La soeur de Mehdi Bouhouta, organisatrice de la manifestation. Crédits Marta Sobkow

Mehdi Bouhouta tué par la police en 2015 : une centaine de personnes à Lyon pour « demander justice »

Samedi 20 Octobre, environ 150 personnes ont marché depuis la place Bellecour jusqu’au palais de justice du 5ème. Le cortège était constitué de sympathisant·es ou de membres du collectif qui demande « Justice pour Mehdi Bouhouta », mort il y a deux ans d’une balle tirée par un officier de la bac.

Le 3 septembre 2015, Mehdi Bouhouta meurt d’une balle dans la tête. Condamné pour « vol, recel, violences et menaces », il lui restait quatre ans à purger. Le jour de son décès, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour n’être pas retourné en prison suite à une permission. Selon la version policière, l’intervention a eue lieu après que des voisins ont appelé le commissariat pour une « rixe aux couteaux » (au final, aucune arme n’a été trouvée dans la voiture). Refusant d’être interpellé, Mehdi Bouhouta a pris la fuite, et pour forcer le barrage, il aurait essayé de renverser l’agent mis en cause avec sa voiture, ce dernier plaide donc la légitime défense.

« Ce qu’on demande, c’est une reconstitution  » Myriam, soeur de Mehdi (photo ci-dessus). 

C’est ce point du témoignage qui cristallise les revendications de la famille.« Pourquoi a-t-il tiré de côté? S’il ne lui faisait pas face, alors Mehdi ne représentait pas un danger pour l’officier. » La soeur de Mehdi, Myriam, ajoute : « ce qu’on demande, c’est une reconstitution ! »
« Il était sorti en permission, il n’a pas voulu rentrer. C’était pas bien, c’est vrai, mais je rappelle que la peine de mort a été abolie, et il n’était même pas armé. Nous l’avons enterré le jour de son anniversaire » conclut Myriam.

La manifestation devant le tribunal. Crédits Marta Sobkow
La manifestation devant le tribunal. Crédits Marta Sobkow.

C’était la première manifestation qui a eue lieu pour Mehdi Bouhouta depuis le rassemblement appelé suite au décès, il y a deux ans. « On avait demandé aux jeunes de ne rien casser, pour ne pas salir la mémoire de mon frère » se souvient Myriam.

Une fois sur place, différents collectifs se son succédés pour dénoncer ce qu’ils estiment être des cas de bavure policière, parmi lequel « Vérité et justice pour Bilal » .

Intervention de la mère de Bilal Elabdani, mort après une nuit en prison le 10.08.2017. Crédits Marta Sobkow.
Intervention de la mère de Bilal Elabdani, mort après une nuit en prison le 10.08.2017. Crédits Marta Sobkow.

Les prises de paroles, ponctuées par des slogans repris dans l’assemblée : « pas de justice, pas de paix » « Justice pour Mehdi », se sont terminées vers 16h. La manifestation pacifique s’est ensuite dispersée dans le calme, sous le regard des forces de polices, venues en nombre important : une dizaine de camion de CRS étaient mobilisés. Les collectifs présents ont appelés à se rassembler le 27 octobre pour « une journée d’action d’envergure citoyenne ». 

Un important dispositif policier présent sur place. Crédits Marta Sobkow.
Un important dispositif policier présent sur place. Crédits Marta Sobkow.

Des actions citoyennes contre les violences policières qui gagnent en visibilité

Les collectifs citoyens qui réclament justice pour la perte d’un proche suite à une intervention policière gagnent en visibilité depuis quelques mois. C’est le cas de la médiatisation importante du collectif « Vérité et justice pour Adama ».

Le journal Street Press a publié une infographie cet été. Elle répertorie les décès liés aux violences policières. Sur 47 cas en 10 ans, aucun policier n’a été condamné à de la prison.

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