Jean-Noël Dudukdjian

Législatives, 3ème circonscription #3 : Jean-Noël Dudukdjian, candidat de Lutte Ouvrière !

A l’approche des élections législatives 2022, le Lyon Bondy Blog a décidé d’aller à la rencontre des candidats des différentes circonscriptions. Pour notre troisième rencontre, nous avons interrogé Jean-Noël Dudukdjian, candidat de Lutte Ouvrière pour la 3ème circonscription.

Militant ouvrier, électricien, Jean-Noël Dudukdjian se définit avant tout comme un militant politique et syndical, notamment à l’hôpital Le Vinatier, où il travaille. Il mène actuellement sa troisième campagne pour les législatives (0,5% des suffrages en 2017) dans la troisième circonscription du Rhône pour le parti Lutte Ouvrière. Il se présente pour porter la voix de tous les travailleurs.

Pourquoi se présenter en tant que candidat pour les législatives ?

Notre objectif, c’est de renverser le capitalisme et de faire fonctionner la société sous le contrôle des travailleurs. C’est important de faire de la politique de classe. Le monde du travail c’est une classe sociale qui fait tout fonctionner dans la société et qu’on n’entend jamais, qui n’a le droit à aucune décision. Pourtant, on serait les mieux placés, nous qui produisons toutes les richesses, pour savoir comment la société devrait marcher. La candidature elle est dans cette idée : ce qu’on souhaite, c’est faire entendre le camp des travailleurs. C’est ce qu’on met sur nos affiches.

Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’alliance entre votre parti et les autres partis de gauche (NPA, NUPES…) ?

Nous, on ne fait pas de promesses, on défend un programme de lutte. Aujourd’hui, le vrai pouvoir, il appartient aux financiers, ce ne sont pas les politiques qui l’ont. C’est important de rappeler qu’à un moment il va falloir rétablir un rapport de force avec ces classes sociales, qui nous mènent justement une guerre sociale pour garder leurs privilèges. Et nous, on serait prêt à s’allier avec des gens qui partagent ces idées, mais aujourd’hui, on est les seuls à mettre vraiment les travailleurs en avant. Ne pas mettre les gens en garde sur ces réalités-là, c’est dangereux. La dernière fois qu’on a eu des marchands de promesse au gouvernement, c’était Jospin, c’était Mitterrand, c’était Hollande. Et à chaque fois les travailleurs ont été déçus, et parfois ils ont rejoint l’extrême droite. La gauche au pouvoir, elle fera ce que la grande bourgeoisie lui demandera de faire.

Si vous êtes élu, quelles sont les priorités sur lesquelles vous allez travailler en tant que député ?

Le vital, c’est le salaire, les 2000 euros de smic. Toute l’année on vous dit qu’il n’y a pas d’argent, mais quand on regarde, tous les ans, il y a des grands patrons qui gagnent deux smic minutes. Et donc la mesure qui va avec ça, c’est l’ouverture des livres de compte. Le contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises. Ça marche aussi pour l’argent public, il est impératif qu’on rende les choses transparentes. Le partage du travail entre tous c’est aussi une priorité, il n’y a pas de raisons que des millions de gens galèrent au chômage. Ce chômage qui augmente, ça se fait sur le dos de ceux qui travaillent, on supprime des postes pour du profit. Et nous c’est ce moteur, cette recherche du profit qu’on affronte.

Concernant les jeunes, quelles seront vos mesures ?

Les jeunes, comme le reste de la société, ils subissent la crise du capitalisme. On voit aujourd’hui des jeunes surdiplômés qui travaillent au MacDo. Le problème, c’est encore le chômage, les salaires aussi…c’est lié tout ça. Les jeunes, moi, je leur dis souvent : engagez-vous ! Ne tendez pas la main, le RSA, les allocations jeunes, ce n’est pas la solution, c’est une façon d’avaliser le chômage. Moi je les engage à revendiquer ce qu’ils méritent. Vous avez fait des études, battez-vous pour avoir les salaires que vous méritez en fonction de vos compétences.

Donc vous n’êtes pas forcément favorable à un RSA jeune, ou à des rémunérations étudiantes ?

Bien sûr que si ! On est favorable à toutes les allocations, mais on ne devrait pas en avoir besoin à la base. Toutes ces allocations c’est de la charité, et nous ce qu’on veut c’est vivre de notre travail. Il faut se battre pour vivre dignement. Ces aides, elles sont utiles à un instant T pour ne pas mourir de faim, mais ce n’est pas un avenir, ni pour les jeunes ni pour personne.

Quelle serait votre stratégie en tant que député pour relancer l’attractivité dans les quartiers populaires ?

Vous savez, j’habite dans un quartier populaire, et le problème c’est qu’on ne nous demande jamais notre avis. Et quand on pose des questions, on nous dit qu’il n’y a pas les moyens. Donc j’incite les gens à se prendre en main. On ne fait pas à la place des gens, et c’est beaucoup plus efficace que les vidéos surveillance, ou que d’envoyer la police. Dans les quartiers où les gens étaient mobilisés, on a pu faire reculer les dealers, et c’était beaucoup plus efficace que des rondes de police.

En tant qu’élu, que ferez-vous pour l’écologie ?

Les problèmes de pollution, ce sont des choix économiques qui en résultent. Les jeunes en manifestation le disent, ce n’est pas le climat qu’il faut changer, c’est le système. Le problème c’est que les choix se font en fonction de ce que ça va rapporter, et de là, l’intérêt général ne sera jamais mis en avant. Je pense que c’est important de remettre au centre du débat l’intérêt collectif. Et en faisant ça, on se confrontera à l’intérêt des multinationales française. Donc voilà, les travailleurs doivent réaliser l’importance d’une lutte des classes. En l’occurrence, c’est leur profit ou notre santé.

Quelle stratégie électorale avez-vous mis en place pour ces élections ? Comment avez-vous essayé de rassembler les travailleurs autour de vous ?

On n’a pas vraiment de stratégie électorale. On va faire de la propagande, diffuser des idées et essayer de les diffuser sur le terrain, en rencontrant les gens. On s’intéresse avant tout au quotidien des travailleurs, à leurs divisions, c’est ça qu’on va essayer de combattre. On essaye de redonner le moral aux travailleurs, de leur donner une boussole. Il faut qu’on soit unis, qu’on ait les idées claires. Il y a beaucoup de monde qui ne luttent plus. Ça manque des militants ouvriers qui soient une boussole, qui soient un repère, capables d’organiser des luttes.

Est-ce que vous-même, au travers de votre candidature, vous espérez être une boussole pour les travailleurs ?

[Rigole] J’espère ! C’est un peu pour ça qu’on se présente, en toute modestie évidemment. En tout cas mes idées, communistes et révolutionnaires, sont une boussole. L’image elle est juste.

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Loris Castaing

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