deux humoristes sur scène

Le spectacle d’humour du Casse du Rire revient à Lyon !

Carré rouge est un groupe d’humoristes lyonnais qui a créé le Casse du Rire, une soirée événement fondatrice du stand-up à Lyon. Après une pause forcée liée au covid, le collectif revient avec une seconde édition. A cette occasion le LyonBondyBlog a rencontré Kacem de la Fontaine pour comprendre les enjeux de ce second spectacle.

Kacem de la Fontaine est un humoriste lyonnais ayant roulé sa bosse sur un nombre incalculables de scènes ouvertes et de shows, dans sa ville natale et partout en France. Pour espérer décrocher un comedy club, il n’a pas hésité à vivre entassé dans un appartement avec 4 amis et expérimenter le « parisian-dream ». Il a ensuite regagné la ville Lumière, avec comme objectif de fonder son propre crew d’humoristes, made in 69. Originaire du quartier Terraillon à Bron, il se rappelle avec son ami LAZ, du Carré Rouge : « c’était une petite place carrée où on avait l’habitude de traîner étant petits ». C’est ainsi qu’il baptise son collectif avec lequel il produira deux premiers spectacles : « Le Casse du rire », et « Le Casse du sourire ». Des expériences fondatrices du renouveau du stand-up lyonnais, qui donnent ce vendredi 10 Juin le Casse du Rire 2 au Transbordeur.

Humour pour tous, tous pour un projet

Le premier show du collectif, présenté par Hermann, Kacem et Laz, le trio producteur de l’événement, se déroule à l’espace Albert Camus de Bron. « Laz est un humoriste qui a fait de la prison. Il est tombé pour braquage pour 10 ans, et maintenant qu’il est rangé, il est décomplexé là-dessus, on essaye d’en rire. Le Casse, c’était pour faire un rappel », nous a confié l’humoriste à propos du spectacle. Kacem parodie surtout son couple et l’univers urbain lyonnais tandis qu’Hermann, de son côté, moque les expressions javanaises des « rats lyonnais » (comprenez les gens des différentes banlieues de Lyon aux profils identifiables).Leur collègueYanisse Kebbab, animateur chez Générations Lyon, est l’imitateur de la bande. Quant à Lara Vigote, elle manie un humour plus piquant.

En plus d’une véritable cohésion d’équipe, la bande travaille autour de spectacles en accord avec qui ils sont. Les deux premiers ont eu lieu dans leur ville à Bron, le troisième au Transbordeur. Mais le covid est passé par là, et a totalement transformé le paysage culturel : « Pour le premier casse du rire, on avait une capacité de 500 places, et on l’a rempli. Il y a même des gens qui sont rentrés sans place qui ont dû s’asseoir par terre ou sur les escaliers. Le deuxième, c’est le casse du sourire, un événement associatif en partenariat avec Les Enfants Brulés, pour lequel on a récolté 3 000 euros. On devait directement enchaîner sur le casse du rire 2 au Transbordeur, mais le covid ne nous l’a pas permis ».

Des événements pour la jeunesse

Pas découragé, le groupe se mue un temps sur les réseaux sociaux comme Instagram, Facebook et même Twitch, via l’équipe de Gambetta TV. En live deux soirs par semaine, le crew essaye de faire vivre de petites émissions humoristiques, de vivre tout court. Kacem, humoriste lyonnais qui a dû reprendre un travail en parallèle de sa vie d’artiste, sait que ce Casse du Rire 2 en amènera un autre. Mieux, il travaille déjà dessus : « On n’est déjà en train de penser au prochain spectacle. C’est normal, et on n’a pas de pression par rapport à ça. Le travail c’est avant, quand on sera sur scène, ça sera que du kiff ».

Le collectif d’humoristes a créé les spectacles « Le Casse du rire » en partant de zéro, sans subvention ni aide. Une mentalité ancrée dans les mœurs de chacun des humoristes : « On n’est pas accompagnés, pas de subvention, car on a décidé de faire des choses par nous-même. On aurait pu faire des demandes, rentrer en contact avec des gens… Mais je laisse ça pour plus tard, au moment où je pourrais ouvrir mon propre Comedy Club, car je cherche des locaux. Ça fait 7 ans que j’y pense ».

Le fan de Jamel Debbouze est lui aussi un exemple de travail et d’entreprenariat. Il n’oublie pas de mettre en avant la nouvelle génération d’humoristes lyonnais : « Elle nous booste à aller plus vite. Yacine Rharbaoui, Sofiane de la Barber Family, Lucas, Mamba. Il y a beaucoup de petits qui sont chauds, qui se mettent à organiser des choses, des plateaux. Ils ont compris ce qu’est le stand-up. Nous, on faisait juste des blagues sur scène, eux ils veulent organiser des scènes ».

« On a réuni une équipe d’Avengers de l’humour » 

Lorsque les humoristes entament la communication de leur prochain spectacle, un slogan ressort « humour non-censuré, âmes sensibles s’abstenir ». Avec le nom Casse du Rire, on comprend que le braquage est assuré. L’universpropre aux lyonnais, évoqué dans le spectacle, est souligné par Kacem : « A Lyon, on a une mentalité différente. Lorsqu’on est montés sur Paris avec notre équipe, on a choqué tout le monde. Kader Aoun, le metteur en scène du Jamel Comedy Club, nous a surnommé « le gang des lyonnais » : Hermann, Yanisse Kebbab, Nassim Mellah et moi. On a réuni une équipe d’Avengers de l’humour ».

Cet humour, très orienté sur les problématiques des Lyonnais et surtout des jeunes de quartier, trouve petit à petit son public. Un franc-parler et un aspect décomplexé y sont à l’origine : « On aime être libres et pouvoir faire ce qu’on veut sur scène. L’humour c’est compliqué car ça dépend de ce à quoi tu ressembles physiquement, d’où tu viens. Il y a des choses qui vont passer plus facilement dans la bouche de Blanche Gardin que d’Hermann. A Lyon, on se rapproche plus du stand-up américain ».

Kacem incarne cet archétype lyonnais, notamment sur les réseaux sociaux (à l’instar de Redouane Bougheraba, l’archétype du sudiste) et sent que la ville le lui rend bien. Il en est fier : « c’est ce que j’essaye de promouvoir. Depuis 3 mois, j’ai mis le doigt sur quelque chose. Sur Instagram, j’ai vu que des gens de Marseille et de Paris m’écrivent pour me soutenir. Ils kiffent notre mentalité d’arriéré lyonnais. C’est trop cool ».

Association de partage

La suite de cette soirée du 10 Juin, c’est la transmission, le partage. « Je donne des cours depuis 3 ans au centre social le Grand Vire à Vaulx-en-Velin. Ce sont des gamins qui ont entre 13 et 15 ans, ils veulent faire du stand-up et on les lance dans le grand bain devant des adultes ». Cette aide précieuse donne des armes à des enfants qui peuvent être désintéressés du système scolaire ou qui n’ont pas encore trouvé de passion. Pour Kacem, ce travail est important, mais les enfants doivent être impliqués : « Ils ont joué les deux premiers casses du rire devant 500 personnes, avec leur sketch à eux. Nous, on les aide sur la mise en scène, le rythme ».

Pour lui, le futur de l’humour se porte bien : « Ce sont des éponges, on peut leur transmettre plein de chose à leur âge. Ce qui m’attriste, c’est que certains ont le talent mais qu’ils ne vont pas le travailler. On veut leur montrer qu’on peut sortir du quartier, aller au musée, voir des choses différentes. Je fais aussi ça pour eux, car personne ne l’a fait pour moi. A part Hermann et Nassim, qui m’ont fait découvrir le théâtre d’impro. Ils m’ont permis de ne rien lâcher ».

Cette envie de ne rien lâcher, on pourra la retrouver notamment durant le spectacle à travers « la scène du canapé », chère à Kacem, où l’humoriste, accompagné de LAZ et Hermann vont retracer en humour un bout de leur vie. Le rendez-vous est pris pour ce vendredi 10 Juin.

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Tristan

La rédaction

Crée en 2008, la rédaction du Lyon Bondy Blog s'applique à proposer une information locale différente et complémentaire des médias traditionnels.

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