Violences faites aux femmes : l’état interrompt la procédure de marché public pour le 39 19

Le lundi 25 janvier, le cabinet de la Ministre chargée de l’Egalité entre les hommes et les femmes a déclaré suspendre l’appel d’offres engagé pour poursuivre la prise en charge du 39 19 dans un communiqué de presse.

Une déclaration qui répond aux accusations d’associations et tête d’affiches féministe.

Le gouvernement fait finalement marche arrière. « A la suite de travaux complémentaires, le Ministère va réexaminer comment procéder à une redéfinition du mode de gestion des interventions possibles en matière de lutte contre les violences faîtes aux femmes et a décidé d’interrompre la procédure de marché public en cours.  » Aboutir à un nouveau cadre juridique pour le 39 19 pour élargir les horaires de la plateforme. Voilà donc ce que promettais notamment, le nouvel appel d’offres voulus par le gouvernement. Mais aucune suppression de ce numéro n’est étudié pour l’instant. Une bonne nouvelle dans le processus de lutte contre violences faites aux femmes. Le gouvernement a souhaité trouver un nouveau prestataire pour prendre en charge le 39 19 et ainsi répondre à de nouveaux besoins : «  Le 25 novembre 2019, en clôture du Grenelle des violences conjugales, le Premier Ministre a annoncé l’extension 24/24 et 7/7 des horaires de la plateforme d’écoute du 39 19 pour couvrir l’intégralité du territoire, incluant les outre-mer et son accessibilité aux personnes en situation de handicap. » Une procédure finalement suspendue pour le moment par le cabinet de la Ministre chargée de l’Egalité entre les hommes et les femmes.

Caroline de Haas a tiré la sonnette d’alarme

« Le gouvernement a confirmé aujourd’hui qu’il avait décidé purement et simplement de supprimer ce numéro de téléphone » dans un message relayé le 11 janvier sur ces réseaux sociaux . La militante a ensuite argumenté en déclarant que cette décision allait mettre en danger des milliers de femmes victimes de violences, alors que ce numéro existe depuis une dizaine d’années. La vidéo de la native de Bourg-en-Bresse a été vue plus de 258 000 fois et a provoqué une vague d’indignation importante. Des milliers de femmes se sont ensuite empressées de partager sa vidéo, pensant contribuer au maintien de ce numéro et ainsi empêcher sa mise en concurrence, et le maintien de la subvention au prestataire « Solidarité femmes »

Caroline de Haas : des accusations fondées ?

Si le gouvernement s’est chargé de démentir aussi rapidement ces accusations, on peut alors s’interroger sur la validité des propos de cette figure du féminisme en France. Pour Djamila Schafter, la présidente de l’association «  Entr’Elles et Eux », cette polémique n’a pas lieu d’être : « Je n’ai pas compris cette polémique autour du 3919. Faire du 3919 un service accessible en permanence, comme l’a annoncé le gouvernement dans le cadre du Grenelle de lutte contre les violences conjugales est une excellente nouvelle, car cette évolution favorisera une meilleure protection des victimes, y compris dans les outre-mer où le décalage horaire complique l’accès à la plate-forme. » La présidente de l’association féministe lyonnaise poursuit : «  La Fédération Nationale Solidarité Femmes constitue depuis plusieurs années un partenaire privilégié de l’Etat en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Un  engagement indéniable qui n’a jamais été remis en cause et par ailleurs toujours soutenu depuis sa création,. Toutefois, comme indiqué dès fin 2019 à la FNSF, il n’est pas possible juridiquement, au vu des règles de droit de la commande publique et européenne, de soutenir ce dispositif par subvention aussi bien dans le cadre d’un appel à projets que par conventionnement. Le ministère a donc choisi de suspendre la procédure. Une décision prise dans le but de réexaminer comment procéder à une redéfinition du mode de gestion des interventions possibles en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. » Pour le collectif féministe, cet imbroglio a permis de fédérer les associations. « Cet émoi autour de l’affaire du 3919 a malgré tout mis en lumière la solidarité entre les associations féministes. D’abord, elles n’ont pas hésité à faire appel aux procédés juridiques pour empêcher l’ouverture de ce service à la mise en concurrence. Par ailleurs, leur réaction sur les réseaux sociaux ont sensibilisé davantage. Ainsi, leur refus de postuler à l’appel d’offre en guise de censure a témoigné de leur courage. Dans une autre vidéo publié sur la page Instagram du collectif « NousToutes »s le 14 janvier dernier, Caroline de Haas a tout de même émis quelques doutes quant à la gestion du 39 19.

 

 

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