Hande est une étudiante turque de 22 ans. Elle est en France depuis septembre dernier. Elle confie ici sa discussion surréaliste avec des piliers de bars. Récit.
Là , ils me posent tout une série de questions, toutes aussi étranges les unes que les autres sur la Turquie. « Vous avez des policiers en Turquie ? » – « C’est quoi cette question, bien sûr qu’on a des policiers en Turquie ! »
Je reste choquée par cette question. Un autre me demande « Et vous avez des voitures aussi ? » Je lui réponds que la Turquie n’est pas un désert et que c’est loin d’être un pays pauvre ! « Et vous écrivez aussi comme les arabes de droite à gauche ? »- « Mais nous écrivons de la même manière que vous ! ».
Sur le moment, je n’ai qu’une envie : partir. Mais le groupe d’hommes ne me lâche pas. « Et tu sais ce que ça veut dire tête de turc ? Non ? Ca veut dire tête de con !!! » puis il éclate de rire. Je ne savais pas ce que cela voulait dire mais je lui lance : « Nous aussi on a une expression en Turquie. Tu sais ce que ça veut dire rester comme un français ? Non ? Ca veut dire que t’es déconnecté, t’as pas suivi, t’es resté comme un français quoi ! ». Il conclut : « Alors comme ça je reste comme un français », se moquant de lui-même. « Et moi, j’ai une tête de turc ! » dis-je en éclatant de rire. Finalement, nous finissons par rire ensemble. »
L’expression « rester comme un Français » vient du fait que les français ne sont pas les meilleurs en pratiques linguistiques (cf Nicolas Sarkozy par exemple !). Du coup, ils sont parfois déconnectés de la conversation. Mais ça n’a rien de péjoratif dans le fond, confirme Hande.
Propos recueillis par Rafika Bendermel