Pour l’interroger, l’équipe du CLIC était composée de Sébastien Gonzalvez et Marion Carette du Lyon Bondy blog, de Sylvain Métafiot de Forum de Lyon et de Mankpad’ere, de Pierre Gerbeaud de Free-Landz et de Jean-Philippe Bonan de Sens Public et de Forum de Lyon. A la technique : Patrice Berger de Radio Pluriel.
Mme Berra, vous êtes candidate à la primaire de l’UMP pour les municipales à Lyon en 2014. Vous qui avez exercé de hautes fonctions au niveau national (Secrétaire d’Etat chargée des Aînés puis secrétaire d’Etat chargé de la Santé sous les gouvernements Fillon) qu’est-ce qui vous pousse à vous lancer dans cette aventure locale ?
Première réponse et je vais être très honnête avec vous, c’est parce que j’en ai marre de perdre. (rire) J’en ai assez qu’on perde d’année en année, des territoires et en particulier Lyon, parce que la droite ne réussit pas à en finir avec les divisions et n’arrive pas à porter un projet novateur et rassembleur. Ensuite, pour pouvoir se présenter dans une ville comme Lyon, la deuxième ville de France, il faut avoir cette capacité à rassembler, il faut présenter un certain dynamisme et du courage politique. Je pense que cette capacité à rassembler, ce dynamisme, le courage politique, je m’en suis largement inspiré au côté de Nicolas Sarkozy, qui était le président qui a marqué ces dernières années par son volontarisme politique et son sens de l’intérêt général. Lyon a besoin d’une alternance, Lyon n’est pas condamnée à subir un troisième mandat de cette majorité de gauche. Ce sont des raisons qui me poussent à me présenter parce que nous n’avons pas envie qu’on fasse subir à Lyon les effets dévastateurs d’une politique de gauche à l’image de celle qui est appliquée au plan national.
Que pensez-vous de l’instauration de primaires pour désigner le candidat UMP ?
C’est la première fois que cela se passe pour des élections locales. On a eu l’exemple de la primaire socialiste pour l’élection présidentielle, mais pour les municipales c’est la première fois qu’on se soumet à la volonté des citoyens afin qu’ils choisissent leur candidat. C’est aussi une première pour l’UMP car ce n’est pas dans sa tradition. D’habitude on désigne un candidat à partir des instances nationales.
On donne l’opportunité aux Lyonnais de choisir leur candidat qui va incarner les valeurs de la droite et du centre face à la majorité socialiste. Personnellement je suis déterminée et passionnée, je ne veux pas que ce soit une élection uniquement d’adhérents ou de militants UMP, c’est pourquoi je fais appel à la société civile. Tous les Lyonnais sont concernés et sont appelés à choisir leur candidat : il suffit d’aller, le 2 juin pour le premier tour et le 9 juin pour le second tour, à sa mairie d’arrondissement avec sa carte d’identité et de mettre un bulletin dans l’urne, c’est très simple. Le scrutin est ouvert à tous les Lyonnais inscrits sur les listes électorales.
Avez-vous reçu le soutien d’autres hommes ou femmes politiques lyonnais ?
Je mobilise tous ceux qui ont foi en ma candidature, en ma capacité à porter un projet alternatif à cette majorité de gauche. Jean-Michel Dubernard, professeur de médecine, membre de la haute autorité de santé, ancien député de Lyon, ancien adjoint au Maire de la Ville de Lyon [sous Michel Noir, ndlr] a décidé d’être le président de mon comité de soutien.
Pendant votre campagne, que vous disent les gens que vous rencontrez ? Qu’elles sont leurs priorités ?
Ça dépend des quartiers, mais globalement la première chose dont les gens me parlent c’est l’asphyxie de cette ville due aux problèmes de circulation, les gens sont vraiment exaspérés du manque de fluidité dans le déplacement urbain.
Le deuxième sujet qui ressort c’est le sentiment d’insécurité. Les gens ont l’impression de ne pas être en sécurité et c’est quelque chose qui faut entendre pour pouvoir ensuite proposer des solutions.
On revient ensuite à des problématiques plus larges comme la question de l’emploi et du chômage. Bien que ce soient des problèmes nationaux, à l’échelle locale, nous sommes interpellés sur notre capacité à dynamiser notre territoire.
Il est aussi question des services de proximité et de solidarité comme la propreté, de la petite enfance, de la famille.
Que pensez-vous du projet Lyon Métropole soutenu par Gérard Collomb mais aussi Michel Mercier ?
Pour penser quelque chose de ce projet il faudrait qu’on ait ce projet. Pour l’instant ce n’est qu’une idée à laquelle je souscris pleinement puisque je déclarais déjà, à l’époque, que c’était une chance pour notre territoire d’avoir cette capacité à réagir face à une conjoncture difficile, que cette mutualisation allait permettre de diminuer les dépenses publiques. Car rassembler les collectivités c’est bien, mais il faut que cela coûte moins cher. Outre l’économie d’échelle qui est un point important, le projet de métropole pourrait améliorer la lisibilité des services publics par les citoyens en diminuant le mille-feuille administratif. En effet si vous demandez actuellement à quoi sert un conseiller général ou une élection cantonale, les gens ne savent pas trop quoi répondre.
On parle de projet mais aujourd’hui je ne sais toujours pas ce que cette métropole va faire. Je reste sur ma fin sur la question des compétences, on nous a annoncé une conjugaison des compétences du Grand Lyon et du Conseil Général, donc tout ce qui relève de la solidarité, de la petite enfance et du vieillissement des populations. C’est très bien mais jusqu’où va t-on dans la délimitation des domaines de compétences ? Cette métropole aura t-elle des compétences plus affirmées pour les questions d’innovation et de dynamisation économiques ? Si on veut qu’un territoire soit compétitif avec les grandes métropoles européennes il faut lui donner les moyens et les compétences qui lui permettent de rayonner et de se distinguer.
Une autre question reste en suspens celle du périmètre géographique. Il existe un flou sur l’aire métropolitaine : jusqu’où ira ce territoire métropolitain ? C’est encore très nébuleux. On ne sait pas si cette métropole sera le reflet exclusif de l’agglomération lyonnaise ou s’il elle englobera plus de communes. Sur toutes ces questions nous n’avons jamais été consultés. La seule occasion que nous ayons eu de parler de la métropole avec le maire sortant, c’était une réunion à l’auditorium de Lyon au mois de février où M.Collomb et M.Mercier accompagnés de leurs directeurs généraux ont fait un constat de leurs deux collectivités et l’intérêt de les réunir, c’est tout. Maintenant beaucoup de questions restent en suspens et je donnerai mon point de vue définitif quand on aura plus de lisibilité, en tout cas je serai très attentive à ce dossier.
Le futur Maire de Lyon a t-il vocation à être le responsable de cette métropole ?
C’est encore prématuré de répondre à cette question car sur ce point-là aussi nous n’avons pas d’explications. Est-ce que les membres de cette collectivité seront élus au suffrage universel ou s’agira t-il d’une émanation des listes municipales ? Ce n’est pas la même chose.
Si vous êtes élue Maire de Lyon démissionnerez-vous de votre mandat de députée européenne ? Quelle est votre position par rapport au cumul des mandats ?
En matière de cumul des mandats j’ai déjà mis en accord ma pratique avec ma conviction. En 2010 j’ai conduit la liste « Majorité Présidentielle » sur le département du Rhône pour les Régionales. Au bout d’un an, j’ai tiré un bilan de cette expérience et le constat était simple : on ne peut pas tout faire et tout bien faire. C’est pourquoi j’ai démissionné de mon mandat d’élue régionale. Ceux qui vous disent qu’on peut cumuler les mandats et surtout honorer la confiance des citoyens qui vous élisent mentent. Je sais de quoi je parle, j’ai été ministre, élue locale et élue régionale. Autant je pouvais mener conjointement mon portefeuille ministériel avec un travail de suivi des dossiers locaux, autant mon mandat régional était impossible à gérer. Vous pouvez donc imaginer ma réponse, si je suis élue maire de Lyon je ne ferai que ça. La ville de Lyon mérite plus qu’un temps partiel, elle mérite que l’on s’y consacre pleinement.
Une des questions qui préoccupent le plus les Lyonnais c’est celle de la politique de la petite enfance et des places en crèches plus précisément. Que proposez-vous sur cette question ?
La majorité actuelle de gauche n’a pas honoré ses promesses, on est loin du compte non seulement en termes d’objectifs chiffrés mais aussi en termes de méthodes de travail. Ce que je propose c’est d’avoir une approche pragmatique : avant de se donner des objectifs chiffrés nous devons poser un vrai diagnostic.
Quels sont les besoins, où sont-ils le plus prégnants, quels sont les territoires les mieux dotés, et les moins bien dotés ?
Une fois que le diagnostic est posé, mettons en place une méthode de travail pertinente et surtout cohérente pour harmoniser l’offre de places à l’échelle du territoire lyonnais. Cela consiste sur le territoire où il manque des crèches à monter des appels à projets et laisser la société civile y répondre car elle sait faire. Elle sait monter des projets associatifs, parentaux, mais ceux-ci, en l’état actuel des choses, sont très mal soutenus par la mairie en place. Il y a aussi le levier des crèches d’entreprises qui sont insuffisamment développées à Lyon. Il y a une diversité d’offres envisageables, il ne faut pas privilégier l’une par rapport à l’autre. Il faut savoir accueillir les projets les plus pertinents selon les critères coûts/avantages.
La majorité socialiste a été très défaillante dans la conduite de ce dossier qui est un vrai problème. On est très fiers de notre démographie très dynamique, 150000 personnes de plus d’ici à quelques années c’est très bien mais il faut aussi déployer une politique cohérente qui réponde aux véritables besoins d’aujourd’hui et de demain. Il faut se mettre au travail pour faire une offre harmonisée au niveau du territoire. Ce n’est pas normal qu’aujourd’hui les crèches soient concentrées sur des secteurs de Lyon. Sur la presqu’île, par exemple, les offres sont concentrées sur un secteur Grolée – Jacobins, et au nord de ce secteur il n’y a plus rien.
On arrive à un constat terrible : les gens qui ont très peu de moyens réussissent à être prioritaires au niveau des crèches municipales, les foyers les plus aisés réussissent à trouver des réponses soit en trouvant du personnel à domicile soit avec les crèches privées qui sont hors de prix, mais nous avons une part importante de la population, cette petite classe moyenne, qui n’arrive pas à trouver des réponses. C’est d’autant plus important pour moi, qui suis une femme et candidate à la mairie de Lyon, parce que l’on sait que la question de la garde des enfants pénalise avant tout l’activité des femmes.
Que pensez-vous de la remise en question de la semaine de quatre jours ?
C’est une réforme a minima qui ne va pas au bout de ce qu’elle devrait être. Quand on prétend vouloir mettre en œuvre une reforme de l’Education Nationale en France il faut prendre le dossier de manière sérieuse. Je déplore que cette reforme s’attaque uniquement à la question du rythme scolaire. Il faut tenir une approche plus globale, c’est-à-dire se poser la question sur le statut de l’enseignant, l’autonomie des établissements, l’organisation de l’enseignement, ce qu’on veut transmettre aux enfants, sur les acquis fondamentaux qui doivent être remplis à la fin de l’école primaire.
Si vous êtes élue Maire de Lyon, comment appliqueriez-vous cette reforme ?
La loi étant en vigueur, il faudrait prendre le temps de l’appliquer je pense que les communes qui ont opté pour le report à la rentrée 2014 ont eu raison. Cette réforme ne peut pas s’appliquer du jour au lendemain, les familles et les enseignants ont besoin de s’organiser. Tous les acteurs doivent être mis autour d’une table pour construire ensemble les modalités de sa mise en œuvre.
(Photo Sylvain Ortega, Free Landz)
Que pensez-vous de la politique municipale actuelle sur la question sociale ?
C’est un sujet très large qui englobe beaucoup de choses. Le domaine de la solidarité me tient particulièrement à cœur. J’y suis très sensible de par mon parcours comme médecin où, pendant 20 ans, j’ai essayé de répondre avec la plus grande rigueur à la souffrance des patients ; mais aussi à travers mon parcours associatif où j’ai essayé de faire avancer certaines causes qui me sont chères comme la prévention du sida auprès des populations migrantes, ou la place des femmes, ou encore la valorisation des réussites issues de la diversité culturelle. Il y a quelque chose dans mon parcours, la manière dont j’aborde la politique, qui est constitutif de ce que je suis et de ce que j’ai fait.
La solidarité c’est aussi le vieillissement de la population et je mets un point d’honneur comme ex-ministre en charge des personnes âgées à bâtir une ville véritablement intergénérationnelle. Il faut dans les programmes de logements sociaux diversifier l’habitat. Il doit être accessible et adapté à la population qui vieillit de plus en plus. Nous devons aussi rénover les foyers d’hébergement pour les personnes âgées, c’est un point très important.
La solidarité, ce sont aussi toutes ces personnes qui n’ont pas d’emploi et qui ne réussissent pas à s’insérer dans l’activité, faute de qualification ou de réseau. Parce qu’ils ne savent pas à qui s’adresser pour un stage ou une première expérience. Je pense en particulier aux jeunes. Je crois que la mairie, l’agglomération en tout cas, demain la métropole, aura à mettre en place une méthode innovante sur cette question.
Faut-il repenser la gestion des centres d’accueil de SDF ?
Il faut avoir une politique municipale aux cotés de l’État. Il faut arrêter de cloisonner et de cliver les compétences. Il doit y avoir une approche globale et intégrée. Il ne peut pas y avoir les services de l’État d’un côté et les services de la Ville de l’autre. Essayons d’avoir une méthode d’ensemble cohérente. Je crois que c’est ma marque de fabrique : essayer de mettre les acteurs autour d’une table et travailler sur une stratégie porteuse de résultats. Il faut que nous déployions les moyens pour essayer de faire que les logements d’urgence soient suffisants et respectent la dignité des personnes. Avant tout, je tiens à cela.
Quand j’étais à l’hôpital Édouard Herriot comme médecin, je m’occupais en particulier des risques de contamination avec le virus du SIDA. Ce qu’on appelle le traitement post-exposition : la trithérapie d’urgence. Bien souvent on m’amenait des SDF. Le protocole est le suivant : La personne est emmenée aux urgences par des acteurs sociaux ou des policiers. Là, les premiers bilans sont faits. Ces patients sont ensuite envoyés chez le médecin référent. J’étais l’un des membres de l’équipe de médecins référents et je peux vous dire que je recevais pas mal de gens sans domicile fixe pour lesquels il fallait apporter la réponse thérapeutique. Mais il fallait aussi trouver des moyens d’accompagnement pour ces personnes. Quand on est dans ce métier là, on ne se contente pas de traiter, de faire une prescription et de dire au-revoir. On traite, mais on s’intéresse aussi à : où va le patient derrière, comment il est accompagné. Ce sont des sujets qui me tiennent évidemment à cœur.
Que pensez-vous du parc hospitalier lyonnais ?
C’est un énorme pôle hospitalier universitaire qui rayonne. Nous avons de très belles compétences, de beaux services. Et nous avons la chance d’avoir une offre de soins bien répartie sur le territoire. La pertinence des soins et de l’offre hospitalière repose sur trois piliers : la qualité des soins, la sécurité et la proximité. Ces conditions sont remplies à Lyon. J’y ai beaucoup travaillé en tant que Ministre de la Santé. À Lyon, on peut dire que nous avons trois pôles hospitaliers universitaires. Ils avaient démarré à l’époque de Michel Noir : les pôles Sud, Nord et Est. En complément de cette offre hospitalo-universitaire, nous avons une offre privée ou mutualiste. Il faut cette diversité d’offres. Parce qu’on ne peut pas imaginer la santé à l’échelle d’un territoire ne relevant que d’une compétence publique ou d’une compétence privée. La santé repose sur deux jambes : le public et le privé. Je ne veux pas oublier toute l’offre de soins qui est proposée par tous les libéraux et toutes les spécialités que nous avons ici.
Que pensez-vous des salles de shoot qui viseraient à accompagner les personnes dépendantes ?
On se trompe quand on pense que les salles d’injection spécialisées ont l’objectif de soigner les gens. D’abord, tel que c’est mis en place, c’est un endroit pour essayer de faire que les personnes s’injectent des stupéfiants de manière propre et stérile pour éviter les contaminations. C’est le premier objectif. Sur cet objectif là, je crains que ces salles ne remplissent pas leur but. Parce que quand on regarde ce qui se passe dans le monde – il y a des expériences en Suisse, au Canada, aux Pays-Bas – on voit qu’on ne fait pas baisser le taux de contamination du VIH ou de l’hépatite C sur des critères de santé publique. Donc je reste mitigée sur cette question.
Il y a des expériences qui marchent davantage. J’ai eu l’occasion de visiter, lorsque j’étais ministre, notamment à Marseille, ce qu’on appelle le Housing first, c’est à dire « un toit avant tout ». De nombreuses personnes sont marginalisées, dans des situations de précarité et ne vont pas dans des structures médicales ou de soins. Si ces personnes là n’y vont pas, il faut aller vers elles. Cette expérience est très intéressante. Il y en a une à Marseille, à Rennes ou Lille, je ne sais plus [Lille, Paris, Marseille et Toulouse, Ndlr]. L’idée est de proposer des logements à des personnes et de déployer des acteurs sociaux, des médecins, des équipes mobiles de psychiatres. Et ça marche. Ces personnes ne veulent pas aller dans des structures de soin. Elles ont un toit sur la tête, et ce sont des professionnels qui viennent à elles avec un rythme définit. Je me souviens d’une psychiatre qui allait dans les quartiers, dans ces endroits dédiés, pour proposer un suivi et des réponses en soins. Je crois beaucoup à cette expérience là. Parce qu’on l’a soutenue et que ça marche. Les salles de shoot, je suis désolée, mais ça ne remplit pas l’objectif de santé publique et ça coûte très cher. Savez-vous qu’une salle de shoot, en fonctionnement, coûte 800 000 euros par an ? On n’y prévient pas les contaminations et ça ne permet pas forcément de faire rentrer dans une chaîne de soins des personnes précarisées.
Que faire des familles de Roms qui sont déplacées de camp en camp, et pour lesquelles on ne trouve pas de solutions à long terme ?
C’est une situation dramatique, qui me touche beaucoup parce que ces populations qui quittent leur pays, je ne pense pas qu’elles le font par volonté de découvrir de nouveaux paysages. Ce sont des populations qui sont traquées, stigmatisées et discriminées dans leur pays. C’est un drame humain. Elles se retrouvent dans des pays d’Europe de l’Ouest, la France entre autres, et nous avons à faire face à des flux de populations qui ne savent pas où aller et qui, parfois, sont exposées à des risques au péril de leur vie. On a l’expérience de ce début de semaine, où des personnes sont décédées, qui me touche au plus haut point [un adolescent et deux femmes ont perdu la vie dans l’incendie de l’ex usine Leroy-Sommer, occupée par 150 Roms, Ndlr]. Je ne peux pas vous dire autre chose que ça.
La réponse, est-ce que c’est de les délocaliser d’un côté pour qu’ils aillent de l’autre ? D’abord, il faut que ces populations fassent une démarche d’être en conformité avec la loi. Si elles ont envie de s’insérer dans notre territoire, il faut qu’elles passent par les règles de demande d’asile. Il y a des procédures qui sont adaptées. Ensuite, les préfets, dont c’est le rôle, doivent essayer de motiver ces populations pour faire qu’elles s’insèrent, c’est à dire qu’elles s’inscrivent dans une démarche d’insertion, avec des formations et une recherche d’emploi. Aujourd’hui, on en est encore loin. Si on arrivait – je sais que les préfets le font – à mettre ces populations sur des rails d’intégration et d’insertion, on gagnerait beaucoup. Notre pays se grandirait de répondre à cette souffrance de populations plutôt que de les laisser dans des conditions insalubres où leur dignité n’est pas respectée.
De mon point de vue, c’est un problème qui ne peut pas se régler à l’échelle d’un pays. C’est un problème beaucoup plus vaste puisque la France n’est pas la seule confrontée à cette problématique. Cela relève du niveau Européen. Parce que ces États sont des pays de l’Union Européenne. La Roumanie et la Bulgarie sont dans l’Union Européenne. Nous devons agir collectivement. À l’échelle locale, ce sont la municipalité, les préfets, les acteurs sociaux. Mais au-delà de l’État, c’est à l’échelle de l’Europe qu’il faut agir. Tous les pays Européens doivent s’engager à ce que ces populations puissent vivre dignement et puissent être insérées là où elles ont décidé de vire. C’est à dire dans leur pays d’origine avant tout. Et éviter qu’elles s’exilent, qu’elles partent comme ça avec des enfants. Et j’y tiens, à éviter de générer cette sorte de marchandisation des populations. Puisqu’elles payent un prix cher parfois pour pouvoir être mobilisées d’un endroit à un autre. Et tout ça nourrit ces réseaux mafieux. Il y a donc toute une chaîne perverse, délétère, qu’il faut absolument faire cesser. On ne le pourra que si l’Europe joue pleinement son rôle et met les États d’origine devant leurs responsabilités. Et que ces États mobilisent le financement Européen à cette fin. Parce que ces pays de l’Est, d’où proviennent ces populations, ont des budgets européens – le Fonds Social Européen notamment – qui leur permettrait de mettre en œuvre des véritables politiques d’intégration de ces populations. Comment faire pour que l’Europe parle à l’unisson pour faire que ces pays se soumettent à cette obligation de respect de dignité de leurs propres ressortissants ? Rappelez-vous, Nicolas Sarkozy a été le premier à taper du poing sur la table pour inviter les pays européens à pousser ces pays à jouer pleinement leur rôle. Rappelez-vous ce rapport de force avec Viviane Reding [femme politique luxembourgeoise, vice-présidente de la commission européenne, Ndlr] qui c’était permis de contester les revendications de Nicolas Sarkozy. D’ailleurs, on s’est entretenu avec Viviane Reding depuis, elle a regretté ces prises de position à l’époque.
Les deux mandatures de Gérard Collomb ont vu nombre de travaux (Confluence, aménagement des berges du Rhône, Grand Stade…) se développer. On sait que ce sont souvent des gouffres financiers. Faut-il les développer ?
Je déplore chez Gérard Collomb le manque de vision. Il ne sait pas anticiper les conséquences de cette multiplication de permis de construire. Quand on regarde le résultat, avoir un quartier [Confluences, Ndlr] flambant neuf, attrayant, qui rayonne, c’est très bien. Je n’ai rien contre le rayonnement de notre ville. Mais quand on regarde de plus près, on voit que c’est un quartier du deuxième arrondissement complètement enclavé, où la mobilité des personnes est là aussi complètement pénalisée puisque c’est un véritable cul-de-sac aujourd’hui. On peut y aller mais pas en sortir pratiquement. C’est une vraie problématique. Quand on veut faire émerger, comme il le dit : « Voyez les bâtiments sortent de terre, ils ont poussé »… Et les populations là-dedans ! Et les riverains, les gens qui y travaillent, qui y vivent ! La vie quotidienne des Lyonnais, pour moi, est le point central de la responsabilité municipale. C’est bien beau de faire des quartiers, mais jamais au détriment des citoyens. Il faut toujours avoir à l’idée, avec la reconfiguration ou la transformation de quartiers, la vie quotidienne des Lyonnais. Comment ils vont s’inscrire dans ce nouveau quartier, y habiter, y aller, en sortir…
C’est le problème de Gérard Collomb, il ne sait pas anticiper tout ce qui va avec comme le déplacement urbain ou l’affluence. À un moment donné on paye la facture. On la paye physiquement, parce que les gens qui y habitent sont très mécontents. On le paye aussi cher parce qu’on est réactifs. Il n’y a pas de bonne stratégie d’urbanisme si on n’anticipe pas tous les aspects inhérents à la transformation d’un quartier.
Faudra-t-il les poursuivre ? Il y a beaucoup de chantiers devant nous. On est loin d’avoir fini la Confluence. C’est un enjeu que je mets dans mon programme : désenclaver la Confluence et lui donner une véritable cohérence d’ensemble avec le reste du deuxième arrondissement. Il faut que ce soit un territoire et pas, comme en ce moment, deux : un à partir de la place Carnot et un derrière Perrache. Ce n’est pas possible. On a l’impression d’être dans deux villes différentes.
Il faut redonner de la cohérence territoriale à ce quartier et faire naître un véritable axe de la Confluence à l’Hôtel de Ville qui soit requalifié et retrouve son attractivité. Parce que le deuxième arrondissement appartient à tous les Lyonnais, et pas uniquement à ceux qui y habitent. C’est le cœur de la ville. Comment poursuivre les mauvais choix et comment restaurer la transformation de ce quartier dans une stratégie vertueuse ? Là est la question.
Sur le Grand Stade, il est maintenant parti est c’est une très bonne chose. L’enjeu est le devenir de Gerland. Sur ce point, j’aurai quelques idées à émettre prochainement.
Gérard Collomb, sur la question des budgets, nous dit qu’il a un budget remarquable, des finances remarquables. Il oublie juste de dire qu’il a augmenté de 6% dès la première année les impôts locaux. À la fin du mandat, ça fait une sacrée manne financière.
Par ailleurs, les autres années, alors qu’il dit qu’il n’a pas augmenté les impôts, on constate quand même qu’il y a une augmentation de rentrées fiscales à plus de 3%. C’est-à-dire que sous couvert de fiscalité zéro, il y a quand même un abondement de rentrées fiscales qu’il a le cynisme de taire. Il aurait pu être un peu plus honnête là-dessus.
Si vous êtes élue, vous engagez-vous à ne pas augmenter les impôts ? Le budget de la Ville de Lyon en 2013 devrait être de 780 millions d’euros. Vous allez rester sur ce chiffre là ?
Absolument. Je m’engage à travailler à budget constant.
Mais pour augmenter les crèches, les centres d’accueil, etc, il va falloir de l’argent…
Il faut de l’argent. Mais il faut surtout moderniser les services publics, c’est-à-dire faire mieux avec moins d’argent. Il y a donc un levier qui n’a pas été activé parce que les socialistes ne savent pas ce qu’est la réforme. Il suffit de voir comment ce cela se déroule au niveau national : le seul levier qu’ils ont, c’est le matraquage fiscal en augmentant les impôts. Cela se fait également dans toutes les collectivités socialistes. Réduire les dépenses, c’est un enjeu, c’est vertueux pour offrir un meilleur service public et réorganiser le travail. Quand bien même il y aurait de nouvelles rentrées fiscales (liées à des transactions ou des taxes d’entreprises) il faudrait qu’elles bénéficient aux Lyonnais avant tout.
Vous êtes donc plutôt favorable au programme d’austérité généralisée de l’économie française ?
Je n’ai pas parlé d’austérité. Je ne dis pas qu’il faut réduire le service public, je dis qu’il faut un service public de meilleure qualité, plus performant et de proximité. J’en parle dans mon programme. Il faut trouver des moyens d’éviter de dépenser inutilement l’argent public. Il faut dépenser de manière rigoureuse et travailler de façon économe. Rationaliser cela veut dire s’interroger sur le rapport coût/avantage : faire autant et que ça coûte moins. C’est très simple. Une mère ou un père de famille va tout faire pour donner à manger à ses enfants mais va peut-être sacrifier des choses superflues. Si je suis élue Maire de Lyon, je ferai d’abord un audit et je consacrerai l’argent là où il faut.
Que pensez-vous d’un projet comme celui des berges du Rhône qui favorise le transport piéton ou cycliste. Êtes-vous favorable au développement de ce genre de pratiques qui permettent de fluidifier le transport en ville ?
Malheureusement, le constat est assez triste : avec ses grands travaux, M.Collomb, loin de le fluidifier, a complexifié et paralysé le déplacement en ville. Par conséquent, il l’a asphyxiée. Je vous rappelle les pics de particules fines émises au mois de mars sur dix jours : c’était une période catastrophique pour la santé des Lyonnais. Les berges du Rhône sont une zone de loisirs, davantage que de déplacement. C’est un projet qui était déjà dans les cartons des prédécesseurs du maire socialiste.
Quelle politique des transports prônez-vous ?
La politique des transports est multifactorielle. Le maire socialiste, paralysé par sa majorité verte, essaie de lui donner des gages mais ne répond pas au problème. Il perd l’argent du contribuable sur des choix stratégiques qui ne portent pas leurs fruits. La première des choses à faire, concernant la question de la voiture, aurait été de boucler le périphérique. Il ne l’a pas fait car sinon il n’aurait pas été élu. Les Verts avaient mis cela dans la balance. Il faut boucler ce périphérique. Je m’engage à le faire. Cela permettrait de contourner Lyon plutôt que de la traverser et l’on éviterait des cohortes de voitures.
La deuxième chose à faire concerne l’A7 qui doit être déclassée en boulevard urbain pour redonner de la cohérence à ce quartier (cela éviterait également les passages de poids lourds dans la ville). Là aussi M.Collomb est timoré, il en parle mais ne fait rien, il est dans la communication et pas dans l’action, c’est cela le problème. C’est toujours la faute des autres et jamais la sienne. Quand on est maire on assume ses responsabilités et on fait des choix politiques quitte à être impopulaire vis-à-vis de sa majorité Verte.
Par ailleurs, si on veut dissuader les automobilistes de prendre leurs voitures il faut d’abord qu’ils aient la possibilité de déposer leur voiture, de prendre un relais par les transports en commun, et de se mobiliser d’un point A à un point B sans rupture de charge. Qu’il y ait une certaine cohérence dans la succession des transports que l’on prend. Sur cette question là, le maire actuel a été complètement défaillant. De mon point de vue, il faut continuer à multiplier les parcs relais et optimiser le réseau des transports en commun. Ce dernier est très bon, un des meilleurs de France. Mais il y a des marges de progrès nécessaires, notamment la prolongation de certaines lignes de métro.
Concernant la place du vélo à Lyon et les berges du Rhône, il faut savoir qu’on ne traverse pas Lyon uniquement du Nord au Sud, mais en large et en travers. Le défaut du maire socialiste est de ne pas avoir su mailler efficacement le territoire.
Vous dites vouloir faire mieux en évacuant le superflu, alors comment régler le problème de l’insécurité ? On a noté une augmentation des actes antisémites et des actes contre les musulmans ainsi que le sentiment, chez de nombreux Français, qu’il y aurait trop d’étrangers en France…
C’est catastrophique de voir des résurgences de racisme, d’antisémitisme ou d’islamophobie qui sont à condamner fermement. Quand on se sent en insécurité il faut toujours trouver le bouc émissaire. Et cela va être celui qui est différent de nous : le Musulman, le Juif, le Rom. On a tendance à stigmatiser l’autre, à générer la phobie de l’autre parce qu’on est dans une période difficile, une période de crise qui touche en particulier les familles de la petite classe moyenne qui se précarisent. Le pouvoir d’achat baisse, l’emploi se perd. Il faut prendre des mesures pragmatiques pour dynamiser l’économie locale.
Ce sentiment d’insécurité il faut y répondre sans mascarade de concertations à la manière de Gérard Collomb : il faut voir cette autopromotion perpétuelle qu’il nous livre à chaque fois qu’il y a un débat, servant uniquement à l’autosatisfaction. La concertation doit se faire en amont et non pas être élaborée dans un cabinet pour faire le service après-vente auprès des Lyonnais. Ma méthode c’est de se mettre d’abord autour d’une table, c’est de s’adosser aux services de l’État. On a la police nationale et la police municipale. Aujourd’hui, cette dernière est malheureusement très mobilisée sur la surveillance de parcmètres… On est surtout dans la chasse à l’automobiliste. Il va falloir travailler autrement. Il faut développer et organiser la police municipale.
Et faut-il l’armer ?
La question n’est pas vraiment de savoir si on doit l’armer. Moi je suis beaucoup sur le terrain, et en discutant avec les policiers municipaux, ils s’accordent à penser qu’ils n’ont pas le même rôle que la police nationale. Vous savez, je ne prétends pas avoir la science infuse, je travaille avec des acteurs, je concerte, je discute avec les gens qui connaissent leur rôle et leurs responsabilités. La question de la sécurité ne se résume pas à celle de l’armement. Il s’agit de savoir comment on organise le champ d’action de la police municipale. Il faut lui donner des spécialisations : celle dédiée aux questions de circulation et celle dédiée aux questions de sécurité. Évidemment, il faut déployer des moyens pour cela et lui donner la possibilité de travailler dans de bonnes conditions.
Je prône l’idée de la smart city : mettre des nouvelles technologies pour faire de Lyon une ville intelligente. Avec nos Smartphone on peut s’acheter des chaussures, un voyage, on peut tout faire, tout s’acheter. Il faudra donc développer la possibilité de s’acheter du temps dans un parcmètre. Cela permettra de récupérer du temps humain de la police municipale nécessaire à la sécurité.
Est-ce que la vidéosurveillance peut-être une solution ? Êtes-vous favorable à l’augmentation des caméras ?
Bien-sûr, évidemment. Quand j’étais ministre en charge de la santé, on était beaucoup sollicités par la sécurité des médecins dans leurs cabinets. Un collègue à moi s’est fait tué dans son cabinet médical. On a ainsi encouragé les médecins à se doter de vidéosurveillance et c’est vrai que mécaniquement cela fait baisser les tentatives d’agression auprès de ces professionnels. Mais il faut le faire intelligemment, aux endroits où cela est nécessaire, d’une façon stratégique. Le Maire de Lyon va en supprimer quelques-unes à certains endroits, il a tort. Il faut les redéployer car il faut répondre au sentiment d’insécurité des Lyonnais. L’autre jour j’entendais une dame du 8e arrondissement me dire : « de ma fenêtre je vois le deal s’opérer en bas de chez moi ». Il faut répondre à cela. La sécurité c’est la première des libertés. C’est un axe de travail qu’il faut investir.
Passons à la politique culturelle de la ville. Lyon a connu l’émergence de plusieurs grands événements culturels (Biennale de la Danse, Biennale d’Art contemporain, Festival Lumière, Nuits Sonores), continuerez-vous cette politique culturelle ou appliquerez vous une politique complètement différente ?
Cette politique culturelle – initiée par les prédécesseurs du maire socialiste – fait partie de l’identité de Lyon, c’est remarqué et attractif. Mais attention à ne pas faire de Lyon une ville où la culture serait trop élitiste. Je considère que la culture doit être accessible à tous. Les programmations de l’opéra, des théâtres, de l’auditorium reçoivent des subventions substantielles de la mairie de Lyon mais il faut aussi encourager les petites manifestations artistiques et les rendre accessibles pour que chaque citoyen puisse s’oxygéner l’esprit, c’est très important, autant que le sport. Cela participe du bien vivre d’une population à l’échelle du territoire.
Selon quels critères aideriez- vous une initiative culturelle plutôt qu’une autre ?
Je pense que ce n’est pas au politique de décider quelle initiative est à aider et pas une autre. On doit s’interroger sur ce qu’on a envie de faire de notre ville. Du fait de mon expérience ministérielle j’ai une méthode de travail : procéder avec les acteurs, travailler sur des cahiers des charges, lancer des appels à projets et voir les plus pertinents, les plus porteurs. Je ne vais pas privilégier un art musical par rapport à un art sculptural, etc. Que veut-on faire ? Comment on travaille ? Tout un chacun peut répondre aux appels à projets. On peut mettre en place des jurys indépendants et accompagner les projets qui recueillent le plus d’assentiment. Voila ma méthode de travail.
Quelle est votre position par rapport au mariage pour tous voté par le Parlement ? Et si vous êtes élue maire procéderez-vous à des mariages de personnes du même sexe ?
Ma position est claire et sans ambiguïté : je suis contre le texte tel qu’il a été proposé par Mme Taubira. Je suis défavorable à ce texte parce qu’il a clivé la population en deux, il a généré des actes de violences sporadiques, cela exaspère. Quand vous favorisez une frange de la population et que vous mettez vent debout une autre frange de la population, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas.
Je suis favorable à l’union de deux adultes. Mais il fallait déconnecter ce texte du mariage car il y a la symbolique du mariage qui renvoie bon nombre de citoyens français à la question traditionnelle et religieuse. Et il ne fallait pas heurter ces populations. Mais l’égalité des droits (égalité de patrimoine, reversement de pension, etc.) doit être établie. On aurait dû proposer une union civile qui aurait résolu ces problèmes de droits sociaux en évitant de monter des parties de la population l’une contre l’autre.
Ensuite vient la question de la filiation, ça me pose problème. La question de l’adoption plénière est un mensonge : comment voulez-vous dire à un enfant qui est adopté de façon plénière par deux personnes de même sexe qu’il n’a pas d’autres origines que deux femmes ou deux hommes ? L’enfant, on ne lui demande pas son avis, il va subir cette question. C’est une donnée naturelle et universelle : l’enfant naît à partir d’un homme et d’une femme. Si l’on met en place cette filiation, ce gouvernement ira sur le terrain de PMA et fatalement vers la GPA. J’ai porté la révision du texte sur la loi de bioéthique quand j’étais ministre de la Santé, j’avais déjà des amendements de la gauche sur la PMA et la GPA et je m’y suis opposée fortement car on se dirige vers la marchandisation des corps.
Pourtant ni la PMA et la GPA ne font partie du projet de loi.
Maintenant certes, mais vous allez voir. Vous allez avoir un texte sur la famille et nous verrons bien.
Si je suis maire de Lyon et si la loi passe (j’aimerais bien que le Conseil Constitutionnel nous dise qu’il faut trouver d’autres moyens) j’exercerais mon rôle de maire. [La loi fut validée par le Conseil Constitutionnel, Ndlr]
Seriez-vous prête à diriger la ville avec des élus du Front National ?
Jamais ! Cela serait me renier, c’est impossible. Ma ligne politique est humaniste, héritière du gaullisme sociale et fidèle à la tradition de Lyon, donc je ne transigerai pas avec mes valeurs.
Dernière question, si les Lyonnais souhaitent prendre contact avec vous comment peuvent-ils faire ?
D’abord, j’ai une permanence au 62 rue Ney dans le 6ème arrondissement, vers les Brotteaux, juste derrière la place Jules Ferry. J’ai également une adresse mail : contact@noraberra.fr. J’ai un compte Facebook et un compte Twitter où vous pouvez suivre ma campagne, ainsi que sur mon site : noraberra.fr. Je suis très branchée sur les réseaux sociaux, c’est pourquoi je voudrais développer les nouvelles technologies en tant que maire de Lyon.
En vidéos : Trois questions à Nora Berra
Retranscription de Jean-Philippe Bonan, Sébastien Gonzalvez et Sylvain Métafiot