L’accord qui crée deux sortes d’étudiants étrangers

A l’heure où de nombreux étudiants étrangers doivent faire renouveler leur carte de séjour, éclairage sur une particularité administrative qui touche les étudiants algériens.

C’est la rentrée. Fini le bronzage, les barbecues et les sorties. Il est temps de reprendre sa routine quotidienne. Et pour certains, c’est aussi le moment d’aller renouveler leurs papiers à la préfecture. Heureusement, pour les étudiants étrangers, le passage par la case préfecture est bien moins bordélique que pour les autres étrangers (voir article). Ils ont même un espace dédié. La classe !

En m’y déplaçant pour avoir des renseignements ordinaires, je remarque alors une affiche qui m’intrigue, même si je l’avais déjà vu auparavant :

“Liste des pièces à fournir pour le renouvellement d’un titre de séjour ‘Étudiant” et un peu plus loin “Étudiants algériens: pièces nécessaires”

Cette fois-ci, je décide d’aller demander le comment du pourquoi de ce traitement différencié. Une étudiante qui travaille dans l’espace multiservices me répond vaguement. “Je ne sais pas Monsieur. Ça a toujours été comme ça. Je crois que c’est dû à un accord.”

L’accord, dont la jeune femme parle, date en fait de 1968. Un accord franco-algérien signé pour la première fois le 27 décembre 1968 et qui a eu, depuis, 2 autres avenants, dont un le 11 juillet 2001. Bien que ce dernier a partiellement aligné les droits des étudiants algériens sur celui des autres étrangers, certaines distinctions subsistent.

J’ai demandé à quelques étudiants qui étaient sur place ce qu’ils pensaient de cette particulatité administrative. “Je ne savais pas. Vous pouvez me dire pourquoi ? Dans l’affiche, il y a aussi un tarif différent pour la carte de séjour pour les étudiants algériens. Ce n’est pas normal, je trouve.”,  Cintia, étudiante italienne en Droit.  “Je n’étais pas au courant. Vous savez s’il y a le même accord pour la Tunisie ?” dit  Nacer, étudiant en Sciences Politiques

D’un autre côté, à cause de ce même accord qui leur donne un statut quasi européen en France, les Algériens n’ont pas le droit à une autorisation provisoire de séjour après la fin de leurs études en France comme les autres étudiants étrangers.  L’accord, qui a été créé pour donner des avantages aux Algériens, paraît aujourd’hui obsolète, car les étudiants algériens ne peuvent travailler que 800h au lieu de 964 comme les autres étrangers et ceux-ci n’ont pas besoin de demander un autorisation pour travailler à titre accessoire, contrairement aux Algériens.

Il semblerait que l’alignement des droits et la révision de cet accord soient vivement attendus. Affaire à suivre donc…

Alesson Souza

La rédaction

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