CHRONIQUE DU BLED. Cette année, Estèle ne partira pas en Russie voir sa grand-mère. La canicule des dernières semaines qui touche le pays l’en a dissuadée.
« Mais, il neige pas l’été à Saint-Pétersbourg, Estèle ? » – Euh non pas vraiment ! Le nombre de fois où j’ai pu entendre cette question, si vous le saviez. Eh oui, il fait chaud aussi, en Russie, l’été. Plus de 30° Celsuis depuis le début du mois à Moscou ou Saint-Pétersbourg, une vague de chaleur sans précédent s’abat en ce moment même sur le pays d’origine de ma mère. Ce jeudi, la température est montée dans la capitale jusqu’à 38,2° C. Un record ! « Il y a de quoi devenir dingue », comme diraient ma grand- mère et ma maman, actuellement à Saint Pétersbourg, située au nord-ouest de la Russie sur la mer Baltique . « Nous qui fuyons la chaleur de Lyon, on est bien tombé ».
En effet, du côté de la « capitale du Nord »(северная столица, severnaïa stolitsa), Saint Pétersbourg, même constat. Un record historique a d’ailleurs été battu ce mercredi, avec 34,8 degrés Celsius enregistrés à 17H00, a indiqué le service métérologique. Plus récemment, (ce jeudi 29 juillet) une partie d’un quai historique au centre de Saint-Pétersbourg n’a pas résisté à la chaleur et s’est effondrée. Heureusement, il n’y a eu aucun blessé. « Il fait vraiment très lourd et c’est très humide », me confie ma grand-mère. « Même au bord de la Neva (le fleuve traversant la ville), il fait chaud. Il n’y a aucun vent. » Pour les plus chanceux, direction les « datchas » (en russe : да́ча = les maisons de campagnes) loin de la ville.
« Il n’est pas rare de voir des gens avoir des malaises, aussi bien des personnes âgées que des jeunes », affirme ma « babushka ». Ce qui n’empêche pas pour autant la foule de défiler sur le célèbre Nevsky Prospekt, l’équivalent de nos Champs Elysées. Une vague de chaleur qui dès le soir laisse place aux festivités accompagnant les Nuits Blanche.
Mais en parcourant l’actualité sur internet, un autre sujet lié à la canicule en Russie m’a intriguée. La canicule entraîne aussi une forte hausse des cas de noyade. Rien que pour le mois de juin, plus de 1200 personnes dont la majorité avaient bu, se sont noyées à travers le pays. Un chiffre « effrayant ». Alcool et chaleur ne font vraiment pas bon ménage. Mais cela ne reste pas uniquement la seule cause : baignade dans des endroits interdits ou encore, malaises lié à la chaleur…Dur, dur pour les Russes de s’habituer à de telles chaleurs…
Le changement climatique semble bien se poursuivre. Qui sait, l’hiver russe va peut-être débarquer en France ? Réponse dans quelques mois.