Mercredi 17 juin, rive gauche, les candidats à la métropole et aux municipales EELV ont donné une conférence de presse pour présenter leur future première adjointe à la Mairie, Audrey Hénocque. Des dissidents LREM étaient également présents, aux côtés du secrétaire national Vert, Julien Bayou.
Conférence de presse EELV du 17 juin. De gauche à droite, Gregory Doucet, Audrey Hénocque, Matthieu Orphelin, Camille Augey, Bruno Bernard, Julien Bayou, Florence Delaunay, Hubert Julien-Laferrière, Romain Blachier. Crédits : Inès Mitanne
Le rendez-vous rive gauche, passerelle des collèges n’était pas anodin. Florence Delaunay, tête de liste de Lyon-Nord aux métropolitaines, rappelle que les travaux de la rive gauche sous Collomb en 2007 était également sous la directive d’Hubert Julien-Laferrière. L’écologiste socialiste a rejoint le groupe EELV pour « aller plus loin ».
« Certains reculent vers le conservatisme, nous on avance vers l’écologie »
« J’ai travaillé et gagné les élections avec Collomb en 2001, ce n’est pas une honte pour moi, j’ai aimé ce que nous avons fait. Or aujourd’hui, l’enjeu écologique est central. », s’explique Hubert Julien-Laferrière, dissident LREM. Il n’est pas le seul à avoir quitté le navire macroniste. Matthieu Orphelin était également présent pour annoncer son ralliement. « Je viens du groupe « Écologie, Démocratie et Solidarité ». Je les rejoins car je veux faire de l’écologie que j’aime. Le temps de la concrétisation écologique est long, elle doit se faire sur tout le territoire. » rebondit ce dernier.
Même si Romain Blachier est resté muet lors de la conférence, sa présence en dit long sur ses intentions politiques. « Ce sont des liens purement amicaux, il partage des idées communes avec EELV sur certains projets culturels » soutient Ninon Guinel, chargée de communication des Verts.
EELV, nouveau tremplin politique ?
« Je suis heureux d’annoncer que Hubert Julien-Laferrière et Matthieu Orphelin rejoignent notre groupe : cette élection peut être gagnée grâce à nos nombreux soutiens » explique Grégory Doucet, candidat à la métropole sur la liste Lyon-Sud-Est. « Le pays est en crise au niveau national, il faut garder la confiance des électeurs au niveau local. », continue Matthieu Orphelin. Selon Julien Bayou, secrétaire national du parti Vert, « Avant, on faisait toujours parti de l’opposition, aujourd’hui on peut faire partie de la majorité. L’enjeu est de prendre le pouvoir et de l’assumer. ».
Ce changement de position politique, Julien-Laferrière l’a bien compris. « Il faut changer de stratégie. J’ai confiance en la liste métropolitaine d’EELV car il y a des chefs d’entreprises, d’associations spécialisées dans le vélo ou l’humanitaire, des directeurs d’écoles : une mixité de compétences et de connaissances. ». Cela ne gêne pas Julien Bayou, « ce rassemblement autour de la question écologique dépasse les écologistes. Elle concerne tout le monde. ». Les Verts n’ont plus le monopole de l’écologie mais ils restent les principaux représentants. Ces ralliements de la gauche traditionnelle ou centriste montrent l’enjeu environnemental de Lyon et sa métropole.
Cette alliance va-t-elle perdurer au cours du mandat ? « Ce n’est pas une question de confiance avec la gauche, l’enjeu est d’identifier ce qu’on veut changer et accueillir toutes les personnes qui souhaitent s’investir dans la transition écologique. » répond Bayou. Une chose reste clair pour lui : les alliances avec la droite sont inenvisageables, LREM compris. « La droite elle est foncièrement productiviste. Le clivage droite-gauche n’est pas inexistant mais on ne va pas reprocher aux gens de voter 15 ans à gauche avant de construire ensemble ! ».
Trois fondamentaux : « L’environnement, la justice sociale et la démocratie »
Florence Delaunay veut « aller plus loin ». « Moins de parking, plus de verdure, plus de pistes cyclables. Nous avons pour projet un plan piéton pour la rive droite. Cela s’inscrit dans le projet « Réseau vélo express » qui est une piste de 450km. ». Cela inclue également la conservation et la sécurisation des nouvelles pistes cyclables tracées lors de la crise sanitaire.
La question du logement et de l’aménagement du territoire est également centrale. « Il faut une métropole équilibrée, en coopération avec les communes. » selon Bruno Bernard, tête de liste métropolitaine à Villeurbanne. Ils veulent réduire les inégalités territoriales en investissant dans les communes mais également rénover les bâtiments pour diminuer leurs consommations d’énergie.
Pour la gestion de tous ses investissements, c’est Audrey Hénocque, ancienne directrice à la Région Rhône-Alpes-Auvergne qui prendra le poste de première directrice adjointe aux finances et aux commandes publiques. « Nous prévoyons 1 milliard d’euros d’investissement pour les logements mais aussi pour la culture, le sport, l’enfance ; avec des budgets participatifs pour que nos citoyens puissent mettre la main à la pâte. ». L’action financière est donc centrale pour tout rénover. La mise en place d’un circuit court et local pour les cantines scolaires pourrait également amener de nouveaux agriculteurs bio sur le territoire (moins de 50km).
« C’est le dernier mandat pour le climat »
L’air grave, Grégory Doucet rappelle que « les scientifiques donnent dix ans pour agir, notre mandat nous laissera donc que 6 ans pour changer la donne ». De quoi faire trembler les pessimistes. « On a besoin d’être opérationnel très vite à l’issue des élections. ». Prochaine étape : les régionales. « On n’a pas encore abordé la question des sénatoriales. Les régionales sont majeures pour nous notamment pour les questions de développement et de soutien économique. » commente Julien Bayou. Si la Région est détenue par l’opposition il sera dur pour les Verts de mener rondement leur politique socio-écologiste en métropole et à Lyon.
Quid de l’Europe ? Grande absente de la campagne. « On résume la question sous le nom du Green New Deal. L’Europe est centrale pour beaucoup de sujets : la lutte contre le dérèglement climatique, l’agriculture bio, la lutte contre l’évasion fiscale, l’accueil des réfugiés ou la mobilisation de fond d’investissement. Évidemment ce n’est pas la France qui va régler le problème toute seule. ».