Ancienne église du Balmont, le Ciné Duchère s’installe dans la bâtisse en 1993. Aujourd’hui, il a évolué en un lieu culturel qui lie les habitants de l’arrondissement. Avec son programme « à la carte », le cinéma de la Duchère tente le tout pour le tout afin de se démarquer.
Ce cinéma de quartier a pour initiative de faire découvrir des films d’auteurs et d’indépendants. Le but ? Faire voyager et réfléchir. Emmanuel Bureau, directrice du cinéma, décrit un lieu de partage et d’échange qui « fait rayonner le quartier ». Mais cette réflexion, l’association veut la faire partager. C’est par des rencontres avec des réalisateurs, et de nombreux débats que les organisateurs ont voulu se différencier. Des débats sur la radicalisation, des séances en plein air ou encore des sorties familiales, ce cinéma entreprend de grandes choses malgré son influence locale. Et finalement, il n’est pas si méconnue que cela car le Ciné Duchère participe au festival des Lumière et au festival Télérama. Un pas culturel qui invite les habitants des alentours à venir, comme ceux des Mont d’or. Pour Audrey, dans le quartier depuis quatre ans, avoir un cinéma de périphérie est une bonne chose « mais il faut que ça adhère à un ensemble de choses qui font que la culture dans le 9ème se développe ».
Faire de la culture un moyen d’étudier
Plus de 16 000 élèves viennent chaque année voir un film à Ciné Duchère. De nombreux programmes, afin d’attirer les jeunes vers la sphère cinématographique, ont été mis en place. Fort de son partenariat avec le lycée Martinière Duchère, nommé « J’M le cinéma », il leur fait découvrir un film d’auteur une fois par trimestre. Également, pour promouvoir des petits créateurs indépendants, ils offrent la possibilité à de jeunes réalisateurs de monter un film pour ensuite proposer de le diffuser. Une fois par an, des jeunes de 12 à 14 ans sont conviés pour réaliser un court métrage en vue de faire du cinéma « un outil pédagogique ». Autant d’initiatives qui mettent en avant l’esprit collectif et original de ce cinéma de quartier.
Ce qui plait aux habitants : « C’est bien d’avoir un ciné pour les personnes âgées et les jeunes qui s’intéressent à d’autres réalisations que les Marvel ou les gros blockbusters » déclare Delphine, 18 ans, habitante à la Duchère depuis un an.
Des difficultés rencontrées
Être une association n’est pas toujours évident quand on n’a pas de mécènes. De plus, le Ciné Duchère ne compte plus que sur les subventions de la ville et du CMC car la région les « a lâché l’année dernière ». « On essaye d’être subventionné à nouveau » explique la directrice. Une carence financière q
ui s’ajoute au manque de motivation des jeunes à participer aux ateliers. Emmanuelle Bureau continue en expliquant qu’ils ont « surtout des jeunes filles pour les films qui concernent le droit des femmes, mais peu de garçons ». Un lieu qui reste tout de même respecté car aucun signe de délinquance n’a été attesté. Delphine et Audrey sont toutes les deux d’accord pour dire que ce cinéma, malgré le peu de reconnaissance attribuée, reste « un cinéma de proximité ».
Alexandra SABADELLO