Marylène Millet, conseillère métropolitaine centriste au développement solidaire et à l’action sociale, nous a accordé une interview à propos de la politique sociale du gouvernement. Elle aborde également le rôle de l’association dont elle est présidente.
« Vous êtes présidente de l’Union Départementale des Centres Communaux d’Actions Sociales, quelles sont les missions de votre association et celle de la Métropole de Lyon ?
Notre association sert d’interface entre les centres communaux d’actions sociales et l’ensemble des partenaires dont la Métropole et le département du Rhône. Sur les deux entités nous avons une soixantaine d’adhérents. Nous représentons les CCAS dans les réunions partenariats notamment pour l’élaboration du projet métropolitain des solidarités ou des pactes communes/Métropole. En terme de population, nous représentons environ 90% des habitants de la métropole et 79% sur le département. L’adhésion à notre association est volontaire et payante en fonction du nombre d’habitants. Nous faisons de la veille juridique, sociale , organisons des formations en lien avec l’Union Nationale des Centres Communaux d’Actions Sociales. Il y a également des formations au microcrédit, un partenariat avec Emmaüs Connect pour lutter contre la fracture numérique dans nos agences. Nous devons également fournir une adresse aux personnes pour qu’elle puisse bénéficier de leurs droits.
L’Etat intervient-il ?
Nous tenons à ne pas avoir de subventions des collectivités. Ce n’est pas forcément le cas d’autres unions départementales. Ce sont les cotisations des communes qui financent afin que toutes les sensibilités politiques soient représentées.
L’association « les petits frères des pauvres » estime à 300 000 le nombre de personnes en situation de mort sociale en France, qu’elle est la situation dans la Métropole ?
Ca rejoint la mobilisation nationale contre l’isolement des personnes âgées (Mona Lisa). C’est Michèle Delaunay, alors ministre de François Hollande, qui l’a lancée. les petits frères des pauvres font partie des fondateurs nationaux. Au niveau de la Métropole et bientôt du département, nous avons monté une coopération départementale.
Ce projet fonctionne-t-il ?
Il fonctionne bien en terme de gouvernance. Nous sommes un collectif donc pas de conseil d’administration. Ce sont juste des gens de bonne volonté, bénévoles ou non, qui montent des projets ensemble.
Que pensez-vous du plan pauvreté ?
Il y a des choses intéressantes dans l’esprit. Au niveau de la petite enfance, des familles précaires monoparentale. On ne peut pas être contre le fait de dire qu’il faut mettre des moyens lorsque les enfants sont jeunes. En revanche il n’y a rien sur l’isolement social des personnes âgées.
Lors de sa campagne Emmanuel Macron avait promis plus de pouvoirs d’achat pour les retraités, il a pourtant annoncé une hausse de la CSG…
J’ai regardé Edouard Philippe qui assume clairement demander des efforts aux retraités. Ces gens ont cotisé quand ils travaillaient. Tant que le chômage ne baissera pas, il n’y aura pas d’argent dans les caisses. Le choix qu’il a fait c’est un choix politique qu’il assume.
Que pensez-vous du fait que l’augmentation des retraites et des retraites complémentaires ne suivent pas l’inflation ?
Je trouve ça regrettable. On risque de créer de nouveaux retraités précaires. Nous ne sommes pas dans une société qui fait attention à ses vieux. C’est peut-être le jeunisme ambiant. Les économies ne sont pas faites au bon endroit.
Ce qui est rédhibitoire lorsque l’on vieillit c’est le coup des maisons de retraite, accompagnez-vous ces personnes ?
Il y a des EHPAD publics qui sont gérés par les CCAS et il y en a des privés. Ensuite il y a les mono-établissements qui n’appartiennent pas à des groupes. Cette année je suis en formation et je vais dans un EHPAD où les tarifs sont accessibles. Sur la région une grande majorité de ceux-ci sont accessibles et ne ressemblent pas à ce que l’on peut voir dans les différents reportages. Ce sont des centres dont les résidents bénéficient d’aides sociales.
Comme l’a montré l ‘émission d‘Envoyé Spécial il y a des cas de maltraitance, avez-vous été alertés ?
Les CCAS gèrent assez peu les EHPAD. La tutelle c’est l’agence régionale de santé. Nous gérons des résidences autonomies dont le coût est l’équivalent d’un loyer. Nous n’avons pas de plaintes. Beaucoup d’établissements sous tutelle cherchent simplement à être équilibrés financièrement. Le reportage se concentrait sur des établissements à but lucratif. S’il y a des cas de maltraitance, l’autorisation d’ouverture peut-être retirée. »