Bruno Bernard (Europe Écologie Les Verts) a été élu président de la Métropole ce jeudi 2 juillet à la Cité Internationale. Il est désormais à la tête de la deuxième collectivité territoriale de France. Une commission permanente de 65 élus comprenant 5 groupes a été désignée tout comme 23 vice-présidents. Majoritaire, la gauche alliée aux écologistes devra convaincre dans un contexte de crise économique, sociale et politique marqué par une abstention record.
« Émotion, joie, responsabilité et volonté d’agir ». C’est avec ces mots que Bruno Bernard a réagi à son accession à la présidence de la Métropole de Lyon. Il a recueilli 84 voix, contre 62 bulletins nuls et 2 au nom de son prédécesseur David Kimelfeld alors qu’il était seul à se présenter.
La commission permanente, qui rassemble 65 élus, comprend cinq listes :
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la liste Synergie Métropole (4 sièges)
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la liste Les écologistes et la gauche (37 sièges)
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la liste Rassemblement de la droite (15 sièges)
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la liste la Métropole pour tous (4 sièges)
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la liste Kimelfeld/Rudigoz (5 sièges)
Les 23 vice-présidents proposés par Bruno Bernard ont été approuvés par 84 voix. Ils sont dans l’ordre suivant :
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Émeline Baume (économie)
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Béatrice Vessiler (urbanisme)
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Renaud Payre (logement)
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Michèle Picard
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Jean-Charles Kohlhaas
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Hélène Geoffroy
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Cédric Van Styvendael
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Lucie Vacher
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Bertrand Artigny
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Zemorda Khelifi
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Pierre Athanaze
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Véronique Moreira
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Fabien Bagnon
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Anne Grosperrin
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Jérémy Camus
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Séverine Hémain
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Jean-Michel Longueval
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Laurence Boffet
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Pascal Blanchard
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Isabelle Petiot
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Philippe Guelpa-Bonaro
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Hélène Dromain
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Yves Ben Itah.
Une crise démocratique, économique et sociale sans précédent
Le parti EELV, jusqu’ici plutôt discret dans le paysage politique lyonnais, a profité de la vague verte qui a submergé la France lors des municipales pour s’imposer comme la force politique majoritaire. « La ville de Lyon et la Métropole seront des fers de lance de la transition écologique », affirme le conseiller métropolitain et vice-président écologiste Jean-Charles Kohlhaas. Les Verts devront montrer qu’ils ont les épaules pour gouverner la Métropole. « Nous serons à la hauteur du défi », promet Bruno Bernard.
D’autant plus que la faible participation au scrutin (32 %) pose problème. « La représentativité démocratique peut être remise en question », estime la conseillère métropolitaine Dominique Nachury (LR). Les écologistes et la gauche constatent cette réelle crise démocratique et vont tenter d’y apporter une solution. « Si les citoyens vont de moins en moins voter, c’est qu’ils ont le sentiment que ça ne change pas beaucoup leur vie. On a donc la responsabilité de prouver que les élus locaux servent à quelque chose. », explique Jean-Charles Kohlhaas.
Le début du mandat sera aussi marqué par une crise économique et sociale sans précédent. « Il faudra se mettre au travail le plus vite possible. », affirme Jean-Charles Kohlhaas. Pas question pour autant de baisser les dépenses publiques selon l’élu qui se montre rassurant. « On ne diminuera pas l’investissement prévu même si on risque d’avoir un peu plus recours aux emprunts et d’observer une petite baisse des recettes. »
Des risques de divergences politiques
L’opposition, qui regroupe Les Républicains (36 sièges), le divers centre (17 sièges), le groupe divers droite (12 sièges) et l’union du centre (1 siège), reconnaît sa défaite. Jérémie Bréaud, maire LR de Bron et conseiller métropolitain, admet que son parti n’a pas pu s’emparer de la question écologique. « On s’est pris la vague verte en pleine tête. La droite n’est pas au cœur de la thématique écologique et cela va nous obliger à nous réinventer. »
Une possible union entre l’alliance LREM/LR et David Kimelfeld au second tour a été un temps évoquée mais n’a finalement pas abouti en raison des frictions entre l’ancien président de la Métropole et Gérard Collomb. « David Kimelfeld a une lourde responsabilité dans l’impossibilité d’un équilibre plus important au sein du conseil métropolitain », se désole l’élu d’opposition Louis Pelaez, proche de Gérard Collomb.
Avec une majorité écrasante, les écologistes (84 sièges) rassemblent des parti comme EELV, le Parti Socialiste, la France Insoumise, Lyon en commun ou le Parti Communiste Français. « Le social et l’écologie sont liés. Je suis confiante sur cette alliance car nous nous sommes mis d’accord sur le programme », se réjouit Laurence Boffet (Lyon en commun), élue métropolitaine et vice-présidente. Seul le temps nous dira si une telle alliance pourra durer entre des forces politiques qui ont déjà exprimé des désaccords dans le passé.