[Interview] Stéphane Bertin, « Agir pour Vaulx-en-Velin » – Partie 1

Stéphane Bertin,tête de liste citoyenne « Agir pour Vaulx-en-Velin », a accordé une interview au Lyon Bondy Blog. Le vaudais de naissance revient sur son engagement pour la ville, et les points phares de son programme.

Pourquoi vous êtes-vous lancé dans ces élections, et pourquoi à Vaulx-en-Velin ?

Alors, déjà pourquoi à Vaulx-en-Velin : je suis né à Vaulx-en-Velin, je suis de Vaulx-en-Velin, j’habite à Vaulx-en-Velin et donc je ne vois pas pourquoi je me présenterais ailleurs.Pourquoi se présenter aux élections, l’histoire est un peu longue mais je vais la résumer très vite. Je suis né à Vaulx-en-Velin, je n’ai jamais vraiment fait de politique, mon épouse m’a rejoint, elle habitait à Paris, elle est venue s’installer à Vaulx-en-Velin en 2000. Quand elle a fait le changement d’adresse, la petite histoire, c’est que l’on a reçu une invitation pour visiter la ville, car le maire faisait visiter la ville aux nouveaux arrivants. Je lui ai dit que je ne voulais pas y aller, et finalement on y est allé. Après ça il y avait un pot et il y avait également un adjoint qui a annoncé vouloir « chercher du monde pour participer au conseil de développement » car la ville en avait créé un. Je me suis inscrit et je me suis très vite aperçu, au bout de 3/4 ans, que ça ne marchait pas. On tournait en rond : on recevait des élus, et ce que l’on disait n’était jamais pris en compte. Après cela, on a créé une association au village, mais certains trouvaient que ça ne marchait pas. Donc ils en ont créé de leur côté au Sud, etc… C’étaient des associations de quartier au final. Et puis on s’est dit qu’on aurait plus de pouvoir pour faire changer les choses si on se regroupait. Au final, nous nous sommes présentés aux élections en 2014. Nous étions en tant que liste citoyenne, car nous n’avions pas d’étiquette politique. Les spécialistes du moment nous avaient dit « Ouais, tu feras peut-être 2 ou 3%… » et on a fait 17%. C’était le signe qu’on avait pas si tort que ça et que les gens ne se reconnaissent plus dans les partis. Il n’y a qu’à voir les scores : ce n’est pas nul, car ils ne font pas 0%, mais pas loin. Notre objectif en 2014 était de changer ce régime communiste, puisqu’on avait le plus vieux régime communiste au monde, on a battu le record de l’Union Soviétique d’ailleurs. On a mis notre confiance sur Hélène Geoffroy à l’époque, mais on s’est rendu compte que l’on s’était fait avoir. Elle n’a pas tenu ses promesses : elle a dit qu’elle serait maire à plein temps, mais elle partait 4 jours par semaine à Paris pour exercer son mandat de député. Puis quand elle a été nommée Secrétaire d’État, c’était le summum. Les choses n’ont donc pas avancé sur les sujets qui nous tenaient à cœur : la participation des habitants, par exemple, l’environnement, l’éducation, et puis toutes les questions de vie quotidienne. Et c’est pour toutes ces raisons qu’on se relance maintenant.

Quels sont les chantiers prioritaires à Vaulx-en-Velin selon vous ?

Déjà, nous avons le tramway. Il ne va pas jusqu’au Nord, alors que la plus grosse partie de la population se trouve au Nord. Le tramway est sur les plans depuis 1965. On a également retrouvé sur les plans de l’époque le tracé du métro, qui devait aller jusqu’au Mas du Taureau, donc au delà de Laurent Bonnevay, le métro continuait. Le tramway arrivait, au début du XXème, au village. C’était la ligne Brotteaux-Vaulx-en-Velin. Cela a été démonté en 1920, et ça n’a jamais été remonté. Depuis, on nous explique que c’est compliqué. Donc, pour désenclaver le Nord, on attend toujours. Il y a également le chantier de rénovation du Mas du Taureau, qu’on attend depuis les émeutes de l’époque. Il y a un déséquilibre à Vaulx, on a quasiment 60% de logement social, on a un taux de chômage incroyable, des problèmes de sécurité, de vie quotidienne.

Comment voyez-vous la relation entre la métropole et la commune de Vaulx-en-Velin ?

Ces élections métropolitaines, je ne sais pas si ça durera. Je n’ai toujours pas compris pourquoi on a changé. Les gens n’y comprennent rien, je ne sais pas comment cela va se passer le jour de l’élection. Sur le terrain, les gens nous interrogent par rapport à ça. Je me pose également la question des bureaux de vote. Tenir un bureau de vote pendant des élections, c’est infernal. Alors imaginez avec deux élections simultanées. Je trouvais le système de l’époque bien, ce sera différent maintenant. Ce qui est compliqué, c’est pour des gens comme nous, car « Agir pour Vaulx-en-Velin », on ne va pas se présenter à Décines, Meyzieu. On essaye d’avoir des contacts avec d’autres listes citoyennes mais ce n’est pas évident de monter des listes. Nous n’aurons donc pas de liste métropolitaine, mais on aura probablement des gens de chez nous qui seront sur des listes métropolitaines.

La question environnementale devient une réelle préoccupation pour les citoyens, comment vous positionnez-vous sur ce sujet ?

Lorsque l’on a commencé la campagne, j’ai dit qu’il fallait placer l’écologie au cœur de notre programme. On a discuté, et au final je me suis retrouvé en minorité, car on me disait que les Vaudais ne voulaient pas forcément qu’on leur parle de ça. Ils veulent qu’on leur parle d’emplois, de sécurité, de logements, de changements locaux. Je me suis battu pour dire qu’il faudrait qu’on ait un vrai thème. Au début, c’était compliqué. Puis, de fil en aiguille, c’est passé. Au final, on a fait le choix de ne pas avoir de thème « environnement », mais de l’inclure partout dans le programme. Car, finalement, dans tous les projets on peut faire de l’écologie. Et des projets, on en a des tonnes. On souhaite travailler sur les déchets, notamment dans les écoles en installant des composteurs. On pense également à mettre des poules, car ça participe à l’éducation, et c’est excellent pour les déchets alimentaires. On veut également construire des « éco-écoles » avec les enfants, en leur expliquant comment on construit un bâtiment écolo. On milite aussi pour le lundi vert, donc dans le groupe on essaye au maximum de faire le lundi vert, ce n’est pas toujours évident, mais on essaye en tout cas, le but étant de ne pas utiliser de produits animaux une fois par semaine. Si c’est possible, on aimerait instaurer ce lundi vert à la cantine scolaire. Globalement, on a beaucoup d’idées pour les plus jeunes, notamment sur l’éducation écologique : comment avoir un mode de vie sain pour l’environnement, comment construire un bâtiment écologique, etc…

 

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