Une loi contre « l’ultra » fast fashion portée par la députée du groupe Horizons et Indépendants Anne-Cécile Violland, a été adoptée à l’unanimité par le Sénat ce mardi 10 juin. Le texte a pour but de freiner l’expansion majeure de l’industrie textile qui est l’une des plus grandissantes et polluantes. Cette loi vise principalement les géants Chinois comme Shein et Temu.
La fast fashion (ou ultra fast fashion) fait référence à la mode éphémère ou express. Elle est une branche de l’industrie vestimentaire dont le but est la surproduction pour accompagner la surconsommation. Les produits sont créés en quantités massives et sont vendus à prix très bas.
Les principaux changements
Cette loi introduit une définition officielle et légale du terme « ultra fast fashion » dont les principales caractéristiques sont : le volume de production, la vitesse de renouvellement des collections, la faible incitation à réparer les produits ou encore la durée de vie des vêtements. Le but de la fast fashion est de produire et de vendre en quantité astronomique, tout cela à un prix faible en production et vente. Le texte marque un tournant pour la France dans sa manière de production, de vente et de consommation de l’industrie textile.
Mise en application de la loi
Cette réforme instaure une pénalité fiscale qui sera une éco-participation obligatoire sur chaque vêtement vendu. Plus celui-ci est considéré comme polluant plus l’éco-participation sera élevée. Le ton est donné, entre 5 et 10 euros pourraient être ajoutés au prix d’un article. En plus de cela, il faudra ajouter une taxe systématique aux petits colis provenant des pays hors Union Européennes. La mise en application de cette loi passera également par l’interdiction de faire de la publicité pour les marques de fast fashion qui ne respectent pas les critères environnementaux imposés. Les enseignes comme Shein, Temu ou encore Aliexpresse sont les principales cibles. Ces entreprises ne seront plus en mesure de diffuser des campagnes publicitaires en France, dans les médias ou réseaux sociaux (les influenceurs seront également sanctionnés).
Les limites de cette loi
Bien que positive pour l’environnement et la consommation des citoyens, ce texte présente tout de même des limites. À l’origine, il visait l’ensemble des grandes enseignes de fast fashion. Toutefois, le texte a été modifié pour cibler uniquement les marques dites « d’ultra fast fashion », laissant de côté les acteurs plus traditionnels du secteur, comme H&M ou Zara. Les plateformes chinoises telles que Shein et Temu sont les principales concernées, en raison de leur modèle de production extrêmement intensive. À titre d’exemple, Shein met en ligne plus de 7 000 nouveaux articles chaque jour, contre environ 290 pour des marques comme H&M. Ces géants de l’ultra fast fashion sont ainsi perçus comme le premier mur à abattre afin d’aller, dans une plus large mesure, vers un encadrement total de la fast fashion.
Sensibilisation des consommateurs français
Depuis le début des années 2000 les ventes et productions de l’industrie textile n’ont fait qu’augmenter, signant alors le début et l’essor de la fast fashion. À travers cette initiative, le but est de sensibiliser les Français sur leur façon de consommer les produits vestimentaires. L’industrie textile représente 8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et a donc des conséquences directes sur l’environnement et le dérèglement climatique.
Article signé Myriam MEZAHEM