par « Trois jours de débats, d’expressions et d’échange » : C’est ce que l’on pouvait lire sur les affiches du Forum Libération qui s’est déroulé le week-end du 25, 26 et 27 novembre. Avec plus de 20 000 visiteurs qui se sont massés dans les salons de l’hôtel de ville et de l’opéra, le contrat semble rempli. Maxime revient sur les échanges et les débats qu’on suivi les bloggeurs du Lyon Bondy Blog.
Le forum Libération n’avait pas comme unique vocation d’être un théâtre géant où déferlaient les leaders politiques. Cet évènement donnait lieu à un éventail de conférence très riche limitant ainsi l’influence et l’omniprésence des débats politico-médiatique. La politique ne se restreint pas à un champ partisan mais s’ouvre à des univers plus larges mais tout aussi intéressants pour les visiteurs.
Ainsi, des thèmes comme la bioéthique, la menace que d’internet sur livre, la faim dans le monde ou encore sur le happy-end de l’amour, étaient des thèmes abordés.
La diversification de la chose politique est assurément l’un des dénominateurs essentiels de la réussite de cette manifestation.
Les rendez-vous quotidiens proposés par l’équipe de libération « autour de l’actu » étaient aussi un moment fort du forum et un sacré bol d’air pour la parole démocratique. Partant de l’idée du micro libre, chaque auditeur pouvait poser une question sans restriction mais dans la limite du respect. Ainsi, un membre de l’assistance n’a pas hésité à questionner Nicolas Demorand sur le port du costume – lui qui arpente si souvent le survêtement – provoquant ainsi l’hilarité de la foule.
Plus sérieusement, de nombreuses questions de fond ont été posées, notamment sur l’indépendance des rédactions vis-à-vis des subventions étatiques mais aussi vis-à-vis des grands groupes qui sont actionnaires majoritaires dans certains médias. Qu’on se rassure, la clarté et la détermination des réponses de l’équipe de Libération nous réconfortent dans l’autonomie de certains organes de presse. On peut en être sûre pour le quotidien fondé par Jean-Paul Sartre.
Les lieux des conférences ont été aussi une composante essentielle du retour de la politique au cœur même de la cité. Ainsi, le choix de l’hôtel de ville et de l’opéra a permis aux citoyens de se réapproprier un espace public hautement symbolique : c’est à la fois un lieu de pouvoir et un lieu culturel qu’a pu investir le public lyonnais. Contrairement aux journées du patrimoine où le citoyen est passif, il est ici actif et est encouragé à prendre la parole au terme des conférences. Le public n’a pas hésité, ce qui traduit une profonde volonté d’expression au sein même du domaine public. Et si ce genre de manifestation était une réponse possible afin d’endiguer l’écart sans-cesse grandissant qui semble s’opérer entre le peuple et ses dirigeants ? C’est peut être une piste afin d’opérer un rapprochement entre démocratie représentative et démocratie participative, thème revendiqué en substance par le mouvement des «indignés».
En parlant d’«indignés», au terme de la conférence de François Hollande, un spectateur à demandé publiquement au candidat socialiste s’il pouvait rendre visite aux «indignés» lyonnais campant sur la place des Terreaux afin d’écouter leurs revendications. M. Hollande a répondu positivement et les a rencontrés. On vous le dit : donnez la parole au peuple et des choses improbables peuvent se produire.
