Le mercredi 15 mai, sur la place Ambroise Courtois à Monplaisir, le collectif « Solidarité entre femmes à la rue » s’est rassemblé pour réclamer le droit au logement pour ses membres, comprenant des femmes et des enfants.
Le 3 mai dernier, ce collectif avait réussi à abriter 170 personnes, femmes et enfants, dans le gymnase municipal Dargent. Néanmoins, vers 23 heures, la police les a expulsés sur décision de la mairie. Depuis ce jour, ces femmes cherchent désespérément à trouver un refuge sûr.
Un rassemblement entre espoir et désespoir
Sur l’estrade de la place, une trentaine de femmes se sont rassemblées en cercle. Des paroles timides et empreintes de jovialité ont émané du haut-parleur au début de la manifestation. Leur message est clair : elles veulent un logement. Sans cela, il est difficile pour elles d’obtenir un emploi et de s’en sortir, même si elles disposent de visas.
Les enfants étaient également présents, partageant leur peine. Un garçon d’environ 8 ans a exprimé son désir d’ « avoir une vie normale » et a expliqué que des « enfants souffrent à l’école ». Il a ajouté, avec une maturité douloureuse, que « les enfants n’oublieront rien de tout ça et qu’ils resteront traumatisés ».
Chacune a pris la parole tour à tour. Une membre du collectif, Laura, était d’abord enthousiaste et a affirmé : « Je suis très contente, aujourd’hui, ce sera le dernier jour de rassemblement, après nous aurons des logements ». Mais en réalité, derrière cette affirmation se dissimule une incertitude qui fait désormais partie intégrante de leur vie.
« Femmes à la rue, ce n’est pas une vie. »
D’après un rapport de la fondation Abbé Pierre publié en 2023, 38 % des 330 000 sans-abri sont des femmes. Ce jour-là, Laura, véritable pilier du collectif, a brandi son message avec détermination : « Avoir un toit, c’est un droit ». Mais très vite, les larmes ont remplacé les mots. Elle a décrit son quotidien de femme sans abri, d’une voix tremblante par l’émotion. Entre stress, viols et agressions sexuelles, elle se dit épuisée par son quotidien, comme les autres membres. Les plaintes ? Elles n’ont jamais abouti pour elle.
Pour se reposer, Laura, prend parfois le tramway pour dormir durant le trajet. Elle implore la pitié des passants, son désespoir étant palpable. Durant son témoignage, une autre femme lui a discrètement tendu un mouchoir, illustrant la solidarité qui les unit et les pousse à continuer de se battre. Pour l’instant, la mairie de Lyon et l’État n’ont pas encore répondu à leur demande urgente d’organiser une réunion.
Deux femmes du collectif ont accepté de témoigner sur leur situation :
NB : le prénom cité a été modifié sous couvert d’anonymat