 30 %, par ailleurs un sondage CSA du 22 mars montre que 26 % des français pensent qu’il y a trop d’immigré en France soit 22 points de plus qu’en 2009. Quel bilan faîtes-vous de ces chiffres alarmants et quelles solutions proposez-vous ?
D’abord, pourquoi ces chiffres montent : Ils montent avec la crise économique. On n’est malheureusement pas sorti d’un argument faux sur le plan des dynamiques économiques mais ressenti comme vrai « quand il y a du chômage, les étrangers viennent prendre nos emplois ». Et c’est ce discours du Front National qui effectivement porte ses fruits, dès qu’on est en crise économique il y a une montée des voies du Front National. C’est effectivement scandaleux mais il faut que les gens qui savent fassent un effort de pédagogie pour casser cette image négative qui est renvoyée pour tous les gens qui sont issus de l’immigration. Avec tous les discours qui ont changé dans le temps, à un moment on en avait besoin, l’immigration choisie, etc. Il y a un gros effort à faire là-dessus pour convaincre l’opinion publique que ça n’est pas dans les solutions du Front National qu’on va résoudre les crises économiques.
Pour Lyon vous pensez qu’il faut augmenter le nombre de caméras de surveillance, le nombre de policiers municipaux ou aucun des deux ?
Ce ne sont pas ces solutions là que je propose, et je pense que globalement les écologistes sont tous sur la même ligne : on n’a pas besoin de nouvelle caméra, il y en a même trop.
Donc vous serez pour en supprimer ?
Oui, du moins ne pas les remplacer. Le problème aujourd’hui c’est qu’elles n’ont pas prouvé leur efficacité pour des tas de raisons techniques. Les études qui ont été faites prouvent leur inefficacité. Mais même si elles étaient efficaces, il faut quand même savoir qu’il faut un million d’euros pour couvrir 1% du territoire lyonnais. Ça veut dire que si on veut couvrir l’ensemble du territoire lyonnais cela coûterait 100 millions d’euros par an, c’est à dire 1/7 du budget de la ville de Lyon. On voit bien qu’il est injuste de protéger un endroit plutôt que d’autres.
Augmenter la police municipale ne résout absolument pas le problème de l’insécurité parce qu’elle est incompétente la nuit. Donc on ne peut pas uniquement jouer sur la police municipale. Un des grands facteurs de la bonne sécurité, c’est l’éclairage public qui a beaucoup progressé mais qui a besoin de progresser encore notamment dans certains secteurs. On voit que la simple augmentation de l’éclairage fait tomber la délinquance. Donc on voit qu’il y ait des zones moins confidentielles. Et il faut savoir que dans la journée il y a tellement de gens autour de vous que vous n’êtes pas agressé. Le seul moment où la vidéo surveillance peut avoir une utilité c’est dans les parkings parce que là c’est un endroit d’isolement. Mais la vidéo surveillance en milieu ouvert ne sert à rien.
Lyon a connu l’émergence de plusieurs grands événements culturels (Biennale de la danse, Biennale d’art contemporain, Festival Lumière, Nuits Sonores, Fêtes des Lumières), continuerez-vous cette politique culturelle ou appliqueriez-vous une politique complètement différente ? Si oui, laquelle ?
Il y a des événements qui sont antérieurs à l’établissement de la majorité de Gérard Collomb (Biennales de la danse et d’art contemporain) et d’autres qui sont postérieurs (Nuits Sonores). Certains événements sont ainsi devenus institutionnels et font partie du patrimoine lyonnais et il n’y pas de raisons d’en changer.
Ensuite, il y a des événements qui sont culturels et populaires et c’est un bon modèle à pérenniser, la biennale de la danse par exemple est une initiative de Guy Darmet extrêmement intéressante. Après, on ne peut ni être dans l’augmentation infinie des dépenses – les budgets n’est pas extensibles – ni dans l’arrêt d’innovation. Je pense qu’il faut un débat général, une forme d’assise de la culture, avec tous les acteurs lyonnais et les citoyens tous les cinq ans, non pas pour remettre les compteurs à zéro, mais redonner de la marge de manœuvre aux événements culturels parce qu’il y a des choses qui vieillissent et qui n’ont plus tout à fait d’intérêt. Mais c’est aux citoyens de décider et non pas uniquement un adjoint à la culture ou le maire qui vont dire « ça c’est mauvais, ça c’est bon », sinon on sombre vite dans le copinage et il est très difficile de déterminer ce qui est bon de ce qui ne l’est pas. Des nouveaux projets doivent émerger et d’autres doivent s’arrêter. Il faut savoir tourner la page même s’il y a des institutions qui ne bougeront pas comme la biennale de la danse qui est un vrai événement sur Lyon.
Quelle serait votre politique concernant les institutions sportives ?
Là c’est beaucoup plus simple, c’est binaire. Vous avez le premier consommateur de crédits du sport qui le plus riche : l’Olympique Lyonnais qui prend 80 % des dépenses de sport sur Lyon. Ils ont des budgets à plus de cent millions d’euros, même s’ils ont baissé ces derniers temps. Il faut arrêter d’aider le sport business. Cela permettra notamment d’avoir de l’argent pour tout le reste, c’est très simple.
Pendant les deux dernières décennies vous vous êtes fait une spécialité de suivre scrupuleusement les grands projets de l’agglomération, n’hésitant pas à les contester à plusieurs occasions.Quel est votre position sur les grands chantiers (Le quartier de Confluence, l’aménagement des berges du Rhône, le quartier de la Part-Dieu, l’Hôtel-Dieu, le grand stade à Decines, etc.) réalisés durant les deux mandatures de Gérard Collomb ?
C’est très vaste en effet. Il faut savoir que j’ai été adjoint aux travaux pendant à peu près sept ans à la ville de Lyon et il n’y a eu aucun scandale et aucun dérapage financier sur la politique des travaux de la ville de Lyon pendant tout un mandat. C’est exceptionnel. Certains budget ont été dépassés, d’autres non, il y a eu un équilibre global qui fut présenté à la fin de mon mandat. Globalement, le budget « travaux » n’a donc quasiment pas évolué. On peut donc faire des travaux sans être dans la folie budgétaire. Je pense notamment au débat sur la rénovation du théâtre des Célestins : il y avait toujours des gens qui étaient prêt à faire tout et n’importe quoi et on se serait retrouvé avec le scandale de l’opéra. Au contraire, nous avons créer et tenus l’objectif en rendant même de l’argent car cela coûtait moins cher que prévu.
Les grands projets dont vous parlez sont des projets d’agglomération qui sont plus sujet à polémiques, comme celui de l’Hôtel-Dieu qui est chapeauté par le maire de Lyon qui préside aussi les Hospices civiles de Lyon. À cette époque ils n’arrivaient pas à trouver d’assureur pour le musée de Confluence et j’avais dit : « S’ils ne trouvent pas d’assureur c’est qu’il y a un vrai problème. » Il faut avoir le courage de débrancher et donc la meilleure solution me semblait être de créer le musée de Confluence à l’intérieur de l’Hôtel-Dieu. Ni Mercier ni Collomb n’ont saisis cette chance. L’idée est réapparue un an après chez différentes personnes, c’était un peu plus tard, un peu plus difficile mais pas complètement impossible. Il y a un véritable échec de ne pas avoir saisi cette opportunité. Il faut vraiment se demander quelles sont les idées dans l’agglomération qui bougent pour établir le meilleur projet qui soi. Bref, associer les idées plutôt que de penser chaque idée sans corrélation.
On retrouve le même problème à Confluence et au Carré de soie, ça patine : les délais de réalisation ne sont pas tenus. Cela bouge mais quand des projets de cette nature prennent plus de temps que prévu, il coûte plus cher car il y a les frais financiers et intercalaires. Un projet ne doit pas mettre quinze ans pour sortir. Il doit sortir rapidement ou alors il faut le laisser de côté tant qu’il n’a pas sa clientèle, sa part de marché, son public, etc. Il ne faut pas appliquer la mauvaise méthode Collomb.
Pensez-vous qu’il est possible de modifier l’évolution de ces projets ou faut-il en arrêter certains ?
Je ne suis pas à défendre l’argument d’utilité (« vu tout ce que j’ai dépensé je suis obligé de continuer »), il faut savoir arrêter les choses. Le meilleur exemple c’est Superphénix : on manifeste en 1977 contre sa construction, on le fabrique quand même ; on manifeste de nouveau en 1983 contre son démarrage, on le met en route ; on finit en 1997 par l’arrêter. Ça c’est la réalité de gens pris dans un système d’utilité.
En ce qui concerne l’Hôtel-Dieu, aujourd’hui il est privé, on a perdu la main. Sauf si la propriétaire privé abandonne le projet et nous le rend, ce qui est peu probable. En revanche, il faut tenir le compte de cette expérience passée pour, sur un certain nombre d’autres domaines, et redonner du souffle aux projets qui existent en n’étant pas dans une course effrénée. Construire des tours à Lyon, par exemple, ça ne sert à rien, c’est encore des arrangements : avec la SNCF qui a accepté d’y installer ses bureaux, or comme par hasard la SNCF a le marché de Keolis avec le Sytral. Cela fait beaucoup de relations amicales et on se demande si tous les gens qui prennent les transports collectifs ne paient pas en partie la construction de la tour. C’est ce malaise du monde des affaires à Lyon qu’il faut arrêter pour redonner à chacun sa chance d’avoir un projet et de le faire émerger.
Et par rapport à l’OLand pensez vous que le projet soit irréversible ?
Non, il n’y a pas suffisamment de dépenses publiques vraiment réalisées. Il y a le tramway qui doit servir pour aller à eurexpo. Mais en fait il est plus intéressant, quand on est à Part-Dieu de prendre l’ancien itinéraire par la Soie car on arrive plus vite à Eurexpo. En revanche, concernant les accès spécifiques au stade (T3, etc.), les travaux sont à peine commencés. Ils n’auraient pas dû commencer d’ailleurs car il y a eu un engagement écrit de Collomb dans une délibération du Grand Lyon qui affirmait que les travaux ne commenceront pas tant que le stade sera en construction effective. Aujourd’hui le stade n’est pas en construction, il est arrêté, on attend le financement et là il y a une vraie question politique : pourquoi Gérard Collomb dépense de l’argent public alors qu’il n’a pas la garantie que Jean-Michel Aulas peut faire son projet. Il n’a toujours pas les moyens financiers. C’est un scandale. C’est autant d’argent public que l’on dépense, et d’énergie car au-delà de l’argent ce sont les fonctionnaires que l’on utilise, qui ne s’occupent pas d’autres dossiers. On utilise donc le personnel du Grand Lyon pour des travaux inutiles au lieu de les mettre sur des projets utiles.
On imagine que si vous êtes maire de Lyon il n’y aura plus de travaux pour le grand stade, mais personnellement vous pensez réellement que ce stade sera construit ?
Ah mais je n’en sais rien ! Je sais simplement deux choses. On a eu supermenteur (Aulas) qui dit en 2005 « j’ai les financiers pour faire mon projet » et sept ans après l’argent n’est toujours pas là. Jamais dans l’histoire un élu a pris autant de risques inconsidérés en se lançant dans un projet sans avoir la garantie de parfait achèvement. Sur n’importe quel dossier les constructeurs apportent des garanties. Là, Aulas n’a toujours pas l’argent donc je ne suis pas sûr qu’il le fasse.
Si nos auditeurs veulent vous contacter, que doivent-ils faire ?
Ma profession de foi va être distribuée à toutes les personnes qui iront s’inscrire sur le site Internet. J’ai également un compte Facebook et un compte Twitter, même une fiche Wikipédia. Avec le monde moderne on connaît tout sur tout le monde et c’est pas mal car parfois c’est beaucoup plus vrai que ce que les hommes politiques racontent sur eux-mêmes.
En vidéo : trois questions à Etienne Tête