En cette semaine dédiée à l’Afrique et son magnifique patrimoine, faisons un tour d’horizon et regardons de plus près certains de ces pays…
La République Démocratique du Congo, ancien Zaïre, est le troisième plus vaste pays d’Afrique derrière le Soudan et l’Algérie. Elle est aussi depuis quelques années le théâtre de scènes violentes et insoutenables, elle est devenue la « capitale mondiale du viol » d’après les termes de Margot Wallström, envoyée spéciale de l’ONU pour les violences faites aux femmes et aux enfants dans les conflits. C’est l’accablant résultat de 15 années de guerre et de répression qui sévissent dans le pays.
Les premières victimes sont les femmes mais ces viols concernent également des hommes et de jeunes garçons. Le viol est devenu une arme que les rebelles, les miliciens et même des membres de l’armée congolaise utilisent à l’encontre de leurs concitoyens.
Leur but initial est de semer la terreur, autant dire qu’ils ont parfaitement réussi. Les attaques sont toujours menées de la même manière: les villages sont détruits et brûlés, les hommes tués et les femmes violées quelque soit leur âge.
Il est difficile de fournir des chiffres mais, selon l’ONU, plus de 9000 cas de viols ont été signalés l’année dernière et cela ne concerne que les provinces du Nord et du Sud-Kivu (petite province à l’Est du pays).
« Si les femmes continuent de subir des violences sexuelles, ce n’est pas parce-que la loi n’est pas en mesure de les protéger, mais parce-qu’elle est insuffisamment appliquée», c’est ce que nous apprend Margot Wallström. En effet, les procès mis en place suite à ces viols n’aboutissent presque jamais. Exemple, celui du Colonel Ndayanbaje Kipanga, accusé du viol de 3 adolescentes dans le Nord-Kivu et qui s’est évadé deux jours seulement après son arrestation. Il a tout de même été condamné par contumace (sans sa présence) à la prison à perpétuité pour ses crimes. La liste est loin d’être exhaustive puisque de nombreux commandants sont aussi inculpés de crimes de guerre.
Le gouvernement avait pourtant annoncé une ligne de conduite « tolérance zéro » concernant les auteurs de ces crimes mais en réalité, nous en sommes bien loin et ce malgré la présence de 17 000 casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo, plus connue sous le nom de MONUSCO ou MONUC en français, et qui représente le plus fort contingent de l’ONU au monde.
C’est la raison pour laquelle, fin août dernier, le Conseil de Sécurité de l’ONU a lancé un appel « à toutes les parties au conflit armé de cesser immédiatement toutes formes de violence sexuelle et tous [les] types de violations des droits humains contre la population civile de RDC ».
Le gouvernement a également été invité à « promptement enquêter sur ces attaques et à garantir que les auteurs de ces actes soient traduits en justice ».
Photo D.R.
Journaliste : Rhabiha El Machichi