Le hip-hop est dans la place… des Terreaux

Hier, se terminait L’Original Festival, avec, en point d’orgue, une journée de concerts gratuits en plein air dans le centre-ville de Lyon. Retour sur cet événement culturel urbain qui a su donner une image définitivement positive du hip hop.

terreaux_tLyon serait-elle une terre de hip hop ? Oui ! En tout cas, vu le nombre impressionnant de personnes présentes lors de la dernière journée de la 7ème édition du plus grand festival hip hop d’Europe, je n’en doute plus. Je réalise alors que ce succès n’aurait été possible sans la présence d’un homme : Jean-Marc Mongeot, le créateur du festival.

Après mille embûches, je parviens à mettre la main sur cet homme sans qui le Festival n’aurait jamais existé. Danseur à la base, ce dernier m’explique qu’il baigne dans l’univers du rap depuis sa plus tendre enfance. En 2004, alors que le hip hop vient de fêter son 20ème anniversaire sur le sol français, il décide de «  rendre hommage », par le biais d’un festival,  à tous les artistes œuvrant dans cet univers musical. Sa plus grande réussite ? Etre parvenu à réunir, pour l’occasion, de nombreuses associations de rap sur Lyon et différents styles d’arts de rue et faire venir des artistes tels que Busta Rhymes (2009) ou De La Soul et Mos Def, cette année.

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Sofia avec son ami Serge et au centre, Jean-Marc Mongeot

Si ce jeune homme a réussi à séduire de telles têtes d’affiche, c’est « grâce à un réseau que je me suis construit au début de ma carrière en tant que danseur professionnel et en allant directement aux concerts des artistes leur faire la demande ». C’est également un gros travail promotionnel, car « faire connaître Lyon à des Américains n’est pas une tache facile »… Grâce au succès montant du festival et du  label « Original » qui commence à se pourvoir d’or, Mougeot a pu faire entendre parler de son festival outre-Atlantique et organiser ainsi des rencontres avec des grands MCs.
Une édition 2010 réussie

Pour cette édition 2010, le festival s’est offert le concert de De La Soul et des battles de BMX et de rap en plein air… le tout, gratuitement. Durant toute la journée du lundi, ce « Street Day » a importé la culture urbaine en plein cœur du centre-ville lyonnais, à quelques pas de la Mairie centrale. Dans la rue, place Louis Pradel, on avait des battles de rap; devant l’Opera, du BMX; et enfin, devant l’Hôtel de Ville, un grand concert que fut celui de De La Soul. Le but de cet événement était de « changer l’image de cette jeune culture issue de la banlieue et de la rendre plus accessible ». Selon Najat Belkacem, adjointe aux Grands Evénements de la Ville de Lyon et  qui a soutenu l’événement, « il fallait faire en sorte que le grand public, qui est parfois rétissant devant le hip hop, vienne dans une manifestation culturelle qui est comme on le voit très participative ».

En effet, les organisateurs souhaitaient un maximum de diversité. Ils ne voulaient pas oublier une seule partie de la société et la représenter toute entière, avec l’aide de la culture. C’est ainsi qu’en ce lundi de Pâques, le centre-ville a vu défiler dans ses rues autant de jeunes venus des banlieues environnantes que de personnes, plus âgées, habitant en ville.

« Je crois que cette date a définitivement enterré la mauvaise image du hip hop« , me souffle, pour conclure, l’organisateur.

* Crédit photo : Sofia Azzedine

Sofia Azzedine

Etudiante à l'Institut d'Etude du Développement après un parcours du combattant passé dans les méandres de la Science Politique, entre la Sociologie et le Journalisme et les Langues Etrangères. Je souhaite toujours explorer ces banlieues plurielles méconnues et mal traitées pour jeter au sol ces préjugés. Tout cela, pour éluder toute l'humanité vivace qui existe dans ces régions de la différence et de l'indifférence et faire parler cette jeunesse silencieusement bavarde.

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