Le lundi 13 mai, Nathalie Perrin-Gilbert a été démise de ses fonctions d’adjointe à la culture. Et c’est ce lundi que l’annonce de la nouvelle adjointe a été officialisée par la ville de Lyon.
Cette décision résulte de nombreux désaccords entre Gregory Doucet et Nathalie Perrin-Gilbert, notamment sur l’avenir du musée Guimet, qu’elle souhaitait préserver.
Tensions à l’Hôtel de Ville
Ancienne maire du premier arrondissement de Lyon et proche de Gérard Collomb en 2001, Nathalie Perrin-Gilbert avait mené sa propre liste de gauche contre lui lors des municipales de 2014. En 2020, elle s’est alliée à Grégory Doucet pour le second tour des élections, devenant adjointe à la culture.
Les tensions ont éclaté entre Nathalie Perrin-Gilbert et la majorité écologiste, notamment sur la question du musée Guimet. Elle souhaitait le préserver, tandis que le maire de Lyon et d’autres membres de la majorité envisageaient sa vente, créant un important point de divergence.
Sa démission du poste de présidente du Conservatoire de Lyon a également été marquée par des tensions, juste avant qu’elle ne soit démise de ses fonctions d’adjointe à la culture. Cette ancienne membre du PS, avait décidé de ne pas renouveler le mandat du directeur Thierry Moutier, en invoquant son âge et la nécessité de renouveau. Cette décision a été contestée par les écologistes, en particulier Richard Marion, qui considérait que Thierry Moutier faisait bien son travail et qu’il serait regrettable de se priver de ses compétences. Elle a également dénoncé des problèmes internes, notamment budgétaires et psycho-sociaux parmi le personnel.
Nathalie Perrin-Gilbert s’est souvent démarquée par son indépendance et sa liberté de parole, adoptant parfois des positions opposées à celles de Grégory Doucet. Par exemple, elle a critiqué la banalisation d’un acte de vandalisme au musée des Beaux-Arts.
Ces désaccords ont culminé avec son retrait du poste d’adjointe à la culture, illustrant la difficulté de maintenir l’unité au sein de la majorité municipale face à des visions opposées.
Une décision peu surprenante
Suite à la destitution de Nathalie Perrin-Gilbert, en désaccord avec la majorité écologique. Le samedi 25 mai, Gregory Doucet a nommé Audrey Henocque membre d’Europe Écologie Les Verts et première adjointe au maire de Lyon depuis 2020, comme nouvelle adjointe à la Culture.
Audrey Henocque, déjà responsable des Finances et des Grands événements de la ville de Lyon, est considérée comme une proche alliée de Gregory Doucet. Le maire a pris cette décision stratégique pour maintenir la stabilité dans un contexte de préparation des élections municipales de 2026.
La nouvelle adjointe devra relever des défis importants notamment face aux projets à poursuivre, laissés par son prédécesseur, comme la gestion du musée Guimet et du Conservatoire, deux points à la base des discordes. Ces projets incluent le soutien aux artistes locaux, avec un objectif affiché de rendre la culture plus accessible à tous les Lyonnais. À ses côtés, une conseillère adjointe à la culture va être désignée, se pourrait être Yasmine Bouagga (maire du 1e arrondissement) ou Véronique Dubois Bertrand (maire du 3e arrondissement). (*prénom erroné sur le dessin)
Cette nomination a suscité des réactions variées. Certains acteurs culturels saluent cette décision comme une opportunité de calmer les relations internes. D’autres expriment des réserves quant à sa capacité à gérer plusieurs portefeuilles aussi exigeants, et se retrouvent sceptiques face à cette homogénéisation de la mairie.
Cependant, son approche inclusive et sa volonté de dialoguer laisse imaginer une collaboration constructive.
Essia Ben Miled et Amélie Carapito