Révoltes populaires d’Alger en direct sur Facebook

CHRONIQUE DU BLED – Facebook, mails, internet, téléphone, textos… tous ces moyens nous permettent d’avoir des nouvelles du bled, soit de l’autre côté de la méditerrannée.Chronique n°1: comment Rafika a pris connaissance des révoltes populaires dans la banlieue est d’Alger d’octobre dernier.

 facebook miniOctobre 2009, comme tous les soirs je vais sur  facebook, histoire d’être au courant des dernières nouvelles.  Entre les clips de rap, r’n’b et de raï, les albums photo du bled qui datent de cet été rappellent que l’hiver est déjà là.  Les mots “émeutes à Diar Echemss” attirent de suite mon attention.

En cliquant sur le lien je suis redirigée sur You tube. Je découvre alors la révolte populaire en banlieue Est d’Alger, dans un quartier, Diar Echems, qui signifie en arabe la « maison du soleil » (ironiquement, j’ai envie de dire…). Car  la vie de ses habitants n’a rien d’ensoleillé. Sur une vidéo d’amateur, on voit des jeunes et des policiers qui s’affrontent violemment à coup de cocktails molotov et de gaz lacrymogène.

Je ne sais toujours pas pourquoi les habitants se révoltent. Je me dis qu’Al Jazeera pourra sûrement m’en dire plus. Comme souvent sur cette chaîne les images sont chocs, et si réelles, on a l’impression d’une véritable  guerre civile! Bizzare, je n’en avais pas entendu parler aux infos. Ces vidéos ont été mises en ligne depuis peu de temps et il y a déjà des milliers de visites.

Sur l’extrait d’un JT francophone, j’apprends les raisons de la colère des habitants de Diar Echemss. Leur quartier est en fait un bidonville, les gens se sont installés et réussissent à survivre dans un endroit où il n’y avait rien au départ. Un homme raconte qu’il vit avec sa femme et ses deux enfants tous dans l’unique pièce du logement.

Depuis des années, cette famille comme toutes celles du quartier multiplient les demandes de relogement. Après des années d’indifférence, les autorités ont finalement décidé de réagir. Des logements neuf ont été construits, destinés à accueillir les habitants de Diar Echemss. Mais au bled, tout le monde sait, ça ne se passe pas toujours comme prévu : des élus locaux ont préféré installer leurs maîtresses et autres prostituées du coin, ce qui n’a pas manqué de déclencher des explosions de colère des laisser pour compte de Diar Echemss. Mais c’est l’expulsion de plusieurs familles qui a été l’étincelle. On dénombre une cinquantaine de blessés en ce jour de révolte.

Le message est clair : le chômage, la corruption et la pauvreté  poussent une partie de la jeunesse algérienne à s’insurger contre les autorités. Quelque temps auparavant, un couvre-feu avait été décrété à Bab El Oued, autre quartier populaire d’Alger.

 

Auteur : Rafika Bendermel

La rédaction

Crée en 2008, la rédaction du Lyon Bondy Blog s'applique à proposer une information locale différente et complémentaire des médias traditionnels.

Voir tous les articles de La rédaction →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *