Le jeudi 22 mars se tenait dans différentes villes de France un appel à manifester. Différentes raisons ont poussé les gens à sortir : défense du statut de fonctionnaire, augmentation des rémunérations et des effectifs. A Lyon, le cortège était très important, et les groupes présents ont tenu à s’exprimer sur ce pourquoi ils sont là dans la rue.
Il est 10h30 passé, et les Lyonnais commencent à se rassembler en masse sur la place Bellecour, lieu de départ de la manifestation, qui ira jusque la préfecture du Rhône. Sur place, plusieurs groupes se retrouvent : étudiants, employés d’hôpitaux, retraités, de nombreux syndicats et plus. La CGT, la France Insoumise et les Communistes sont également présents, avec quelques élus pour les partis politiques. Raphaël Debu du parti communiste s’exprime : « Je suis ici pour la défense de la population, c’est le rôle de la collectivité. La logique de Macron n’est pas celle que les français veulent retenir. ».
Puis, le cortège se met en route. Les gens se succèdent, des jeunes enfants au retraités, en passant par des lycéens et bien d’autres encore. De très nombreuses personnes se sont réunies : selon la CGT 15 000 personnes, alors que la police donne une estimation de 9200. Par rapport au contexte de la manifestation, certaines choses semblent être hors-sujets. Des jeunes, souvent masqués, scandent, « c’est chaud pour les fachos » ou autre « anticapitaliste », alors que l’initiative de la manifestation est autre. Dans les manifestants, des infirmières et autres personnels d’hôpitaux sont présents. Un enfant accompagne sa mère. Catherine*, une infirmière se confie : « On est là pour se faire entendre. On est obligé de travailler, on est assigné. On n’a pas beaucoup de moyens de pressions à part descendre dans la rue… ».
Sur toute la ligne, on peut voir beaucoup de pancartes ou banderoles tenues par les manifestants. Faites de cartons ou plus élaborées avec du tissu, des messages sont là pour être passés, silencieux à l’instar d’une partie des gens. Sur un bout de trottoir, des personnes se sont arrêtées : elles protestent face aux réformes touchant l’éducation : les classes surchargées ou qui ferment. Lucie* explique pourquoi elle est descendue dans la rue aujourd’hui : « On est en difficulté dans les écoles. On a des classes de CM1 CM2 à 29 élèves alors que c’est un âge où c’est super compliqué. C’est pour les enfants qu’on est là. ». En regardant ses amies, elle lâche cependant un petit « J’ai l’impression de manifester dans le vent… ».
Les quelques milliers de personnes présentes passent dans les rues de Lyon, en direction de la préfecture. Parfois, dans ce grand cortège, des creux se forment, séparant ainsi les groupes parfois distinctivement. Quelques pétards et petits fumigènes colorés sont sortis, des luttes se rajoutent à celles annoncées pour la manifestation : combat contre la transphobie, le racisme. Des personnes prennent des photos, parfois des journalistes. Des gens passent en vitesse, ils ne sont pas venus manifester. Des manifestants pestent que des véhiculent passent dans la rue alors que leurs présences sont importantes. Jean-Marc* est retraité, ancien employé de EDF « Je suis en grève du bénévolat aujourd’hui. Les retraites sont les produits des conquêtes sociales, et défendre les retraités aujourd’hui c’est défendre les retraités futurs. »
Une seule foule, plusieurs milliers de personnes de générations différentes, divers combats annoncés ou pas. Ces gens-là sont sortis pour se faire entendre, c’est ce qu’ils veulent et ce qu’ils espèrent.
*Prénoms modifiés