L’association « Les Déterminés » lance une nouvelle promotion à Lyon le 21 juin pour accompagner gratuitement les personnes issues de banlieues, d’espaces ruraux et de quartiers prioritaires lyonnais, à entreprendre et à s’intégrer dans le milieu professionnel.
40%, c’est le taux de chômage chez les jeunes dans certaines banlieues en France. La crise sanitaire n’a pas aidé la situation : selon l’Insee, le taux d’emploi chez les 25 ans en 2020 a diminué de trois point à 26,6%, son plus bas niveau depuis 1975. Moussa Camara a donc créé son association en 2015 dans le but de donner à tous la chance de réussir. L’association demande simplement une vraie envie et motivation, aux personnes voulant postuler dans leur programme d’accompagnement. Pendant 5 mois, des intervenants de qualités, venant des quatre coins de la France, donnent gratuitement des cours de communication, de stratégie, de management et de marketing commercial. « On a de plus en plus de porteurs de projets et de personnes qui ont envie de changer de vie. La pandémie aurait pu casser notre rythme de travail mais au contraire, ça a été un gros coup de boost », explique Angéline Tansini, chargée de communication chez « Les Déterminés ». Précisant que l’association a un panel de personnes très hétérogène, la jeune femme souligne que la diversité est au cœur de leur formation : « On a tous les milieux, tous les âges. Le seul critère pour entrer, c’est d’être déterminé et disponible ». La responsable indique que leur association permet de donner accès à un réseau, que les personnes issues de banlieues n’ont pas forcément : « Ils ont des compétences et des savoir-faire ; nous, notre travail est de les mettre en avant ». Si l’association marche aussi bien, c’est aussi parce que son président vient d’un quartier difficile.
De Cergy à la médaille de Chevalier de l’Ordre du mérite
Né à Cergy dans un quartier populaire, Moussa Camara, président de l’association « Les Déterminés », a démarré sa carrière professionnelle en 2007. Ayant créé sa première entreprise en informatique et télécommunication sans réseau et sans financement, le jeune homme était déterminé à réussir. En 2012, il fait un voyage aux États-Unis : « C’est l’élément déclencheur de sa vie. Il a rencontré des chefs d’entreprise engagés qui lui ont donné envie de travailler plus sur un volet économique. Il s’est dit qu’il avait envie d’aider les gens et l’association est née quelques années plus tard », raconte Angéline Tansini. Depuis 2015, « Les Déterminés » ont aidé la création de 200 entreprises et accueille 61% de femmes. Avec ses 2 millions d’euros de budget financé par des subventions publiques et des dons privés, l’association et son président se démarquent des autres. Moussa Camara a même reçu en janvier la médaille de Chevalier de l’Ordre du mérite, un ruban bleu qui permet d’honorer les citoyens français pour avoir rendu des services distingués. Moussa Camara a ainsi partagé sa réussite sur Twitter avec ses 5,714 followers.
Le succès du jeune homme vient de ses ambitions et de sa détermination. C’est le message que l’association veut faire passer : la réussite se mérite.
« Quand l’opportunité ne frappe pas, il faut créer une porte »
« Les Déterminés » invitent tous les lecteurs du Lyon Bondy Blog qui ont envie de se lancer dans un projet entrepreneurial à candidater sur leur site. « Chez les déterminés, on aime bien une citation : quand l’opportunité ne frappe pas, il faut créer une porte. L’idée c’est vraiment d’aller plus loin et d’accélérer la réussite. On aimerait dire aux lecteurs du Lyon Bondy Blog qu’il ne faut pas stéréotyper qui on est et qu’il faut croire en ses rêves et en ce qu’on est. Ce n’est pas parce qu’on vient d’un quartier ou d’une banlieue, qu’on n’a pas les mêmes droits, qu’on n’a pas les mêmes accès », assure la chargée de communication. La fin de l’appel à candidature se fait le 21 juin ; la sélection des candidats est prévue entre le 28 et le 30 juin. Une formation intensive est programmée entre le 5 et le 23 juillet et l’accompagnement se fait à partir de septembre, 2 jours par semaine sur 5 mois.
« Qu’elle que soit la nature du projet, aboutit, pas aboutit, nous voulons vraiment donner toutes les clefs à une personne qui a envie. On veut libérer la créativité chez les porteurs de projets. L’idée, c’est de ne pas se mettre de barrières », explique la jeune femme.
Sude Sena Yilmaz