C’est par le moyen du tractage, notamment dans les universités, que la CE (Confédération Etudiante) tente de tirer la sonnette d’alarme sur les nombreuses arnaques des vendeurs de listes. La CE tente aussi de défendre les étudiants en organisant des manifestations devant des agences de location.
Crédit photo : Confédération Etudiante
Une “arnaque institutionnalisée” se met en place. La loi de 1995 oblige les vendeurs de listes à être titulaires d’une carte professionnelle délivrée par la préfecture. Plus tard avec la loi du 1er juillet 2004 qui devait encadrer davantage les agences, les professionnels ont obligation de donner une liste comprenant deux logements disponibles “minimum” avant d’être payés. Les agences fournissent donc une pré-liste où il n’y a pas les coordonnées des propriétaires. Si les appartements proposés conviennent à l’étudiant, ils payent alors environ 200 euros pour obtenir les coordonnées.
Jusque là rien d’extraordinaire, mais dans la pratique tout se complique. Les personnes ne sont pas au courant que sur la liste fournie, seulement deux peuvent être disponible, et les annonces proposées peuvent être prises sur des sites gratuits (le bon coin, de particulier à particulier). Là est le problème, la loi n’est plus adaptée au développement d’internet. La justice en est consciente puisque en 2010, quinze agences ont été condamnées mais exemptes de peine car la loi n’empêche pas certaines dérives des vendeurs de listes.
Dénoncer les abus de confiance faits aux consommateurs
Le mouvement de contestation de la CE envers cet abus de confiance part d’une bonne idée mais manque malgré tout d’organisation et d’arguments. La confédération étudiante de Lyon se mobilise en petit nombre pour défendre les droits des étudiants.
Lors d’une l’opération à l’agence Mil’im pour demander le remboursement d’une étudiante qui leur a achetée une liste, cette dernière n’était pas présente et les organisateurs n’avaient pas le dossier complet. De plus, le responsable de l’agence était préparé à les recevoir, il a su répondre calmement et déstabiliser les militants. Le débat n’avance pas, les deux partis ont du mal à s’écouter et les arguments de chaque côté n’évoluent pas, chacun restant sur ses positions respectives. Mais la confédération ne se laisse pas abattre. Malgré un échange qui tourne en rond, elle réussit à obtenir un rendez-vous avec le président de l’agence pour examiner à nouveau le cas de l’étudiante.
“Il faut que la loi change pour faire avancer les choses”
La CE se bat aussi au niveau national, et maintien le contact avec Cécile Duflot pour changer la loi. La présidente du CE sait que « il faut changer la loi pour faire avancer les choses », et même le gérant de l’agence, lors de la manifestation reconnait que la loi est mal faite. Il semble conscient qu’il joue avec celle-ci et que cela lui permet de vendre des listes en restant dans la légalité́.
La mobilisation n’est peut-être pas la solution au problème des vendeurs de listes, mais les autres actions des « arnaqués » avancent petit à petit. La mauvaise presse qu’ils font à ces agences permet d’informer les étudiants sur leurs pratiques. Ils ont aussi tenté les attaques en justice mais cela prend beaucoup de temps et d’argent, c’est pourquoi ils essaient d’autres méthodes. Ils n’en sont pas à leur première manifestation et ne comptent pas s’arrêter là.
Leur pétition grossit de jour en jour et atteint les 100 000 signatures. Ils ont également obtenu 40 soutiens de députés. Il ne leur reste plus qu’à attendre pour voir ou non les fruits cette lutte.
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Contenu réalisé conjointement avec Chloé Jabouyna