Vendredi 10 février 2023, plusieurs élus de la Nupes ont tenu une réunion publique au Centre Culturel de la Vie Associative (CCVA) de Villeurbanne. Avant la quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, cette réunion a appelé les manifestants à ne rien lâcher.
Présidée par Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne, la soirée était sous le nom de l’entente. La Nupes fragilisée par l’élection du premier secrétaire du parti socialiste jeudi 19 janvier a montré à nouveau la force de son alliance.
De grands noms de la gauche étaient présents pour représenter le parti, devant près de 500 personnes. Les plus populaires de la soirée ont été Olivier Faure, premier secrétaire du parti socialiste, mais aussi Manon Aubry, députée européenne LFI ou encore la députée écologiste lyonnaise Marie-Charlotte Garin.
« La Nupes a démultiplié la force du peuple »
Réunissant divers partis politiques de la gauche française, la Nupes, crée en 2022 a permis à la gauche d’occuper 133 sièges à l’Assemblée nationale. Après des manifestations massives en France au mois de janvier, l’agenda des manifestations se prolonge jusqu’au mois de mars.
Les manifestations se prolongent et les représentants politiques présents à Villeurbanne invitent tout le peuple à descendre dans les rues pour faire reculer le texte et non l’âge de départ à la retraite. Éliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat explique que les manifestations joueront un rôle, mais que les politiciens/politiciennes n’ont pas joué toutes leurs cartes.
La Nupes plus unie que jamais pour contrer le passage du texte réformant les retraites.
La coalition de partis politiques a été fragilisé et presque menacé par les récentes élections du premier secrétaire du parti socialiste. Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin et candidate souhaitait sortir de la Nupes, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, fluctuait entre y rester et en sortir et Olivier Faure, candidat réélu souhaite rester dans l’alliance. Pour Marie-Charlotte Garin, les tensions « externes » n’ont pas impacté les décisions « internes » et aujourd’hui, la Nupes est alliée contre un même objectif.
« Au royaume des aveugles, les Bornes sont rois »
Après désormais 4 journées de mobilisations générales dans le pays comprenant des grèves de transports et des blocus devant des écoles supérieures, le gouvernement semble avoir posé un bandeau sur ses yeux. Élisabeth Borne, première ministre, affirme entendre les « réticences, les inquiétudes, les questions » des français, pourtant le texte ne cherche pas de compromis montrant cette compréhension.
La grève « inquiète » cependant la première ministre, car même si le nombre de manifestants a diminué le 7 févier dernier, il reste quand même conséquent. « Nous ne sommes pas une multitude mais un nombre », Manon Aubry cite Léonard Vincent, journaliste et écrivain, dans son discours devant le public du CCVA.
Le gouvernement pari sur la « démobilisation des français »
Selon Olivier Faure, premier secrétaire du PS, le gouvernement attend un nombre décroissant de manifestants. L’homme politique invite alors les français à prendre de court le gouvernement en démultipliant le nombre de contestataires, pour prouver que le peuple a ses convictions.
La majorité des français, 65% selon un sondage Elabe se dit contre la nouvelle réforme des retraites.
Un réforme inégalitaire.
Le principal argument que veulent mettre en lumière les personnalités politiques présentes à Villeurbanne est celui des inégalités. Entre Manon Aubry qui cite de grands noms de milliardaires comme Elon Musk, directeur de Space X et Tesla ou Patrick Pouyanné, patron de Total Énergies. La députée LFI montre que les « Cols Blancs », favorables à la réforme des retraites sont « payés par les Cols Bleus », argument qu’appuie Olivier Faure.
Pour Marie-Charlotte Garin, « la retraite, c’est le miroir grossissant des inégalités » entre les hommes et les femmes. La lyonnaise s’appuie sur des chiffres marquants sur les inégalités salariales entre les hommes et les femmes pour construire sa conclusion. Elle rappelle alors qu’il y a 22% d’écart de salaire entre celui d’un homme et d’une femme et que cet écart atteignait 40% sur les pensions de retraites.
Olivier Faure ébauche sur la fin de son discours une possible solution pour éviter de réformer les retraites, celle de réduire voir de supprimer les inégalités salariales.