Improfonic, unique et psychédélique

Ce vendredi 22 novembre se tenait le soir une représentation d’Improfonic, spectacle de Sliding Words, un groupe de musique expérimental qui mêle à ses concerts du théâtre d’improvisation. Le Lyon Bondy Blog s’est rendu à ce spectacle, aussi fou qu’intrigant, où tout s’écoute au casque.

Pour leur spectacle, Sliding Words avait donné rendez-vous à son public à la Villa Gillet, dans le parc de la Cerisaie, dans le 4ème arrondissement. Dans cette imposante villa du début du XXième, on retrouve toute l’installation des artistes pour le spectacle : des chaises et des coussins sont à la disposition du public, des casques audios à proximité de chaque emplacement. A gauche de la pièce, un écran opaque cache là où les comédiens jouent, quand la partie droite de la pièce est réservée aux musiciens, avec leur ordinateurs et instruments. Entre autres, une guitare, une basse, quelques claviers, une harpe et des objets insolites pour faire du son, comme du papier ou un gobelet en plastique.

Le spectacle commence, quand les comédiens demandent au public de leur choisir un lieu de départ : ce sera une gare. Une musique légère commence alors, différentes nappes de claviers aériennes et lointaines transportent l’auditeur. C’est ensuite au tour des comédiens, qui présentent leur première scénette. Un homme cherche à se rendre sur un quai de gare, afin d’attraper son train pour Amiens. Un premier contrôleur est incapable de lui indiquer le chemin, quand un second leur apprend que cette voie est maudite. Après être passé dans un couloir visiblement hanté, à coups de rire de fillette et autre six-cent soixante six, l’homme embarque enfin dans son train.

Le spectacle Improfonic de Slinding Words : les comédiens sont cachés derrière le panneau pendant que Julien et Maÿwen improvisent leur musique. Crédit : Bastien Salles pour le LBB

La magie de l’improvisation

C’est ainsi que va se dérouler Improfonic : pendant les scénettes, la musique reste légère, et en retrait. Mais quand celles-ci se terminent, la musique repart de plus belle, prenant une autre direction, plus psychédélique ou angoissante. Des passages à la harpe par-ci, des touches de guitare avec un effet d’écho ou de réverbération par-là, Sliding Words n’atterrit jamais avec sa musique, emmenant le public toujours plus loin. Jusqu’à ce que les comédiens reprennent, et ainsi de suite.

Pour la suite de l’histoire, on suit notre voyageur dans son train maudit, qui ne jouit que de malchance et assiste à des événements plus étranges les uns que les autres, avant de retomber à sa gare de départ. On apprend qu’il se rend à Amiens pour enterrer sa grand-mère. Jusqu’au moment où il décide de tout abandonner et de partir à Bordeaux, pour fuir sa malédiction. Ses mésaventures continuent quand il arrive à la gare de Bordeaux, qui n’est qu’un vaste champ de coquelicots, un lieu également proposé au début du spectacle. Là, il y retrouve sa grand-mère, et rentre avec elle.
On apprend à la scénette d’après qu’il s’agissait en réalité d’un homme débordé par son travail, qui avait un rendez-vous professionnel à Bordeaux le même jour que l’enterrement de sa grand-mère à Amiens. La pièce finit quand on découvre que le train a déraillé à mi-chemin, faisant grand nombre de victimes parmi les passagers.

Ainsi se termine ce concert unique de Sliding Words. Au final, on aura ce soir-là assisté à une pièce folle, triste et sombre, accompagnée d’une musique planante et triste, voire angoissante et anxiogène. Mais qui sait, peut-être que pour la prochaine représentation d’Improfonic, le train maudit laissera place à un manège enchanté.

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