Lyon, l’échauffement avant les paralympiques de Rio

Dimanche se sont achevés les Championnats du Monde d’Athlétisme du handisport à Lyon au Stade du Rhône situé dans le Parc de Parilly. Cet événement organisé par la Fédération Internationale d’Athlétisme (IPC) verra des sportifs hors du commun, des futurs recordman, et les successeurs d’Oscar Pistorius.
Du 19 au 28 juillet, plus de 1 300 athlètes venus d’une centaine de pays ont eu accès à 617 médailles pour battre une cinquantaine de records mondiaux. A l’issue des compétitions, la France, et ses trente-trois athlètes et quatre guides, se trouve à la vingt et unième place du classement. Avec ses quatorze médailles, l’Hexagone se situe derrière l’Afrique du Sud. Durant le Championnat, nous avons pu voir des sportifs de talents comme Clavel Kayitaré et Hyacinthe Deleplace nous apporter des médailles de bronze. Cette année, l’équipe française est « plus jeune et plus dynamique » selon l’entraineur Ludovic Buanec.

Lyon constitue une première étape pour être sélectionné aux Jeux Olympiques de Rio 2016 et une occasion en or pour ces jeunes sportifs de connaître un grand succès. Ces Championnats rassemblent des athlètes handicapés physiques ou mentaux, avec des infirmités motrices cérébrales ou un handicap visuel et des personnes en fauteuil roulant. Les compétiteurs sont réunis dans des catégories spécifiques selon des aptitudes fonctionnelles similaires, comme la catégorie T44 définie pour les personnes amputées des deux jambes, celle là même qui vit briller Oscar Pistorius.

Sous un Soleil de plomb, le public n’est pas forcément au rendez vous contrairement aux journalistes internationaux venus en renfort. Nous sommes loin du plébiscite des Jeux Paralympiques de Londres de l’an dernier. Les tribunes non ombragées sont vides, mais la pelouse située autour du stade est quant à elle bondée. Des spectateurs de tous les âges sont venus encourager les différents compétiteurs. Nous avons d’un côté des enfants tout droit venus de centres aérés qui chantent en cœur « Allez la France », et de l’autre, des personnes venus en famille pour regarder les sportifs, ou des coureurs faisant une pose pendant leur footing quotidien.
Ce manque de fréquentations peut s’expliquer par le fait que la ville de Lyon n’a pratiquement pas promu l’événement. Beaucoup de lyonnais nous ont avoué avoir eu vent de l’événement grâce à la diffusion en direct sur France 4 du Championnat. De plus, le Stade du Rhône n’est pas indiqué aux alentours, il faut tâtonner pour arriver sur les pistes de Parilly.
Il devient nécessaire de saluer le travail des mille deux cents bénévoles présents sur place reconnaissables à leur tee-shirt rouge. Ces bénévoles étaient accompagnés de centaines de scouts qui avaient posé leur camp au sein du Parc et ont pu ensemble animer des activités de sensibilisation pour le public et soutenir les sportifs. Les spectateurs sont quant à eux impressionnés par les prouesses de ces athlètes exceptionnels qui ont tous bénéficiés d’entrainements spécifiques à leur situation, parfois plus difficile que ceux des valides. Il faut par exemple qu’une personne aveugle suive, dans le cadre du saut en longueur, le son de la voix de son guide, cela s’est avéré compliqué lorsqu’un vent fort et bruyant s’est levé.
C’est également le moment de faire de belles rencontres. Nous avons pu parler à notre homologue Abdel Kader Azzouz, rédacteur au sein du premier magazine algérien s’occupant du sujet de l’handicap : « Vouloir ». Le journaliste spécialisé du handisport est fier de son pays qui occupe la neuvième place du classement de ce Championnat. Il regrette néanmoins « le peu d’intérêt porté au sujet de l’handicap », malgré le fait que « 10% de la population soit touché par cette situation » et ne bénéficie pas plus d’aides.

 

Le public reste impressionné devant les prouesses de ces athlètes hors normes. La mission de sensibiliser le grand public à la pratique sportive des personnes en situation de handicap est réussie. Il est tout de même difficile d’expliquer la place de la France dans le classement. Lorsque l’on compare sa place aux pays considérés comme des outsiders chez les valides, avec l’exemple de la Pologne située à la huitième place à l’IPC et trentième dans le classement des Jeux Olympiques de Londres. Cela est il une question de moyens financiers ? De force mentale chez les sportifs ? Ou du choix de priorité pris par le Ministère des Sports ?

Sofia Azzedine

Etudiante à l'Institut d'Etude du Développement après un parcours du combattant passé dans les méandres de la Science Politique, entre la Sociologie et le Journalisme et les Langues Etrangères. Je souhaite toujours explorer ces banlieues plurielles méconnues et mal traitées pour jeter au sol ces préjugés. Tout cela, pour éluder toute l'humanité vivace qui existe dans ces régions de la différence et de l'indifférence et faire parler cette jeunesse silencieusement bavarde.

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