Les ambassadeurs JO Paris 2024 font danser l’école Paul Langevin contre le racisme

Les ambassadeurs « Génération 2024 » du parcours coordonné préparent un spectacle avec des classes de CP et de CM1 de l’école Paul Langevin à Vaulx-en-Velin. Il portera sur la lutte contre le racisme, en reprenant des citations de figures emblématiques et le discours de Martin Luther King.

Après l’école Anton Makarenko, les ambassadeurs JO Paris 2024 d’Ufolep Auvergne-Rhône-Alpes interviennent à l’école Paul Langevin à Vaulx-en-Velin. Tous les mardis après-midis, ils enseignent la danse à deux classes de CM1 et une classe de CP, toutes issues de l’Union Sportive de l’Enseignement du Premier degré (USEP). Le but est de réaliser in fine un spectacle sur la lutte contre le racisme, qui rend hommage à des figures emblématiques et au discours de Martin Luther King.

Un travail porté par les maîtresses

Le projet artistique s’est monté en collaboration étroite avec la chorégraphe Maïssa Barouche, coordinatrice des ambassadeurs et avec les différentes maîtresses. Ce sont d’ailleurs ces dernières qui ont proposé de travailler sur ce sujet, après avoir remarqué du « racisme dans le quartier, entre parents, parfois dans la cour d’école », rapporte Blandine Rochat, maîtresse d’une des classes de CM1. Elle continue : « Ma collègue [Marion Oudry] et moi, on s’est dit que cette génération d’enfants ne connaissait pas forcément les grandes figures qui ont lutté contre le racisme : Nelson Mandela, Martin Luther King etc. ». Suite à ce constat, elles ont créé un travail d’éducation morale et civique sur la lutte contre le racisme, dont le spectacle fait partie. « L’équipe d’ambassadeurs a été hyper réceptive au projet et pleine d’énergie. »

Les maîtresses se sont appuyées sur les personnages de l’histoire présents un peu partout dans la ville comme nom de rue ou sculpture. Le spectacle débute d’ailleurs avec une vidéo des enfants qui marchent dans tout Vaulx-en-Velin, inspiré de la marche sur Washington en 1963 pour la lutte anti-racisme et contre la ségrégation. Blandine Rochat détaille : « Avec ma classe, on s’est arrêté à 8-9 étapes de lieux, qui portent les symboles anti-racistes : rue Nelson Mandela, la sculpture de son visage, rue Lucie Aubrac, rue Jean Moulin, l’école Martin Luther King. On a fini au cinéma des Amphis où aura le lieu le spectacle. » Les enfants des deux classes de CM1 vont ensuite chanter en direct, dans le public, le chant gospel « We shall overcome », entonné lors de la marche.

Crédit : Inès Pallot

Chaque classe travaille sur une ligne directrice

Les rôles sont bien répartis. La première classe de CM1 commence par danser sur le discours I have a dream de Martin Luther King, dans la continuité de la marche de Washington. Leur maîtresse, Marion Oudry, explique qu’ils se sont scindés en quatre groupes, où chacun « a émis un rêve actualisé », leur demandant « ce qu’on rêverait en 2022 ». « Les enfants ont résumé en un mot leurs rêves et les ont écrits sur une pancarte. Ils ont choisit respect, tout ce qui concerne la planète, unité, paix, bonheur. » Avec l’aide des ambassadeurs, particulièrement Aymen, les élèves ont créé leur propre chorégraphie sur le thème du rêve ainsi qu’une bande-son qui explique ce qu’ils ont voulu représenter.

Ensuite, c’est à la seconde classe de CM1 de rentrer en scène. Les enfants ont travaillé sur les citations des activistes de la lutte anti-raciste, « qui leur parlaient et qui avaient des mots clairs », ajoute Blandine. Le chorégraphe et ambassadeur, Jérémy, a alors validé la sélection et créé la danse. En tout, ils dansent cinq « tableaux », avec une citation en fond sonore pour chacun : une de Rosa Parks, une de Lucie Aubrac, une de Jean Moulin et une de Gandhi. Pour la première partie par exemple sur Rosa Parks , « les enfants sont positionnés comme s’ils étaient dans trois bus. Au niveau des gestes, on a essayé de représenter au maximum ce que dit Rosa Parks dans la citation », précise Jérémy. Lors des entraînements d’une heure et quart environ, il est aidé par les autres ambassadeurs, comme Cristofer ou Akim.

Cristofer et Akim viennent en aide à Jérémy pour les entraînements. Crédit : Inès Pallot

Quant à la classe de CP, la maîtresse, Émilie Denfir, a choisi de travailler sur les émotions avec les ambassadeurs Ombeline et Davy, mêlant ainsi la colère et la peur, la tristesse et la joie. Leur chorégraphie servira de transitions entre les deux classes de CM1 et juste avant le final, où tout le monde danse ensemble.

À près d’un mois du spectacle, il ne manque plus que de finaliser les enchaînements entre les danses des différentes classes et la trame. Pour cela, tous les ambassadeurs viennent en aide aux répétitions. Rendez-vous le 17 mai prochain en début de soirée au cinéma Les Amphis, pour la représentation finale.

Un documentaire réalisé sur les danseurs
Pour rendre compte du travail des ambassadeurs, Zakarya Nefzaoui et Naël Sahli, l’un réalisateur, l’autre monteur, réalisent un documentaire pour la structure Ufolep. Il retracera l’aventure des danseurs, leur parcours pendant les 7 mois de service civique. L’objectif est de montrer « les liens que créée la danse », en filmant les différentes des interventions dans les écoles. Les jeunes hommes suivent également les danseurs dans des battle de danse, en dehors du travail d’ambassadeur. « C’est super important pour les danseurs de faire des battle pour voir leur niveau et monter dans la sphère du hip-hop, comme il y a les JO qui arrivent. » À terme, les deux vidéastes souhaitent proposer leur production à des plateformes de streaming (Netflix, Salto, OCS, Amazon Prime) ou des chaînes de télévision. « Peut-être le mettre sur Youtube », ajoute Zakarya, avant de renchérir : « Il faut essayer de comparer toutes les options et voir ce qui est le mieux. » Ils n’excluent pas non plus l’éventualité de faire un projection personnelle au cinéma. Affaire à suivre…

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