par Légende photo : Sybille Douvillez et Andrea Kotarac, porte-parole du Rassemblement national et président du groupe RN à la Région, lors d’un débat électoral organisé par l’association Polygones à Lyon III. © – David Huberdeau
Sybille Douvillez est une jeune lyonnaise de 19 ans, étudiante en deuxième année à Sciences Po Paris. Elle est également engagée politiquement, candidates aux élections européennes sur la liste Place Publique-Parti Socialiste, menée par Raphaël Glucksmann. Dans cette interview, madame Douvillez souligne l’importance de l’intérêt de la politique pour les jeunes, notamment au niveau des enjeux climatiques ou sociaux.
Comment êtes-vous arrivée dans ce monde de la politique et de l’activisme ?
Je me suis engagée à 14 ans dans le mouvement CLIMAT. J’ai compris qu’à un certain point, il fallait aller plus loin. Même si on était très nombreux dans les marches pour le climat, on n’avait pas encore atteint la masse critique dans les institutions. Plus tard, je me suis aussi engagée dans la cause féministe, j’ai donné des cours de soutien au centre social de la Croix-Rousse, organisé une collecte pour l’Ukraine dans mon lycée, avec l’aide de la mairie de Lyon. J’étais un peu un couteau suisse de l’engagement citoyen. Je voulais vraiment aller plus loin, aller là où les décisions se prenaient. Je pense que c’est un point fondamental que les jeunes doivent comprendre.
Vous faites partie du mouvement Place Publique. Comment est-né ce mouvement ?
Place Publique est née en 2018, à un moment où la gauche allait très mal. L’idée était d’agréger tout ce qui se faisait de bon en dehors des partis politiques. On a rassemblé plusieurs forces de la société civile : des activistes, des économistes, des citoyens, des pécheurs, des ornithologues. On veut vraiment mettre en avant cet ADN citoyen. C’est un mouvement qui tient depuis 6 ans uniquement avec des bénévoles.
Quel est votre rôle et quelles sont vos missions au sein de ce mouvement ?
J’y suis rentré un peu par hasard, quand j’avais 16 ans, je ne pensais pas être là où je suis aujourd’hui. Assez vite, j’ai participé à la refondation du mouvement. J’ai dirigé le mouvement pendant 2 ans, j’étais co-référente nationale de Place Publique Jeune, avant de passer le relais. Aujourd’hui, je suis porte-parole de Place Publique Jeune et secrétaire générale adjointe de Place Publique. Ça fait maintenant 3 ans qui j’y suis.
J’ai beaucoup travaillé sur les différentes campagnes de mobilisations sur nos causes, comme Tax The Rich, une initiative citoyenne européenne, ou la directive européenne pour la protection des femmes contre les violences sexistes et sexuelles. Mon but, c’est qu’un maximum de personnes soient au courant des mobilisations, qu’on ait de bons retours sur les réseaux sociaux, que des journalistes couvrent ces évènements pour que les jeunes en entendent parler.
Pouvez-vous expliquer ce qu’est l’initiative citoyenne européenne Tax The Rich ?
On cherche à obtenir 1 million de signatures en un an pour obtenir une loi sur la taxation des ultra-riches. Aujourd’hui, on vit un moment crucial concernant cette taxation. L’argent récolté avec cette taxe servira à éviter un grand renoncement écologique. On doit faire des efforts aujourd’hui pour le climat pour éviter les grands renoncements de demain. Pour ça, on doit trouver de l’argent. La question, c’est : qui va payer ces efforts ? Et la réponse serait : ceux qui polluent le plus : les ultra-riches.
Si vous aviez un message à passer aux jeunes, ce serait quoi ?
La politique est partout : dans nos frigos, dans nos écoles, dans nos lits d’hôpitaux… si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique s’occupera de toi. C’est fondamental de le comprendre. Ces cinq dernières années, des brèches se sont ouvertes en Europe sur la justice sociale et climatique, notamment sur la garantie de l’emploi. Le fait que l’on va garantir aux jeunes sans formations, ni emplois une réinsertion.
Il faut que les jeunes aillent voter le 9 juin, sinon ce sont les vieux qui vont le faire, alors que c’est notre destin qui est en jeu. Il faut que les jeunes voient ça comme un levier qui peut faire changer les choses.
Julien Châtre-Dias
