Regard d’Alesson sur le nouveau président américain par le truchement de son Brésil natal.
C’est fait. Obama, le personnage politique le plus analysé du XXIe siècle, a été élu. Avec 358 grands électeurs contre 163 pour McCain, Obama le premier « coloré » à mettre ses pieds à la Maison Blanche a remporté une sacrée victoire. Le rêve est devenu réalité. Maintenant l’espoir d’un meilleur avenir réside dans la tête de milliards de personnes (quelle que soit leur nationalité ou couleur) qui l’ont soutenu pendant toutes les élections. Mais… je n’y suis pas compris.
Obama a été élu avec le même espoir de bouleversement que Lula au Brésil en 2002. Le scénario était le même, mais en proportions brésiliennes : un candidat qui représentait le peuple, issu des classes moins favorisées qui a battu un néolibéral, conservateur des élites. L’un était « The change » et l’autre « le passé ». Lors de sa prise de fonctions, le 1er janvier 2003, Lula a déclaré dans son discours inaugural : « Le changement, voilà notre mot d’ordre (…) L’espoir a vaincu la peur, notre société a décidé qu’il était temps d’emprunter une nouvelle voie. » « Il a fallu longtemps. Mais ce soir, grâce à ce que nous avons accompli aujourd’hui et pendant cette élection, en ce moment historique, le changement est arrivé en Amérique », a affirmé le premier noir élu à la Maison Blanche, depuis une tribune installée dans l’immense parc public Grant Park, mardi soir. Coïncidence ? Maybe…
J’ai vécu 5 ans et demi du gouvernement de Lula et je confesse que ceux qui ont voté pour lui en 2002, puis en 2006 doivent être bien déçus, vu qu’il n’a rien fait de différent pour le peuple et les Brésiliens sont toujours dans la même galère. Il a tout simplement suivi un mode latin que d’aucun pourrait appeler le « populisme ». Mais ça c’est le sujet d’un autre article. Lula serait peut-être une alerte de ce qu’on ne doit pas croire : qu’un seul homme ou ce qu’il donne à voir peut sauver le monde.
Il ne faut pas croire qu’à cause de sa couleur ou de ses origines africaines qu’Obama va tout faire pour les pauvres, immigrants, noirs qui sont jetés dans les ghettos ou qu’il va aider les plus pauvres. Obama ne changera pas d’un iota la politique étrangère de l’Amérique, ses bons sentiments vont à l’exact opposé des intérêts vitaux des USA. La meilleure garantie du status quo s’appelle Joe Biden, son vice-président, qui lui a certainement été imposé comme ticket d’entrée à la Maison Blanche. Je vous rappelle que Biden avait voulu destituer Bush lorsque son administration avait abandonné l’idée d’aller envahir l’Iran. Rien ne va vraiment changer, le seul changement est la couleur de peau du nouveau président, qu’il soit noir, blanc, jaune ou rouge un Américain reste un Américain ! Ils n’hésiteront jamais entre leur intérêt et le reste du monde.
Si j’étais Nord-américain, je voterais pour lui, mais je n’attendrais rien de fantastique ou historique, vu que la politique en soi ne s’adresse pas aux intérêts de la minorité ou des plus pauvres.
On espère que ceux qui ont voté pour Obama ne sont pas des chrétiens, sinon il nous faudra du temps pour voir les changements.
Auteur : Alesson Souza