Nous sommes allés voir le maire du 8ème arrondissement pour lui parler de son travail sur l’ensemble de sa circonscription et sur son rapport avec les citoyens.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Olivier Berzane, maire du 8ème arrondissement de Lyon, élu depuis 1 an et demi. J’ai fait toute ma carrière à la SNCF. J’en suis sorti directeur exploitation des gares de la région Auvergne Rhône-Alpes et Bourgogne Franche-Comté. J’y ai passé 43 ans. J’ai commencé comme apprenti. Ensuite, j’ai fait des études au conservatoire national des arts et métiers à Paris. J’ai exercé tout un tas de métiers différents.
Yannick Jadot est sorti vainqueur des primaires. Qu’en pensez-vous ?
On a enfin un candidat désigné, élu. Bien élu d’ailleurs ; parce qu’il y a eu un très grand nombre de participants à ces primaires, ce qui est inédit pour une primaire des écologistes ! Je suis donc très heureux qu’il y ait un candidat maintenant en capacité de rassembler du monde derrière lui de toutes les composantes écologistes. L’ensemble des autres candidats Éric Piolle, Sandrine Rousseau ou encore Delphine Batho apportent leur plein soutien à Yannick Jadot. On va faire une campagne avec lui et on va essayer de porter les sujets qui vont être ceux de la campagne présidentielle, et donc lancer une dynamique derrière lui.
À Lyon, le maire Grégory Doucet n’a pas annoncé qu’il soutiendrait Yannick Jadot…
Je ne suis pas le porte-parole de la pensée de Grégory Doucet. Sa position est assez claire. Il est pour un large rassemblement derrière la personne élue à la primaire. Je me positionné de la même manière et je respecte la parole de Grégory Doucet.
Qu’est-ce que vous comptez mettre en place concrètement en termes de développement durable dans le 8ème arrondissement ?
Nous avons récemment voté le plan de mandat et le plan d’investissement. Le plan de mandat décrit la manière dont on veut transformer l’arrondissement sur l’intégralité du mandat. Le plan d’investissement d’un milliard deux cent cinquante millions d’euros pour financer ce plan de mandat. Dans ce plan de mandat, il y a ce qui concerne tous les arrondissements de Lyon dont le 8ème arrondissement. Si on regarde simplement la partie investissement du 8ème arrondissement, elle est de 150 millions d’euros. Cela se traduit notamment par des investissements dans un certain nombre d’équipements qu’il est nécessaire de construire, de développer, d’aménager et d’améliorer. Par exemple, l’école Kennedy que l’on va détruire dans les mois qui viennent sera reconstruite sur des modes différents. Elle sera conforme à ce que l’on veut en termes de matériaux éco sourcés et de construction avec un impact le plus faible possible : isolation des bâtiments, végétalisation, etc. De même, quand on décide de fermer une rue devant une école, c’est pour la santé des enfants. C’est pour pouvoir mieux vivre et marcher dans la ville. La déclinaison elle se fait comme ça, et elle doit se faire en restructurant des conseils de quartier.
Comment se déroule la démocratie participative dans le 8ème arrondissement ?
On a commencé à la relancer pendant la crise du Covid-19. Finalement, le Covid-19 a presque été un atout. Le fait de se retrouver en distanciel a permis à beaucoup plus de gens de se connecter aux réunions qu’on a organisé. Habituellement, les réunions à 18h00 ou 20h00 ce n’est pas forcément évident pour tout le monde ; il y a des personnes qui sont seules, il y a des enfants à garder etc. Donc le distanciel a plutôt permis un début de redynamisation des réunions de quartier. Là, on reprend le présentiel et on se pose la question de maintenir d’ailleurs un bi-fonctionnement qui permettrait à plus de monde de participer. On a désigné un élu référent dans chaque conseil de quartier de l’arrondissement. L’idée c’est qu’ils deviennent porteurs de projets, qu’ils fassent eux-mêmes des actions et qu’on les accompagne. Aujourd’hui, il faut qu’eux-mêmes puisse avoir la possibilité de faire concrètement des choses. Il y a 15 jours, nous avons inauguré trois « boîtes à partage » dans trois quartiers différents. On a vu des gens qu’on ne voyait jamais avant mais le partage d’un projet les a intéressés. La démocratie locale doit aussi passer par la capacité des uns et des autres a proposé des projets. En 2022, on va franchir une nouvelle étape avec le budget participatif. J’espère que beaucoup de gens, même au-delà des conseils de quartier, vont s’emparer du sujet et proposer des projets en investissant dans leurs quartiers.
Parlons des logements. Quels sont vos projets de rénovations ?
Le 8ème arrondissement continue de voir croître sa population parce qu’il y a une grande attractivité. Nous avons 36% de logements sociaux et on ne va pas arrêter d’en construire pour autant. Par contre, on va arrêter de les mettre tous au même endroit. La reconstruction doit aller de paire avec le développement d’une mixité sociale.
Et dans le milieu associatif, quels sont vos projets pour rassembler socialement ?
Je remarque un engouement important dans la reprise de la vie associative. On a remis à plat totalement l’attribution des créneaux dans les salles gérées par l’arrondissement. On a remis sur pied la commission mixte paritaire composée des lieux de la majorité avec l’opposition qui attribuent les salles aux associations qui le demandent. En fait, on s’est rendu compte que des associations demandaient moins que ce qu’elles recevaient avant et d’autres avaient besoin de bien plus de ce qu’elles avaient jusqu’à présent. On connait la très grande majorité des associations. On sait ce qu’elles font parce qu’on les voit dans leurs locaux, on est invité à participer à des assemblées générales. Mais les connaître ne veut pas dire pour autant que le besoin qui était le leur était correctement couvert. On essaie de satisfaire toutes les demandes.
Quelle est votre relation avec le président de la Métropole Bruno Bernard et le maire Grégory Doucet ?
Un engagement vers plus d’autonomie des arrondissements s’est mis en œuvre assez rapidement dès le début du mandat. On travaille à travers la conférence des maires d’arrondissement qui est une véritable petite instance d’échange et de gouvernance de tous les arrondissements des villes. Bien entendu, on a des contacts réguliers avec le maire de Lyon, mais tout comme avec l’ensemble des adjoints de la Ville de Lyon. Et c’est la même chose avec la Métropole. Je rencontre beaucoup moins le président de la Métropole que le maire de Lyon, ce qui est normal. Mais pour autant, on s’est rencontré il y a peu de temps pour avoir un échange sur le 8ème arrondissement. On est associé à la conférence des maires de métropole. Il y a aussi la conférence territoriale des maires qui se met en place sur le périmètre de la Ville de Lyon. L’arrondissement est le lieu de la proximité.
Leïla Ghedaifi