La journée internationale des droits des femmes a joué les prolongations à l’OMS (office municipale de sports) de Vaulx-en-Velin ce vendredi 10 mars. Pour l’occasion, une conférence sur la place des femmes dans les médias sportifs s’est tenue à l’Atelier Léonard-de-Vinci.
C’est au milieu d’élus, de Vaudais ou de championne de boxe, dans une salle presque remplie que la conférence sur la place des femmes dans les médias sportifs a eu lieu ce vendredi. C’est avec ce qu’il se fait de mieux en matière de femme journaliste de sport, que les conviés ont pu en apprendre davantage sur les difficultés du métier. Margot Dumont et Vanessa Le Moigne, journaliste et présentatrice également pour beIN SPORTS, accompagnée de Dahbia Attabi, journaliste pour Foot Mercato ont quitté leur plateau télé et les terrains pour venir témoigner. Pour appuyer leurs propos, Sandy Montanola, enseignante en école de journalisme et chercheuse sur la représentation femmes-hommes dans les médias était aussi invitée. Pauline Bouic, présentatrice d’évènements sportifs a aussi fait le déplacement. C’est pendant plus de deux heures qu’à partir de l’étude de l’Arcom et du faible temps de parole des femmes dans le sport (11%) que ces journalistes ont fait part de leurs expériences personnelles au sein de différentes rédactions.
Le recrutement, une première souffrance
Malgré une très nette évolution lors de la dernière décennie, les femmes sont encore que très peu représentées dans les médias. Si elles étaient seulement 2% dans les années 1920, elles sont aujourd’hui 43% à détenir une carte de presse, mais à quel prix ? Dans un milieu qui, selon des études attire plus les hommes que les femmes, ces dernières ont encore énormément de difficultés à se frayer un chemin. Souvent victimes de remarques sexistes telles que « tu es une femme tu n’y connais rien au sport » ou « tu ne peux pas travailler les soirs et les week-ends, tu dois t’occuper de tes enfants », beaucoup se découragent avant même de commencer. Dès la période de recrutement, les demandes sont bien différentes que celles des hommes. En effet, après avoir convaincu l’employeur des qualités rédactionnelles et de la connaissance suffisante du sport, les femmes doivent aussi rentrer dans les critères physiques afin de « rendre bien à la télé ». Chose qui passe au second plan lorsqu’un homme postule pour une place en télévision.
Des rédactions remplies de clichés
Une fois tous les tests réussis pour faire partie des 10% de femmes journaliste de sport, il faut encore passer la barrière des collègues, entre remarques déplacées sur le physique et doutes persistants sur les capacités à être une bonne journaliste, c’est une nouvelle épreuve qui attend ces passionnées. Un problème, bien moins présent en Angleterre par exemple. Grâce à une banalisation du sport féminin à la télévision et dans les stades, les journalistes sportives anglaises sont bien plus facilement intégrées dans les rédactions et par les téléspectateurs. Pour tenter de remédier à toutes ces discriminations, des femmes journalistes sportives ont décidé de créer une association appelée : « Femmes journaliste de sport ». Elle regroupe aujourd’hui plus de 240 adhérentes afin de dénoncer des comportements abusifs, de se soutenir et de donner plus de visibilité à des personnes qui voudraient se lancer dans le métier. Pour se faire une place au sein d’une rédaction, le journaliste pour beIN SPORT et anciennement pour l’Équipe TV, Margot Dumont avait une technique bien à elle. Ancienne joueuse de football en première division, cette dernière s’invitait à des parties de football donc entre collègues afin de prouver toute l’étendue de son talent.
Article écrit par Matthéo Detais