Le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) organisait mardi 11 avril à 20h un meeting à la salle Joliot-Curie à Vénissieux. Le candidat du parti, Philippe Poutou était présent pour développer son projet.
En tee-shirt et jeans qui sont presque devenus ses emblèmes, Philippe Poutou entre en scène. Accompagné de plusieurs de ses sympathisants, venu à la tribune parler : économie, féminisme et culture, le candidat prend la parole. Après un début de discours un peu hésitant, il expliquera la vision qu’il a de la France de demain.
Un programme pour « redonner l’espoir »
Le parti propose de se tourner vers l’internationalisme, l’accueil des migrants, l’expropriation et le renversement du capitalisme. Philippe Poutou parle de lancer « un message de colère contre le rouleau compresseur capitaliste ». Les mesures les plus fortes de son programme concernent l’emploi. Le NPA veut l’interdiction des licenciements, le SMIC à 1 700€ par mois, l’augmentation de tous les salaires de 300€ mais aussi, passer à un temps de travail de 32 heures par semaines sur 4 jours et 30 heures pour le travail pénible « afin d’avoir une vie décente pour tout le monde » déclare le candidat à la présidentielle. Une des mesures phare des programmes est la retraite à 60 ans. Tout cela, doit aussi « permettre aux jeunes d’avoir un emploi » affirme-t-il.
« Décloisonner les quartiers » : Laurence Chalon
« Aujourd’hui, il y aurait encore plus de raisons de voir la révolte dans les quartiers populaires » dit Philippe Poutou, il faut « combattre les préjugés » et « réparer les luttes sociales ». Pour Laurence Chalon, membre du comité NPA du Rhône, « la première solution serait de décloisonner les quartiers. Contre la délinquance, la prévention au lieu de la répression ». « La démarche du récépissé serait intéressante, […] mais l’immunité des policiers n’est pas compréhensible, quand on est garant de l’ordre public, on devrait être encore plus exemplaire », ajoute-t-elle. Le NPA est contre l’armement de la police et veut le démantèlement de la brigade anti-criminalité.
Un vent de jeunesse
Le public présent était composé essentiellement de jeunes entre 20 et 35 ans. C’est souvent leur premier meeting politique. Najisse, 22ans, adhérente au parti depuis novembre aime « le retour au pouvoir des peuples. Afin qu’ils prennent la politique en main. Il déclare des vérités que les politiciens ne connaissent pas ». Valentine 24 ans se retrouve dans la lecture du système qu’à le NPA, « certain la juge utopiste mais selon moi, nous devrions l’adopter ». Pour Mounir, 32 ans, « Poutou exprime tout haut ce que tout le monde pense tout bas ». Certain, comme Aziza, 20 ans, étaient « déçu(s) par Mélenchon et son côté nationaliste » et se retournent donc vers le parti anticapitaliste.
Un public mobilisé
Entre 800 et 900 personnes étaient présentes (selon les organisateurs), « normalement au meeting du NPA, il y a deux fois moins de monde » s’étonne Victor, 25 ans, militant. Cette affluence n’est pas sans rapport avec la médiatisation du candidat depuis ses coups d’éclat et ses punchlines lors du débat du mardi 04 avril entre les 11 candidats. « Je ne serais peut-être pas là s’il n’y avait eu ce qu’il s’est passé à la télé. Il a bien su médiatiser ses idées et amener des gens comme moi qui ne seraient pas forcément venus à un meeting du NPA » explique William, 28 ans.
L’engouement soudain que le parti connaît, lui fait rêver de toucher les 5% de votes lors du premier tour de la présidentielle. Pour cela, il ne faut pas que le souffle médiatique Poutou se retrouve coupé avant le 23 avril. En 2012, le NPA avait réuni, 1,15% des voix arrivant en huitième position juste devant Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière).
Angélique Toscano