À Lyon l’appel à la grève fait du bruit

Ce mardi, se tenait une grève interprofessionnelle au niveau national en soutien aux raffineries françaises. Depuis plusieurs semaines, les salariés de Total Energies sont en grève et font face à une forte répression de leur mouvement social. À Lyon, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis devant la préfecture pour apporter leur soutien.

Depuis plusieurs semaines, le pays est plongé dans un contexte de fronde sociale. Pour rappel, les salariés de Total Energies sont en grève pour une hausse de leur salaire à hauteur de 10%. Face à la réaction de la direction du groupe ainsi que du gouvernement, plusieurs autres secteurs, comme les transports et l’énergie, ont rejoint le mouvement. Ce mardi, une grève interprofessionnelle nationale s’est tenue en réaction à la réquisition des grévistes ordonnée par l’État. Une décision jugée, par les syndicats et manifestants, comme « intolérable » et portant atteinte au droit de grève.

FO, CGT, Solidaire, CNT, UNEF et FSU réunis à la préfecture

Une délégation intersyndicale s’est formée et a été reçue par la préfecture du Rhône à 14h. Composée de Force Ouvrière, la CGT, Solidaire, le CNT, l’UNEF et le FSU, l’intersyndicale portait des revendications communes. À commencer par l’arrêt immédiat des réquisitions à l’encontre des grévistes qu’ils jugent « inacceptables et illégitimes ». Ils reprochent à l’État de mettre en danger le droit de grève avec de tels précédents. À Feyzin dans le Rhône, le gouvernement, par l’intermédiaire du préfet Pascal Mailhos, a annoncé la réquisition de sept salariés en début de semaine.

Cette délégation porte plusieurs autres revendications, précise Xavier Boiston, secrétaire général de l’union départementale FO dans le Rhône : « On aimerait que le gouvernement revienne un peu sur terre. L’ensemble des organisations s’opposent à la réforme de l’assurance chômage. Personne ne veut d’une énième réforme qui allonge la durée de cotisation pour être à la retraite ou augmenter l’âge nécessaire pour partir. Pour autant, le gouvernement passe en force. Nous allons lui indiquer que les salariés ne l’acceptent pas et que les organisations seront avec eux pour se défendre. »

Également, certains syndicats portent des revendications propres à leur secteur à l’instar de Solidaire, qui souhaite « que le gouvernement, en tant que patron, revalorise le point d’indice des agents de la fonction publique », rapporte Robin La Pierre, secrétaire de Solidaire dans le Rhône.

À Feyzin des réquisitions qui ne passe pas

Depuis le début de semaine, sept salariés de la raffinerie de Feyzin ont été réquisitionnés par le gouvernement. Du côté des salariés en grève, cette décision est intolérable et des recours en justice sont en cours, explique Pédro Afonso délégué syndicale CGT de la raffinerie de Feyzin, « L’Organisation internationale du travail (OIT) a jugé que ces réquisitions ont été réalisées de manière illégale. C’est dans ce cadre que nous allons au tribunal essayer de les dénoncer [NDLR : Les réquisitions] pour les faire tomber ».

Les salariés de la raffinerie de Feyzin pointent du doigt un manque de communication de la part de la direction du groupe qui ne les aurait pas informés de ces réquisitions. « Cela a créé un énorme émoi chez des salariés et auprès de leurs familles. Des gendarmes sont venus les réquisitionner, les mettre dans un fourgon de police pour les amener au travail. Sans en avoir été informés au préalable. {…} D’habitude les directions nous préviennent pour qu’on puisse avertir les familles pour ne pas créer de difficulté. Cette fois-ci, ça n’a pas été fait. Cela était volontaire de la part de Total pour faire pression sur les grévistes. Ça n’a pas été les seules communications erronées volontaires. Vous l’avez tous vu sur la question du niveau des salaires », détail Pédro Afonso.

En juillet dernier, Total Energies annonçait des « bénéfices nets records ». En effet, le groupe pétrolier a engrangé plus de 18 milliards de dollars sur le premier semestre de 2022. Au deuxième jour de grève des raffineries, la compagnie annonçait une hausse de 2,6 milliards d’euros attribuée à ses actionnaires en dividendes. Une annonce qui a du mal à passer, les employés du groupe tiennent à rappeler que ce sont « les salariés de Total qui génèrent ces milliards ».

Léo Ballery

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