Ce jeudi 19 janvier, des milliers de lyonnais se sont réunis dans les rues. De la Manufacture des Tabacs à Bellecour, ils ont clamé leur mécontentement sur la réforme des retraites.
Depuis 2019, rien n’a changé. De nouvelles manifestations contre la réforme des retraites voient le jour sur tout le territoire français, tandis que Emmanuel Macron et des membres du gouvernement sont en Espagne afin de signer un traité d’amitié. En France, entre 806 000 personnes (selon le ministère de l’intérieur) et 1,5 million (selon la CGT) se seraient mobilisés. Aujourd’hui, à Lyon, c’est une toute autre ambiance. Entre 24 000 personnes (selon la police) et 38 000 (selon les syndicats) ont battu le pavé contre les retraites. Enfants, étudiants, employés ou retraités, tous étaient là dans les mêmes circonstances et dans le même but : se faire entendre par le gouvernement.
Aux alentours de 11h30, le cortège, qui devait démarrer à 11 heures, n’est toujours pas parti. De plus en plus de monde s’amasse à la Manufacture des Tabacs. La tension est à son comble et l’excitation monte. Il est possible d’entendre des cris de part et d’autres : « grève générale ! », ou encore des slogans tels que « de l’argent il y en a, dans les caisses du patronat ! ». De grandes banderoles sont brandies sur lesquelles il est possible de lire « étudiantes et prolétaires, unies dans la lutte ». Chacun apporte sa pierre à l’édifice en soulevant son propre écriteau. Sur l’un d’entre eux est inscrit « ils reculent l’âge de la retraite mais avancent l’âge de la mort ». Certains sont déguisés en personnes âgées accompagnés d’une canne et maquillés en clown. Entre moqueries et dénonciations, les lyonnais poussent leur coup de gueule.
C’est vers 11h50 que le cortège démarre. Les manifestants se mettent en route, direction la place Bellecour. Après être passés par le Quai Gailleton et la place Antonin-Poncet, ils sont arrivés à destination deux heures après le départ. Cependant, alors que les premiers arrivent à Bellecour, la fin du cortège n’est pas encore parti du point de départ.
Parmi les manifestants, des lycéens. Ils sont là pour « lutter pour notre retraite. Même si ce n’est pas tout de suite, c’est important », explique une étudiante en terminale du lycée Saint-Just. Elle continue, en clamant qu’ils continueront de se battre, même dans les années à venir.
Des syndicats et des associations étaient également présents. Le syndicat de la recherche, une institution publique de recherche, souhaite « mettre la pression sur le gouvernement ».
L’association France des Banlieues, elle, est en colère car le gouvernement a oublié les quartiers et la misère de ces derniers. Mokrane, président de l’association, insiste : « dans les quartiers on connait la précarité, la pauvreté, la violence, les stupéfiants… le gouvernement nous a oublié ».
Le secrétaire du PCF (Parti Communiste Français), Raphaël Debu s’est également exprimé. « Je veux défendre nos droits car cette réforme est injuste […] Je pense que c’est dans le rapport de force et dans la rue qu’on va pouvoir faire plier le gouvernement », explique -t-il. « En reculant l’âge de la retraite, on va juste décaler le problème de la caisse des retraites vers la caisse du chômage ou de la maladie », conclu-t-il.
Cette lutte contre la réforme de la retraite a également appelé à une grève générale. Les enseignants notamment ont rejoint le mouvement. En moyenne, dans l’académie de Lyon, environ 37% des enseignants ont participé à cette lutte, notamment 39% pour ceux du 1er degré. Concernant les collèges et lycées, cela touche environ 32%. Pour plus de détails, la participation des enseignants est estimée à 38% pour les collèges, 28% dans les lycées d’enseignement général et technologique et 20% dans les lycées professionnels.