De la harpe au reggae, LMK nous raconte tout

Les basses fortes, la chaleur humaine, c’est LMK qui a fait bouger la péniche de La Marquise le 19 avril dernier. À l’ouverture du show, les stars du hip-hop de la West Coast, Reverie et Gavlyn. LMK, accompagnée par MA’J, nous chante du reggae soul pour la soirée 100 % féminin. Interview.

LMK, jeune artiste annécienne de 21 ans, a commencé sa carrière à Lyon. Après avoir passé quatre ans chez les Gones, elle s’installe à Paris, où elle vit désormais. Après son premier EP « Starting Block » sortit en aout 2014 sur le label « Green Light », LMK sort son album en octobre dernier, « The Musical Garden » sur le label Soulbeats Records. Elle nous prépare soigneusement son EP pour juin prochain (prod. GCL Production et Soulbeats Records).

De la harpe au reggae

Qu’est-ce qui t’a poussé à faire de la musique ?

LMK : Je suis née dans une famille de musiciens. Je fais de la musique depuis très longtemps. À la base je faisais de la harpe, donc rien à voir… J’ai été simplement bercée là-dedans depuis mon plus jeune âge. Pour moi c’est quelque chose d’assez naturel et c’est la meilleure façon que j’ai trouvée pour m’exprimer.

Et de la harpe au reggae-hip- hop… ?

C’est vrai que ça n’a rien à voir… (Rires) Je devais être au collège quand j’ai découvert le reggae. Ça m’a complètement transformé. Je suis tombée amoureuse de cet univers. Et un jour j’ai pris un mic dans une soirée et je ne l’ai plus jamais lâché.

https://www.youtube.com/watch?v=7ta_LtaACvQ

« Ça se trouve dans dix ans, je ferai de l’électro »

T’es à la fois néo soul, et tu regardes un peu dans le passé. Qu’est-ce que t’essayes de créer comme son aujourd’hui ?

Honnêtement je ne sais pas ce que j’ai envie de créer. Je ne me pose pas vraiment cette question, je crée ce qui me vient un peu inconsciemment. Après ce qui en sort, c’est beaucoup du reggae. Ça sera toujours ma patte. Mais ça se trouve dans dix ans, je ferai de l’électro, je ne sais pas.

Qui sont tes idoles ou les gens que tu kiffes ?

Il y en a tellement. J’ai énormément écouté Damian Marley, Collie Buddz. Celle que j’adore c’est Etta James. Je kiffe Beyoncé aussi. Malgré tout ce qu’on peut dire, qu’elle est mainstream (NDLR Grand public). C’est une putain de chanteuse, elle déchire. Notorious Big m’a énormément construit à l’époque, Erykah Badu aussi. Il y en a un bon paquet.

Si tu devais avoir le featuring ultime, ça serait avec qui ?

Ouh là là, j’en ai tellement. Je pense que le featuring ultime que j’aurai aimé faire, mais que je n’aurai jamais, c’est Amy Winehouse. Pour moi c’est vraiment une référence.

J’ai vu que tu n’étais pas toute seule. T’as une team ? Tu avances avec d’autres gens ? Chilla par exemple ?

Chilla c’est une pote, ça fait longtemps qu’on se connaît. On a fait pas mal de trucs en commun. Récemment je suis partie à Paris, la vie fait que les chemins se séparent. On ne travaille plus ensemble. J’ai une team derrière moi : Douan notamment ; le label, les producteurs avec qui je travaille en ce moment.

Tu as participé à un concours soul hip-hop reggae à la télé (Talent Street, sur France ô). Qu’est-ce que ça t’a apporté ? Une exposition ?

Une exposition oui. Disons que le fait d’être en compétition avec d’autres gens, ça te permet de redescendre un peu sur terre. Ça te montre que tu n’es pas la seule à avoir du talent. Et ça m’a mis une bonne claque.

« On ne fait pas confiance aux meufs, mais on fait confiance à l’heure actuelle : à la communication, aux “j’aime”, et aux vues. »

Comment tu te sens aujourd’hui dans ce milieu très masculin ?

Il y a des avantages comme des inconvénients. Les avantages, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de meufs dans le milieu. Les gens sont forcément plus intéressés par toi que par n’importe quel Mc. On n’a pas la même attention que n’importe quel bonhomme. Les inconvénients c’est qu’on n’est pas prises au sérieux tout le temps. Surtout dans le milieu reggae. Il y a des gens qui voient une petite meuf arriver, qui te disent « Ça va, t’es mignonne. Mais tu sers à rien. » Et ces gens, c’est dingue, une fois que t’es sur scène et que t’as donné le truc, ben ce sont les mêmes qui viennent te dire, « Ah ouais ! » Limite, ils s’excusent. Et c’est ça qui a à la fois un côté relou, et un côté marrant. Au début ça me gênait, mais maintenant ça me fait rigoler.

Comment te perçois-tu ? Une féministe sur scène ça donne quoi ?

C’est réussir à s’imposer, c’est de mettre le feu autant qu’un bonhomme le ferait, c’est aussi simple que ça. Pas rester dans l’apparence. J’adore les sapes, j’adore la mode et compagnie, mais ce que je kiffe le plus c’est de réussir à kicker le truc et à ambiancer les gens, comme un Capelton ou comme un gros gars le ferait.

Est-ce que toi tu penses que c’est difficile de rendre les gens heureux après les attentats ?

Oui, mais pour moi c’est notre taff. Un artiste est là pour faire rêver les gens. Il est là pour faire pleurer, pour faire rigoler, pour donner une vibe. Il faut réussir à donner du positif aux gens. Pour moi, c’est vraiment le rôle d’un artiste quel qui soit, même ceux qui sont dans le mainstream, même Rihanna pour moi elle donne du bonheur aux gens. C’est ce que j’ai envie de faire à l’heure actuelle, peu importe le style, tant qu’ils ont envie de danser et que ça leur apporte du bonheur.

Deux mots à dire sur l’EP qui sort en juin ?

Il prend une tournure un peu différente de ce que j’ai fait jusqu’à présent. Il va être reggae bien évidemment avec des connotations un peu plus électro. Il y a un featuring avec Reverie et Gavlyn et un feat avec Skarra Mucci sur une post prod danse soul. On a voulu faire quelque chose d’assez frais et léger. En ce moment les temps sont durs et il se passe des trucs horribles. J’ai voulu faire danser les gens avant l’été, c’était vraiment mon but. Donc on a fait un truc léger qui donne de l’énergie positive et donne envie de danser.

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