Tribunal de grande instance de Lyon, comparution immédiate du vendredi 20 juillet 2018.
Deux jeunes adultes, Malik, âgé de 21 ans et Sofiane, 20 ans, tous les deux originaires de Vénissieux, ajoutent une ligne supplémentaire à leurs casiers judiciaires. Déjà condamnés pour détention d’armes, de stupéfiants ou encore pour conduite sans permis, ils se sont une nouvelle fois retrouvés dans le box des comparutions immédiates.
Entre chuchotements et sonneries de téléphone, les bruits de fond ont longtemps perduré dans la salle où se sont massés de nombreux jeunes. Malik et Sofiane ont été soutenu par la présence de leurs amis et de leurs proches. Alors que le premier est sans emploi, le second, lui, est préparateur de commande. Tous les deux ont été contrôlés par une patrouille de police, à proximité de la prison de Corbas le vendredi 29 juin aux alentours d’une heure du matin.
En plein milieu de la nuit aux abords de la prison de Corbas, qui passerait inaperçu ? D’autant plus à bord d’un véhicule dont se dégage une forte odeur de cannabis ? Une odeur qui a vite fait interpellé les policiers. Alors que les individus étaient initialement au nombre de 3 dans le véhicule, le passager avant a réussi à prendre la fuite à la vue des forces de l’ordre… abandonnant ses colis dans l’habitacle. Des colis que les policiers ont découvert après une fouille du véhicule. Téléphones, drogues et cigarettes, l’idée était donc de projeter ces paquets dans l’enceinte de la prison de Corbas, à l’intention des détenus.
Cependant comme l’affirme Malik, le conducteur, ce projet n’était que celui du preneur de fuite. Lui rendait simplement service en conduisant. Le jeune homme est donc poursuivi dans un premier temps pour détention de stupéfiants mais également pour conduite sans permis, car ne possédant plus de points sur son permis, celui-ci était inactif au moment des faits.
Sofiane quant à lui se trouvait à l’arrière du véhicule, « HS » comme il le défend à l’audience, il dit ne pas avoir senti l’odeur de cannabis et n’avait donc aucune idée de ce qu’il allait se passer.
Selon le code pénal, la détention, l’usage ou le transport de stupéfiant peut engendrer une peine pouvant s’étendre jusqu’à 10 ans de prison ainsi qu’une amende de 7.500.000€. Le projet de projection ne pouvant être retenu puisque les interpellés ont été arrêtés avant les faits, le procureur demande ainsi à ce que les deux jeunes adultes soient soumis à 5 mois de prison, dont 2 mois de mise à l’épreuve. Pour Malik, cela s’accompagnera par la suite d’une obligation de stage de conduite pour récupérer ses points. Selon la loi, s’agissant d’une récidive, il aurait même pu encourir jusque 15 000€ d’amende et un an de prison supplémentaire.