Nouvel an chinois : comme si vous y étiez…

Ce vendredi 27 janvier marque la fin des festivités du nouvel an chinois. Situé dans le 7e arrondissement, le quartier chinois de Lyon est le troisième plus grand quartier de cette nationalité de France après celui de Paris. Entre modernisation et tradition. Rencontre avec une jeune chinoise, designer et passionnée de vin français, Zhang Lala originaire de Pékin.

Lala Zhang : C’est avant tout une fête de famille comme Noël ici. On mange des raviolis, on joue, on regarde la télé. Il y a un show « le plus grand cabaret » où artistes et chanteurs s’enchainent. L’an passé, il y a eu plus d’1milliards de téléspectateurs. Puis à 00H00, on sort dans la rue et on lance des pétards. La tradition veut que des méchants monstres viennent nous attaquer, c’est pour ça que nous devons rester éveillés autour du feu pour les en empêcher.

Y a-t-il d’autres « traditions » à respecter durant cette soirée ?
L.Z : On se met à genoux et on prie pour les dieux, pour nos ancêtres. Chaque famille possède un autel sur lequel on va déposer des offrandes destinées aux dieux, faire brûler de l’encens… On achète des papiers ornés du caractère Fu (福, bonheur) que l’on colle en sens inverse comme porte-bonheur. En ce qui concerne les cadeaux, ce n’est pas comme ici. Les adultes donnent à chaque enfant une pochette rouge dans laquelle il y a de l’argent.

Selon toi, y a-t-il une différence entre le nouvel an chinois d’aujourd’hui fêté dans une Chine plus riche et celui célébré, il y a une vingtaine d’année quand tu étais petite ? Peut-on ressentir la croissance de la Chine de ces dernières années sur le nouvel an ?
L.Z : Oui, évidement. Quand j’étais petite, le nouvel an était l’occasion de manger de grands plats, un moment très joyeux. De nos jours, les chinois mangent moins à la maison, ils sont très souvent au restaurant, beaucoup plus que les français et cela peu importe leur niveau de vie. Puis, on met plus d’argent dans les pochettes rouges (environ 100 euros par adultes). Après, je parle en tant que citadine. La situation dans les campagnes chinoises a bien moins évoluée.

Cette année, tu ne retournes pas à Pékin, comment vas-tu fêter ce nouvel an depuis la France ?
L.Z : Nous allons nous réunir entre amis avec au programme une fondue chinoise (bouillon placé au centre de la table, dans lequel les convives sont invités à faire cuire eux-mêmes leurs ingrédients). Puis, je vais regarder la télé chinoise. Début février, les chinois de Lyon (300 personnes) vont se réunir dans un célèbre casino avec au programme : spécialités culinaires, spectacles… Bref, comme si, on était vraiment en Chine !

Cette nouvelle année est celle du dragon. Est-ce une année encore plus importante ?
L.Z : Oui, sans hésitation. Le dragon est un animal mythique, symbole de pouvoir, de chance et de fortune. C’est le moment idéal pour les couples d’avoir des enfants. Il est très important aussi de porter toujours sur soi quelque chose de rouge car cela porte bonheur.